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Jean-Denis Delétraz : "Rouler au Mans ne se refuse pas"

Gulf Historic
12 déc. 2021 • 15:00
par
lmercier
Dans la famille Delétraz, il y a Louis, le fils qui a le vent en poupe en LMP2 avec son titre ELMS 2021. Il ne faut surtout pas mettre de côté Jean-Denis, le père. Avec ses 10 saisons passées en FIA GT dans la catégorie reine, ses huit départs aux 24 Heures du Mans et ses trois GP de F1, le Suisse est une figure incontournable des paddocks.

A 58 ans, Jean-Denis Delétraz pourrait se la couler douce sur les bords du Lac Léman, mais ce serait mal connaître l'ancien double vainqueur des 24 Heures du Mans dans la catégorie LMP675 (2001/2002). En plus de suivre dès qu'il le peut son fils Louis sur les circuit, "JDD" n'hésite pas à remettre la combinaison dès qu'il le peut. 

 

Lors du récent meeting Historic Dubai Grand Prix Revival, Jean-Denis Delétraz pilotait une Arrows A3 (3e de la course 1) et une Cougar C28 (4e de la course 2) en compagnie de Mathieu Jaminet autour du Dubai Autodrome. De quoi ravir un pilote qui a toujours le sourire au sein d'un paddock.

 

"C'est toujours un plaisir de rouler sur un circuit dans d'aussi belles autos", a déclaré Jean-Denis Delétraz à Endurance-Info. "Je connais l'équipe GP Extreme depuis bien longtemps. Il y a une vraie histoire d'amitié entre nous sachant en plus que Louis a roulé pour GPX Racing en GT3. Suivre son fils sur les circuits est toujours quelque chose de particulier. Ma passion pour le sport auto est restée intacte. J'ai pas mal d'amis qui étaient pilotes de mon temps qui sont maintenant team managers." 

Le Genevois reste attentif à la carrière de son fils Louis qui roulait pour Team WRT cette année en European Le Mans Series chez Team WRT avec le titre à la clé, mais aussi la terrible désillusion du Mans dont tout le monde se souvient. 

 

"Le timing pour voir Louis en Endurance est parfait", précise-t-il. "En rejoignant Team WRT, il était dans une très bonne équipe. Après la Formule 2, il a su rebondir en Endurance avec la maturité nécessaire pour progresser. Dans les prochaines années, c'est là où il faudra être. Louis a toujours aimé l'Endurance, Enfant, il adorait les prototypes et les GT. Il a retrouvé le sourire de piloter et de pouvoir se battre devant, dans une compétition saine bien différente de la monoplace." 

Dans la famille Delétraz, les 24 Heures du Mans tiennent une place à part. "Mes plus grands souvenirs au Mans ne sont pas forcément les meilleurs moments", se souvient avec le sourire Jean-Denis. "En 2001, il a beaucoup plu. Je roulais sur une Reynard 2KQ LM en LMP675 avec Pascal Fabre et Jordi Gené. Au milieu de la nuit, j'étais trempé dans le baquet et je me suis dit : "mais qu'est ce que je fais ici ?" J'ai alors appelé à la radio pour savoir si Jordi était prêt. Pas de bol, il dormait, donc il a fallu continuer en piste. La victoire de catégorie était au bout. C'est ça le sport et une fois le damier franchi, revenir l'année suivante est la priorité." 

 

En août dernier, l'ancien pilote ROC au Mans retrouvait le grand circuit sarthois pour disputer Road to Le Mans sur une Audi R8 LMS GT3 alignée par Team WRT avec Charles Weerts à ses côtés. Le tandem a pris la 3e place de la course 2. En 2009, Jean-Denis Delétraz disputait le FIA GT3 sur une Audi R8 LMS engagée par Phoenix Racing. 

"Rouler au Mans n'était absolument pas prévu", explique le Suisse. "Vincent (Vosse) m'a appelé seulement quelques jours avant le meeting. Ce n'était pas raisonnable car cela fait un moment que je n'avais plus piloté de GT3, mais rouler au Mans ne se refuse pas. Les GT3 ont clairement progressé, l'électronique a bien changé et je dois dire que l'ABS m'a posé quelques soucis car je freinais à l'ancienne. Les jeunes mettent au moins 120 bar de pression."

 

Sa dernière participation aux 24 Heures du Mans remonte à 2012 sur une Lola B12/80 engagée par Gulf Racing Middle East (avec Keiko Ihara et Marc Rostan, abandon, sortie de piste). De là à revenir sur la grande course, il n'y a qu'un pas, mais les chances restent minimes : "Je vais avoir 60 ans, les voitures ont beaucoup changé. La passion est intacte mais il faut aussi la motivation. Je pourrais m'aligner en GTE-Am, mais si je le fais, c'est pour le faire bien. Je n'ai encore jamais roulé en course avec Louis, alors pourquoi pas quand il sera bien établi en Endurance... Une course ensemble comme les 24 Heures de Dubai serait sympa." 

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