Classic

Quirin Bovy : "J'étais dégoûté, j'ai quitté le circuit pour aller au Mont-Saint-Michel"

24 Heures du Mans
18 aoû. 2021 • 10:00
par
lmercier
Dans la famille Bovy, tout le monde connaît Sarah qui va prendre part à ses premières 24 Heures du Mans sur une Ferrari alignée par Iron Lynx. En 1990, Quirin, son père, était au Mans sur une Spice SE89C. Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévu !
Spice LM 1991

Le hasard de la vie est quelque fois étrange. Trente et un an après avoir participé aux essais des 24 Heures du Mans sur une Spice, Quirin Bovy va maintenant suivre sa fille Sarah sur la plus grande course automobile au monde. Alors qu'on attendait Sarah Bovy dans son pays aux 24 Heures de Spa, c'est finalement au Mans qu'on va la retrouver sur la Ferrari 488 GTE/Iron Lynx en compagnie de Rahel Frey et Michelle Gatting. Quirin Bovy s'est souvenu pour Endurance-Classic de son unique participation aux 24 Heures du Mans même si le Belge n'a pas pris part à la course. Il évoque aussi les débuts de sa fille au Mans.

 

Vous serez présent sur place ? 

 

"Non, je suivrai la course à la télévision depuis chez moi. Les restrictions pour l'accès au paddock ne me permettent pas de faire le déplacement. Sarah restera sur place toute la semaine. Pour moi, ce sera un peu plus stressant." 

 

C'est tout de même quelque chose de voir sa fille aux 24 Heures du Mans...

 

"Surtout que ce n'était pas prévu. C'est un magnifique cadeau et une belle récompense pour elle. Sarah est quelqu'un de très prudente. Il y a encore trois mois, elle ne savait pas ce qu'elle allait faire à l'exception de quelques courses au volant d'un camion. Rouler pour Iron Lynx est fabuleux."

Iron Dames Monza 2021

Sarah suit la tradition familiale en quelque sorte...

 

"Je participais au Championnat du Monde. J'avais roulé pour Chamberlain au Mexique et aux 480 km de Spa pour GP Motorsport sur une Spice SE89C en compagnie de Jari Nurminen. A Spa, nous avons perdu 10 minutes suite à la casse d'un vérin dans les stands. Le plan était de disputer les 24 Heures du Mans avec eux." 

Quirin Sarah Bovy

L'aventure n'est pas allée à son terme ?

 

"Nous avons connu un tas de problèmes de moteur. Pierre de Thoisy, avec qui je roulais, et Pancho Egozkue, a cassé le moteur en essais après seulement deux ou trois tours. L'équipe a alors procédé au changement de moteur. Je suis parti en piste et le moteur a de nouveau cassé. Ils ont alors proposé de mettre un troisième moteur, mais nous avons refusé. On a appris par la suite que le préparateur avait laissé les boules en mousse sur les trompettes d'admission. Je me suis arrêté en feu à Indianapolis. J'étais dégoûté et j'ai quitté le circuit pour aller au Mont-Saint-Michel. Trouver de l'argent pour faire Le Mans était déjà une galère. J'avais un partenaire allemand Hipp Sport qui m'avait aidé à rouler à Spa. J'avais sauvé mon sponsor qui a pu rebondir sur une autre voiture. Tout était mal embarqué dès le début. Je logeais à Laval, il fallait faire la route tous les jours." 

 

On ne vous a jamais revu au Mans...

 

"J'ai pris part aux 24 Heures de Spa à 19 reprises, dont trois sur l'ancien circuit. A une époque, j'aurais pu faire Le Mans avec Marcel Tarrès. Malheureusement, j'étais sujet au rhume des foins avec de l'asthme. Le mois de juin était propice aux allergies et j'avais des problèmes de respiration. Les médicaments m'endormaient. L'asthme a diminué avec l'âge. J'ai roulé sur le Circuit Bugatti en NOSCAR sur une Chevrolet Camaro avec Jean-Claude Lagniez. Avoir la possibilité de disputer les 24 Heures du Mans était le graal pour moi, mais je n'ai bouclé que six tours sur le grand circuit. Je n'y suis même pas revenu en spectateur. Quand j'ai roulé au Mans, Sarah avait un an et demi."

 

Sarah a été branchée très tôt par le pilotage ?

 

"Il y a une dizaine d'années, j'étais avec Sarah à l'inauguration d'une piste de karting indoor. Elle a bouclé quelques tours et c'était vraiment bien. Elle a fait une autre séance puis une autre. J'ai alors dit à ma femme : "là on a un problème." (rires). L'objectif était tout de suite l'endurance. J'ai toujours voulu lui inculquer les valeurs de l'endurance. Vivre de sa passion est formidable." 

Sarah Bovy

Comment est-elle arrivée chez Iron Lynx ?

 

"Je n'ai pas pour habitude de m'occuper de sa carrière. J'avais vu qu'Iron Lynx faisait rouler des féminines. J'ai lancé une bouteille à la mer en les contactant, déjà pour les féliciter. Ils m'ont rappelé en me demandant si elle était Bronze. J'en ai alors parlé à Sarah qui n'était pas très contente (rires). Elle avait contacté de son côté Iron Lynx. On connaît la suite, mais malheureusement peu de temps avant le départ de la manche ELMS de Barcelone, Sarah a été déclarée positive à la COVID-19. La voir au Mans est une immense satisfaction. Elle donne le maximum pour des gens qui donnent le maximum."

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