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Marcel Fässler, part 2 : "Ma victoire en 2011 reste ma plus belle !"

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23 mar. 2021 • 14:01
par
David Bristol
Suite de notre entretien avec le triple vainqueur des 24 Heures du Mans, Marcel Fässler. Le pilote suisse revient justement sur ses sacres en Sarthe, mais aussi sur sa relation avec ses deux coéquipiers, André Lotterer et Benoît Tréluyer.L'année 2010 se passe mieux pour le Suisse qui passe un cap, celui du drapeau à damiers. « Ma première arrivée aux 24 Heures du Mans a été en 2010 avec l'Audi R15 (#8). J’ai terminé 2e, c’était impressionnant ! Je suis allé au podium et j’ai réalisé un de mes rêves. Certes, je n’avais pas gagné, mais monter sur le podium est quelque chose d’unique au Mans. »
Certes, mais la victoire n’est pas loin et ne va pas se faire attendre. En 2011, Marcel Fässler est de nouveau associé à André Lotterer et Benoît Tréluyer. Les trois hommes ont en charge la toute nouvelle arme d’Audi, la R18 TDI. Cet essai se transforme en coup de maître car le trio l’emporte. « En 2011, je remporte les 24 Heures du Mans avec Audi. Je pense que cette victoire-là restera car il s'agit de la plus belle sensation de toute ma carrière. Gagner au Mans pour la première fois a vraiment été quelque chose de spécial. C’est toujours très compliqué de gagner une course de 24 heures, où qu’elle ait lieu ! Cependant, triompher au Mans en 2011 et dans les circonstances de course que l’on a eues, est quelque chose d’inoubliable. Il faut rappeler qu’assez vite, nous avons perdu deux voitures. Nous étions la dernière R18 TDI face à quatre Peugeot 908 HDi. Nous gagnons avec 13 secondes d’avance seulement (sur Sébastien Boudais, Simon Pagenaud et Pedro Lamy, #9, ndlr). Ce fut un final dingue, digne d’Alfred Hitchcock. J’ai passé les dernières heures dans les stands, j’avais l’impression que ma montre s'était arrêtée ! »
Lorsqu’on lui demande quel est son pire souvenir, la réponse ne se fait pas trop attendre. « 2011 restera comme le meilleur moment de ma carrière, je crois. A l’opposé, 2008 avec la Courage-ORECA est le pire. J’ai eu un accident dans la nuit, j’ai percuté le mur de pneus par l'arrière à 180 km/h au virage du Pont. Je suis resté inconscient quelques minutes. Heureusement, ce ne fut pas grave, mais c’est quelque chose que je garde en tête. Je ne me rappelle plus les circonstances de cette sortie de piste, je ne me souviens plus de rien d'ailleurs (rire), mais cela m’a montré que Le Mans peut être dur aussi ! »
Bien entendu, son association avec ses deux amis, André Lotterer et Benoît Tréluyer, reste « quelque chose de très spécial. Cela ne veut pas dire qu’avec mes autres coéquipiers, je ne m’entends pas. Nous sommes arrivés tous les trois ensemble chez Audi. On s’est tout de suite très bien entendu, on a eu une vraie affinité, on s’est immédiatement fait confiance. On arrivait à savoir quand l’autre était bien ou pas. On pouvait décider de passer plus ou moins de temps dans la voiture par rapport à l’état de forme de chacun. Nous avons tous les trois des caractères bien différents, mais ça a collé tout de suite entre nous. » Depuis, le trio a cumulé trois victoires aux 24 Heures du Mans en 2011, 2012 et 2014, mais a dû se séparer lorsqu’Audi a décidé de quitter la scène du LMP1 fin 2016.
Marcel Fässler peut se targuer d’être le premier pilote suisse à remporter les 24 Heures du Mans. « Les 24 Heures du Mans n'ont pas toujours eu une belle image en Suisse surtout à la suite de l’accident de 1955 avec plus de 80 morts. Ce drame a eu pour conséquence l’interdiction de toutes les compétitions de sport automobile sur circuit dans le pays. Cependant, Le Mans a tout le temps été dans les esprits. Ensuite, avec Jo Siffert qui est une vraie légende dans notre pays, Walter Brun, Herbert Müller, l’image des 24 Heures du Mans a changé. La victoire de Peter Sauber en 1989 a aussi eu un gros impact. Maintenant, il y a une nouvelle vague de pilote. J’ai, pour ma part, gagné trois fois ici, Neel Jani (2016) et Sébastien Buemi aussi (2018, 2019 et 2020). Grâce à tout cela, les 24 Heures du Mans revivent en Suisse ! »
Après la page Audi, Marcel Fässler est retourné rouler du coté de chez Corvette Racing en IMSA et aux 24 Heures du Mans. Le pilote originaire d'Einsiedeln a remporté les 24 Heures de Daytona et les 12 Heures de Sebring la même année, en 2016, en catégorie GTLM. Il a disputé trois éditions de plus aux 24 Heures du Mans pour la marque de Detroit en catégorie GTE Pro à chaque fois avec Oliver Gavin et Tommy Milner Jr. Ils ont fini 8e de leur catégorie en 2017 avant de devoir abandonner les deux années suivantes. D'ailleurs, 2019 restera la dernière de ses 15 participations en Sarthe. Cela s'est malheureusement fini dans le mur des Virages Porsche après un accrochage avec la Porsche 911 RSR #88.
Marcel Fässler restera à jamais lié aux 24 Heures du Mans et on pourrait le revoir en Sarthe à travers Sportec, une société suisse qui compte s’engager en Endurance, dont il a pris la direction du département sport !Photos : MPS Agency, Michel Faust, Laurent Chauveau, Audi Sport et le compte Facebook de Marcel Fässler.

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