Pierre-Brice Mena : "Casser les codes du sport auto traditionnel"

Le sport automobile n'est pas le plus réputé aux Emirats Arabes Unis. Faire venir du public sur le Dubai Autodrome est tout sauf une sinécure. Avec plus de 5000 billets vendus pour le Historic Dubai Grand Prix Revival, l'événement a réussi son examen de passage. Le moderne a plus de mal à séduire autant que l'historique dans la région à l'exception de la F1. GPX Events, une des branches de GP Extreme, n'a pas ménagé ses efforts pour proposer un meeting de qualité dès la première année. Pierre-Brice Mena, directeur général de GP Extreme, peut avoir la satisfaction du travail accompli. Entretien...

A quel moment avez-vous appuyé sur le bouton vert ? 

"Tout est allé très vite. Nous avons décidé d'organiser l'événement dans la foulée des 24 Heures de Spa. A ce moment-là, on s'est dit : 'ok on y va". Les premières discussions ont été entamées fin février, mais nous avons vite compris que nous n'étions pas structurés pour cela. Peu de temps après, Faisal Al Sahlawi (directeur général de Dubai Autodrome, ndlr) nous a précisé qu'il y avait en fin d'année le 40e anniversaire du Dubai GP et le 50e des Emirats Arabes Unis. De mars à juillet, nous avons regardé si organiser un tel événement était faisable ou pas."

Il a fallu gérer cela en plus du programme de course GPX Martini Racing...

"2021 n'a pas été une année de tout repos avec une situation sanitaire compliquée, un nouveau partenaire technique pour l'équipe de course (ART Grand Prix, ndlr), sans oublier la préparation de GPX Store et l'arrivée de Martini en partenaire du team de GT3." 

D'où la création de GPX Events ? 

"Pour mettre sur pied un événement d'envergure, il faut avoir un staff complet qui sait organiser un meeting. Notre point fort est d'avoir un staff d'une grande qualité autour d'Eléonore (Joulie) et Sophie (Peyrat). L'objectif était clair : créer quelque chose de nouveau et d'excitant. Si on le faisait, on le faisait bien. On peut tous être très fier de ce qui a été accompli. Depuis samedi soir, nous avons établi une liste de choses à améliorer pour 2022. L'exercice est réussi car ce qu'on a montré représente ce qu'on voulait faire." 

Le public a répondu présent. Là aussi, une belle satisfaction quand on sait les nombreuses activités disponibles le week-end dernier dans la région ? 

"L'événement est parmi les plus gros succès sportifs de l'année à Dubai. Les locaux et les expatriés ont été séduits. Nous avons sept mois d'avance par rapport à cette année pour organiser à nouveau un très bel événement en 2022. Il fallait aussi avoir la confiance des compétiteurs, ce qui a été le cas et je tiens à remercier tout le monde d'avoir joué le jeu. Tous veulent revenir en amenant plus de monde. Nous sommes très contents des pilotes que nous avions." 

L'objectif est de faire vivre quelque chose de différent ?

"On ne veut pas avoir une course où tout le monde reste assis dans les gradins. Il faut vivre une expérience et revenir aux racines du sport auto en conservant ce côté convivial que l'on peut traduire par 'sun, speed and fun'. L'une des signatures est de voir le vainqueur arriver sur le tapis rouge devant la scène qui fait office de podium. Il faut casser les codes du sport automobile traditionnel et toujours se dire : "comment faire mieux ?" Il faut recréer le sport auto."

L'idée est de conserver un seul événement annuel ?

"A terme, pourquoi pas développer le concept sur d'autres circuits dans la région... On regarde déjà pour ouvrir à d'autres périodes du sport auto dès 2022. On propose un soutien pour aider à faire venir les autos. Suite au meeting, il est possible que des personnes achètent des voitures pour les stocker ici et les louer, voire les vendre."

Avec le Historic Dubai Grand Prix Revival, on va au-delà de l'exhibition...

"C'est une course nationale enregistrée comme il se doit avec une direction de course et des commissaires sportifs. Nous ne sommes pas dans l'exhibition. Il faut que cela reste du sport automobile et le mix de pilotes a parfaitement fonctionné."