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Jérôme Policand (AKKA-ASP) : "Le partenariat avec AKKA se justifie de plus en plus"

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GT World Challenge Europe
16 avr. 2021 • 10:40
par
lm@endurance-info.com

En plus de vingt ans en tant que patron d'équipe, Jérôme Policand en a vu passer des saisons agitées. 2020 a certainement été l'une des plus indécises, pas tant sur le plan sportif, mais plutôt sur la concentration d'une saison en quelques mois pour les trois programmes majeurs de AKKA-ASP Team. Une fois les batteries rechargées, Jérôme Policand repart à l'attaque des circuits européens avec pas moins de six programmes : GT World Challenge Europe Sprint et Endurance, Intercontinental GT Challenge, GT Rebellion Series, FFSA GT, GT4 European Series.

Les différents équipages tiennent la route pour jouer les championnats, aussi bien en GT3 qu'en GT4. Jérôme Policand et AKKA-ASP Team sont repartis pour une saison chargée. En un an et demi, le patron d'équipe a pris quatre jours de congés.

L'hiver a été stressant ?

"Mes partenariats avec AKKA, Matmut et Minerva couraient pour 2021 et ils n'ont pas été remis en question. AKKA, notre partenaire titre, tient ses engagements. Depuis maintenant quatre ans, nous faisons beaucoup d'actions communes sur les circuits même si celles-ci sont stoppées à cause de la situation sanitaire. Nous avons environ 600 invités par an. Tout s'est arrêté, mais ce n'est pas pour autant que nous ne collaborons plus."

Comment se traduit ce partenariat ?

"La collaboration est d'ordre technique. Nous pouvons amener différents processus et inversement. Forcément, les nouvelles technologies font partie des discussions. Le partenariat se justifie de plus en plus avec des ingénieurs de chez AKKA qui viennent à l'atelier une fois par mois. Avant, nous travaillions avec la communication, maintenant c'est avec la technique. La course offre de la réactivité dans d'autres domaines. Cette interruption a été un mal pour un bien."

La collaboration a déjà porté ses fruits ?

"Elle nous a déjà amené de la performance. Le travail se fait beaucoup sur les calculs et les algorithmes. Toutefois, il n'y a pas la volonté de mélanger les deux, c'est-à-dire de voir des ingénieurs AKKA sur les meetings. Le travail commun nous permet de connaître notre outil d'une façon plus profonde. On ne peut pas dessiner un aileron, mais on peut t'expliquer comment il fonctionne. La collaboration permet également de travailler sur les nouvelles technologies même si, dans ce cas, nous sommes plutôt sur du moyen terme."

On vous sait passionné de 24 Heures du Mans. La course s'ouvre de plus en plus aux nouvelles technologies. C'est aussi quelque chose que vous envisagez ?

"S'il doit y avoir un projet Le Mans, ce sera sur le même schéma qu'en GT3. AKKA n'est pas un constructeur automobile. Pour l'utilisation des nouvelles technologies, il faut être guidé."

Pourquoi ne pas aller au Mans en GT3 si la chose devient possible à moyen terme...

"Aller au Mans en GT3 pourrait servir d'étape intermédiaire à l'équipe. Ce serait génial de pouvoir le faire. N'oublions pas que grâce à SRO, l'équipe est là où j'espérais la mettre il y a dix ans. Rouler au Mans n'empêcherait pas de faire deux programmes. Le Mans est la dernière course qui fait rêver et qu'il est possible de faire. Si tu veux rouler en F1 à Monaco, tu ne peux pas. Cependant, un team ne peut pas vivre que sur Le Mans.

Sportivement, en roulant dans une série SRO, tu as ta chance avec des budgets raisonnables. Si demain Le Mans s'ouvre aux GT3, je serai candidat, mais ce n'est pas pour autant qu'on ne roulera plus dans les séries SRO."

AKKA-ASP dispose de combien de châssis Mercedes-AMG GT3 ?

"Nous avons cinq Mercedes-AMG GT3 Evo et deux modèles de la génération précédente. Nous en aurons une 8e spécifiquement pour l'Intercontinental GT Challenge."

Votre équipage en Endurance composé de Jules Gounon, Raffaele Marciello et Daniel Juncadella est sur le papier difficilement prenable. C'est aussi votre avis ?

"Au-dessus, on peut avoir Hamilton, Leclerc, Verstappen (rires). Cet équipage de la #88 est ma décision. J'ai fait partie de ceux qui ont poussé pour avoir obligatoirement un Silver dans chaque équipage. La demande a été systématiquement refusée. Les constructeurs veulent tous avoir trois Pro à Spa. Personnellement, je ne veux pas prendre un Silver sur la saison que je vais devoir éjecter à Spa. Donc, j'ai tout fait pour réunir le meilleur trio possible."

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