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Gilles Vannelet : "Le sport auto a toujours été une histoire de cycle"

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GT World Challenge Europe
21 mar. 2017 • 10:00
par
lm@endurance-info.com

Il est sans conteste l'un des gentlemen les plus courtisés du paddock même s'il n'est pas fan du terme gentleman, mais Gilles Vannelet est bien à 57 ans la première personne qu'on appelle pour compléter un équipage Pro-Am ou Am. Dix ans après avoir remporté le très convoité titre de Champion d'Europe FIA GT3 (en compagnie d'Henri Moser), le Lyonnais va avoir un programme complet cette saison : Blancpain Endurance Cup (HB Racing), Championnat de France FFSA GT (CD Sport) et TTE (GL Racing). Ce n'est pas tout car en fin connaisseur du sport automobile, il va suivre la progression de ses deux poulains, Enzo Guibbert (LM P2 chez Graff) et Alessandro Ghiretti (F4 Italie).

Ravi de prendre part à une nouvelle saison Blancpain Endurance Cup ?

"J'étais en discussion avec Bernard Delhez depuis janvier avec les 24 Heures de Spa au menu. Dans le cas contraire, l'idée était de poursuivre avec le Team AKKA-ASP sans Spa. Bernard a beaucoup roulé lors des Essais Officiels du Paul Ricard. On se connait depuis longtemps. L'homogénéité de l'équipage est très important dans le championnat. Dominic (Jöst) est un très bon Am."

Le plateau Am est quelque peu dépeuplé cette saison...

"Il ne reste plus que quatre concurrents. Rouler en Blancpain Endurance Cup devient de plus en plus compliqué pour les Am. Le sport auto a toujours été une histoire de cycle. Il y a toujours une période avec des budgets et des pilotes professionnels. En 2006, on assistait aux balbutiements du GT3 avec un championnat entre européens. Aujourd'hui, les pilotes viennent du monde entier. Ce n'est pas un secret que le pilotage est un don. Des Jean-Luc Beaubelique ou Maurice Ricci, avec qui j'ai roulé, sont arrivés tardivement en sport auto et ont tout à fait leur place dans un tel championnat. On a 33 GT3 en Pro, mais combien seront là dans trois ou quatre ans ?"

Le GT4 va prendre la place du GT3 ?

"GT3 ou GT4, c'est toujours un plaisir de rouler et c'est la même chose en Seat. Le challenge est identique quand tout le monde roule dans la même catégorie. Pour gagner, il ne faut pas être seul. Je reste un passionné de sport et de compétition avant tout. Les GT3 de 2006 étaient plus puissantes que les GT4 actuelles."

Revenir en Championnat de France FFSA GT est quelque chose qui vous tenait à coeur ?

"J'ai été très triste et malheureux de voir la fin du GT Tour. ORECA a fait ce qu'il fallait. Stéphane Ratel va maintenant profiter de tout cet élan du GT4. Dans le passé, l'erreur a été de mélanger Protos et GT. Stéphane Ratel est un grand professionnel qui connait parfaitement le marché du GT."

Dix ans après le titre FIA-GT3, place à une nouvelle couronne ?

"A l'origine, Bernard Delhez souhaitait rouler sur une Ferrari 488 GT3 et mon idée était de rouler chez Kessel Racing dix ans après mon titre chez Ronnie Kessel. Les GT3 actuelles n'ont plus rien à voir avec celles de 2007. On est loin d'une Ferrari Challenge. Le sport automobile se porte mieux qu'il y a dix ans."

Dans toutes les disciplines ?

"Rouler en F1 et en LM P1 est très limité. Les jeunes qui ont des moyens passent vite en GT3, ce qui de toute façon est moins onéreux. Voilà en partie pourquoi on a 33 GT3 en Pro. Pour un jeune qui n'a pas d'argent, c'est nettement plus compliqué car les places sont déjà prises."

Soutenir des jeunes permet d'assurer la relève...

"C'est une très grande satisfaction de voir Enzo en LM P2 chez Graff. Je fais pour les jeunes ce que j'aurais aimé qu'on fasse pour moi. Je tiens à remercier le Graff qui a largement contribué à ce que l'histoire se fasse. Quant à Alessandro, c'est un jeune prodige de 15 ans qui arrive du karting. C'est très facile de prendre des fils de milliardaire et de les faire rouler. C'est nettement plus compliqué pour ceux qui n'ont pas les moyens."

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