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Bienvenue dans le monde d'après...

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Endurance Info
2 juil. 2020 • 13:13
par
lm@endurance-info.com

Mars 2019, Coupes de Pâques de Nogaro. C'est l'effervescence dans le paddock du Championnat de France FFSA GT. On échange avec Georges Kaczka qui gère la structure Bodemer Auto avec deux Alpine A110 GT4. Acteur incontournable des paddocks depuis plusieurs décennies, Georges n'est jamais avare de faire partager ses petites histoires. On est autour d'une table à déguster le verre de l'amitié. Georges nous parle de sa relation avec Jacques Laffite, des belles années de la F1, des soirées, de l'ambiance festive. Tout un programme.

Juillet 2020, essais Nogaro FFSA GT. Les traditionnelles Coupes de Pâques n'ont pas encore eu lieu pour la raison que vous connaissez. On retrouve Georges Kazcka lors des essais mais cette fois pas de verre de l'amitié, pas d'embrassade, pas de proximité. On reste à distance même pour une interview. Que s'est-il passé en 435 jours ? Le monde a changé, le paddock a changé. Un médecin est là en permanence, pas pour regarder ce qui se passe en piste mais bien dans l'arrière-cour.

Pas question de pénétrer dans le paddock de Nogaro sans montrer patte blanche. Ce paddock du nouveau monde donne l'impression d'une zone retranchée, un peu à l'image d'un camp militaire. En premier lieu, il fallait être sur une liste des personnes autorisées à pénétrer dans l'enceinte, remplir un questionnaire médical. Prise de température obligatoire, port du masque quand plus de 10 personnes travaillent dans un espace réduit, lavage des mains au gel hydroalcoolique. Une fois que vous avez rempli vos obligations, une croix est mise devant votre nom sur le registre. Vous êtes apte à rentrer dans le paddock. Si vous avez oublié quelque chose dans votre voiture sur le parking, vous devez vous plier à nouveau au protocole sanitaire établi par SRO Motorsports Group et le Circuit de Nogaro.

Une fois sur place, vous essayez de retrouver vos habitudes. Pour cette rentrée de la caravane FFSA GT, peu de médias ont été acceptés, protocole oblige. Avec Jérôme Leclerc d'Echappement, on se partage la salle de presse. Plutôt facile pour la distanciation sociale.

Le paddock est vierge de toute structure, de toute voiture. Pour y pénétrer avec un véhicule, un vigile est présent pour donner l'accès ou le refuser. Chaque équipe est cantonnée dans son stand, personne ne va discuter avec son camarade du stand voisin. Pourtant, tout le monde a passé plusieurs mois sans se voir mais qu'importe. L'important est d'être là.

En dépit d'un protocole sanitaire contraignant dans un paddock qui généralement grouille d'allées et venues, on sent clairement que tout le monde le sourire même si c'est à distance et derrière un masque. Les mois sans circuit ont été longs pour tout le monde, les équipes peuvent maintenant travailler, les gentlemen s'offrent une petite bulle récréative dans une période qui reste compliquée professionnellement pour beaucoup.

Cette première confrontation a aussi permis de rôder le promoteur au monde d'après mais aussi aux équipes de travailler différemment. Le personnel était limité dans chaque équipe et beaucoup ont fait le choix d'avoir un stand vierge de tout panneau de stand. Une table, des chaises, des outils et des écrans pour travailler. Pas de bling bling.

Le restaurant du circuit sert les équipes une par une. A la pause déjeuner, les équipes dressent les tables chacune de leur côté. Le mercredi, la pluie est venue contrarier le pique-nique, si bien que les tables sont mises à l'abri. Un air de colonie de vacances.

Tout le monde prend des précautions pour travailler, y compris les journalistes et les photographes. Les interviews sont faites en extérieur, le 'check' se fait avec le coude, le pied ou le poing. Le sport auto est avant tout un business mais aussi un sport passion. L'excitation de revenir en piste aurait pu faire que les pilotes fassent preuve d'impatience mais les neutralisations ont été rares, à chaque fois pour des faits mineurs.

Après deux journées passées à Nogaro, le bilan est que le monde d'après n'est pas si mal que cela même si dans le cas de Nogaro, ce n'était qu'une séance d'essais. Le sport auto n'a pas, ou n'a plus, besoin de paraître. Des voitures, des pilotes et une piste. Tout en prenant des précautions, nous sommes revenus de Nogaro avec une bonne dizaine d'interviews et un tas d'infos 'on' comme 'off'. Le paddock s'adapte, le paddock fait différent mais le paddock est présent et l'essentiel est bien là.

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