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Antonin Borga (Cool Racing) : "Encore aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser que j’ai fait le WEC !"

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WEC
22 fév. 2021 • 14:08
par
David BRISTOL

Antonin Borga partage depuis deux ans le baquet de l'Oreca 07 de Cool Racing avec Nicolas Lapierre et Alexandre Coigny. L'année 2020 a été des plus chargées pour lui avec l'European Le Mans Series, le WEC et donc les 24 Heures du Mans. Nous avons pu faire le point avec le pilote suisse sur sa première expérience dau niveau mondial et sur la saison ELMS qui démarre...

Queretenez-vous de votre saison 2020 qui vous a vu disputer l’ELMS et leWEC ?

« J’estime avoir eu une grande chance d’avoir fait cela ! Certains pilotes font des championnats pour préparer l’ELMS, moi, sans prétention, j’ai eu l’ELMS pour préparer le WEC et je n’aurais jamais pu imaginer ce cas de figure. Pouvoir faire les courses du WEC pendant la pause hivernale surtout, c’était un rêve. Ce sont des moments qui sont passés trop vite, mais je dois bien avouer que j’ai pris un grand « kiff » ! »

Vous avez atteint le niveau le plus élevé en Endurance, un championnat du monde. Que gardez vous en tête de cette expérience, comment l'avez-vous vécue ?

« Au départ, je n’y ai même pas vraiment cru, je ne voulais pas me faire de faux espoirs. J’avais peur que certaines dates soient décalées et que cela ne colle plus avec l’équipe. Même encore aujourd’hui, j’ai du mal à réaliser que j’ai fait six manches de WEC. Nous avons signé des pole positions, avons gagné. Heureusement que j’ai mon travail qui me permet de bien garder les pieds sur terres (rires). Par moment, je me replonge dans mes photos et vidéos pour me souvenir et quand je vois les articles de journaux, je me dis que c’est bien arrivé ! Il y a eu aussi toutes ces destinations. Certes, nous n’y allions pas en vacances, mais quand tu vas à l’étranger, tu vois des pays, villes et cultures différentes comme à Fuji et Shanghai. Ce sont des endroits où je n’aurais peut être pas pu aller de toute ma vie. En plus, les déplacements avec Alex et Nico, sont géniaux car il règne une telle ambiance. C’est comme si j’étais parti avec mes deux meilleurs potes… »

Vous êtes encore un jeune pilote en LMP2. Après deux saisons en ELMS et une en WEC réparties sur un peu plus de deux ans, quels sont les points d’amélioration dans votre pilotage d’après vous ?

« Les qualifications, chose que je partage avec Nicolas. Lui fait partie des tout meilleurs pilotes, donc à moi de faire des chronos pas trop éloignés de lui pour que cela nous apporte le meilleur résultat possible (même si les qualifications vont changer de format, ndlr). Sur les six manches WEC que nous avons disputuées (l’équipe n’était pas à Bahreïn, ndlr), nous faisons deux pole positions. J’en étais fier car, en quelque sorte, j’ai pu rendre à Nico le travail qui lui avait aussi fait, c’est aussi un super échange que nous avons tous les deux dans ces moments là. Il m’a fait énormément progresser dans la LMP2, avec Alex on a franchi une vraie étape. Le plus important est d’être plus performant en qualif et de prendre aussi plus de temps pour le physique et le mental pour être vraiment le mieux préparé possible. Quand on était en WEC et ELMS, on roulait souvent, ça nous maintenait en forme. Là, nous n’avons pas roulé depuis octobre, donc je fais du physique car c’est une LMP2 demande beaucoup physiquement. Tous les jours, je prends sur mon temps de travail pour m’entrainer, je ne suis pas comme certains pilotes qui ne font que cela en dehors. »

2021 passera par une 3e saison ELMS en catégorie Pro Am. Quels sont les objectifs ?

« On s’est fixé le titre ! Nous sommes très contents de voir qu’il y a sept équipages Pro Am en LMP2 sur la liste des engagés ELMS. On se dit que nous avons fait de beaux résultats en 2020 avec un gentleman dans la voiture; on peut donc viser de belles places au général, nous n’allons pas regarder que le classement Pro Am. »   

Par contre, pas de 24 Heures du Mans pour vous ? Vous verra-t-on au moins en Road to Le Mans ?

« Vu que Nicolas va rouler chez Alpine en Hypercar aux 24 Heures du Mans, on s’est dit avec Alex que, si l’élément principal pour cette course là n'est pas là, on ne ferait pas Le Mans. Je ne sais pas ce que cela veut dire, si un jour on refera Le Mans ou pas, mais une chose est certaine : cette année, ce sera sans nous... Je ne cherche pas de baquet, pour ne rien cacher, car mon idéal est de rouler avec Alex et Nico, mais, s’il y a une opportunité, suivant les budgets, je l’étudierais. Je me tiens prêt à quoique ce soit, on verra bien.

Tout m’intéresse, j’essaie de profiter au maximum. A l’âge que j’ai (33 ans, ndlr), je me dis toujours que c’est maintenant ou jamais, même si l’Endurance permet de rouler plus longtemps. Pour ce qui est de Road to Le Mans, j’irai de toute façon avec l’équipe pour donner un coup de main (Cool Racing a une LMP3 en Michelin Le Mans Cup). Après, si quelqu’un est malade ou a un empêchement, je serai à disposition et prêt. »

Depar votre parcours, vous êtes très typé proto. Une expérience en GT vous tenterait-elle ?

« Avec Alex et Nico, on a beaucoup discuté de ce l’on allait faire et ce qui serait le mieux. Je viens de la Formule Renault VdeV, j’ai fait du Supertourisme par la suite. Ce que j’aime en Endurance, c’est le côté partage avec les coéquipiers. Si un jour, j’ai l’opportunité de faire du GT4, par exemple, je ne reste pas fermer à ce genre de proposition. Après, il ne faut pas que cela me prenne trop de temps si c’est à l’étranger au niveau de mon travail. »   

CoolRacing s’est séparé de la structure de Patrick Barbier, un homme que vous connaissezbien. Un moment difficile pour vous ?

« Personnellement, je trouve que c’est du gâchis. Ce n’est que mon point de vue car cela ne me regarde pas ce qu’il s’est passé entre eux, j’ai préféré ne pas être impliqué ! J’ai roulé en 2015 et 2016 avec la structure de Patrick, puis suis parti chez Duqueine en 2017. A partir de 2018, quand j’ai rejoint à nouveau Patrick, j’étais en « deal » avec Alex. Donc, quand les discussions ont débuté après Portimao, sans savoir ce qui allait se passer après, mon accord avec Alex était déjà fait, donc je les ai suivis. Si j’avais été en direct avec Patrick et que cette séparation s'était présentée, il aurait fallu que je fasse un choix entre les deux. Là, il a été guidé par rapport à mon accord avec Alex bien avant tout cela ! J’ai donc suivi la machine, je ne suis pas préoccupé de quoique ce soit et je n’ai pas voulu m’en mêler. »     

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