Jean-Sébastien Guichaoua : "Rétromobile 2020 était une très belle édition !"

Le patron de Rétromobile, qui officie depuis 2019 à ce poste, vient de boucler la 2e édition (la 45e du Salon) de sa carrière. Après le succès de l’an dernier avec 132 000 visiteurs (record de fréquentation battu), Jean-Sébastien Guichaoua a accepté de nous dresser le bilan de 2020 et nous parle des premiers projets du prochain Rétromobile qui se déroulera du 3 au 7 février 2021...Quel bilan tirez-vous de l’édition 2020 du salon Rétromobile ? « C’est un bilan hyper positif. Si nous parlons juste de chiffres, nous avons fait 122 000 visiteurs. Il s’agit de la 2e meilleure édition de toute l’histoire de Rétromobile après le record établi l’an dernier. Nous avions alors fait plus de 130 000 personnes, mais il y avait le centenaire de Citroën et la présence du Berliet T100. Nous nous attendions à ne pas rééditer un tel chiffre, mais 122 000 c'est beau, mieux que 2015 où nous avions déjà fait un très beau score. Nous avions cette année 615 exposants, plus qu’en 2019, répartis sur 75 000 mètres carré. Rétromobile continue donc de grandir. Dans une période un peu morose, par ces temps de grève, les gens ont eu besoin de rêver, de s’échapper et à travers Rétromobile, il y a des émotions qui se créent, il y a la nostalgie qui revient. De plus, la date est très bonne. Créé en 1976, Retromobile est le plus vieux salon d’Europe consacré aux véhicules de collection. Nous sommes le premier de l’année et pour tous les professionnels du secteur et les médias, c’est vraiment l’idéal !    Nous sommes également contents avec un climat d’affaire plutôt positif car le climat économique était plus dur dernièrement au niveau des véhicules de collection. Artcurial a fait une superbe vente aux enchères damant le pion à Bonhams et Sotheby’s. Ils ont fait 23 ou 24 millions d’euros d’adjudication avec 70% de taux de vente. Les autres secteurs étaient également contents comme les marchands de véhicules historiques, les pièces détachées, les accessoires ainsi que la galerie des artistes. Rétromobile est un événement toujours important car, placé en début d’année, il permet de jauger le marché. »

Vos animations 2020 ont-elles bien marché ?« Nous avions cette année des animations un peu plus confidentielles, pas comme les 100 ans de Citroën l’an dernier qui parlaient au grand public. Nous avons présenté sur la passerelle une rétrospective consacrée à la marque tchèque Tatra, peu connue des visiteurs. Elle a fortement plu avec 13 modèles, du premier jusqu’au dernier. Nous avions aussi une animation autour de Bertone et ses concept-cars, avec des formes et des couleurs qui sortent de l’ordinaire. Pour finir, nous avions les tracteurs et je peux vous dire que cela a bien marché, les gens ont aimé. Cela nous a permis de nous ouvrir à une nouvelle clientèle car, quand vous regardez dans les kiosques, il y a trois ou quatre grands magazines consacrés qu’à ça. Les passionnés de voitures ont aussi été interloqués de voir que sur les modèles présentés, il y avait 11 marques automobiles existantes dont Porsche ou encore Mercedes. Cela nous a aussi permis de drainer des visiteurs dans le Hall 3 car en 2019, il n’y avait pas d’animation spécifique dans ce lieu. Cela nous a permis d’avoir une entrée dans ce Hall et d’avoir un meilleur confort de visite, des allées un peu plus larges. En tout cas, dans le ressenti global des visiteurs et des exposants, tout le monde s‘accorde à dire que c’était une très belle édition ! »

Qu’en a-t-il été de l’exposition médiatique du Salon ?« Nous avons eu plus de journalistes qu’en 2019 où ils étaient déjà 2100. Cela nous a donc donné une exposition médiatique plus importante, qu’elle soit spécialisée ou nationale. Nous avons eu pas mal de télévisions, de radio. En septembre, il y aura un « Grands Reportages », l’émission de TF1, qui sera consacrée aux coulisses de Rétromobile. Cela donne une bonne visibilité nationale ! » Il y a aura un changement de lieu en 2021 ?« Tout à fait, les propriétaires des locaux vont faire des travaux qui vont durer jusqu’en 2024 et vont démarrer par le Hall 2 fin 2020. Nous sommes concernés car nous utilisons les Halls 1,2 et 3. Le fait de casser le 2 oblige à trouver un autre endroit d’environ 75 000 à 80 000 mètres carré. Nous ne pouvions pas non plus casser la dynamique ni le Salon en 2, ce n’était pas possible. Nous avons donc repensé l’utilisation des halls pour avoir cette surface et avons trouvé une solution. Nous bougerons légèrement et occuperons les Halls 3, 4, 7.1, 7.2. Nous aurons la même superficie, voire un tout petit peu plus grand. Nous allons essayer de recréer la même atmosphère qui tourne autour d’une vingtaine de secteurs (marchands, constructeurs, etc…). »

Parlez nous maintenant de 2021…« Nous allons demeurer sur les mêmes secteurs. La formule de Rétromobile, telle qu’on la connait avec nos secteurs et nos exposants, a toujours bien marché, je ne vois pas pourquoi je la modifierais ! Ce qui va bien entendu changer, ce sont nos animations. Thierry Farges, le responsable événementiel, est déjà en train de travailler dessus. Nous avons regardé, entre autres, les anniversaires mais il n’y en a pas de gros comme on a pu avoir avec Citroën, par exemple. Nous réfléchissons à ce que nos pouvons mettre en place, mais ce sera quelque chose qui n’a jamais été fait à Rétromobile, c’est certain ! C’est déjà dans les tuyaux, mais malheureusement, je ne peux pas vous en dire plus à l’heure actuelle ! Après il faut regarder la faisabilité, c’est un travail de longue haleine car il faut être en relation avec des musées, des particuliers. Tatra par exemple, cela représente trois ans de travail avec le musée tchèque Tatra. Idem pour Bertone ! Nous avons toujours des idées, mais il faut regarder si c’est faisable, comment on fait au niveau logistique, si cela va intéresser le public aussi car c’est important. Nous savons aussi que les 24 Heures du Mans fêteront leur centenaire, mais ce ne sera qu’en 2023 ! J’espère qu’il y aura des animations à ce sujet dans nos animations à ces périodes-là. S'il y a une vraie date anniversaire, nous essayons toujours de pouvoir mettre cela en avant si c'est intéressant pour pouvoir plaire au grand public. C'est pourquoi je m'appuie beaucoup sur Thierry Farges, mais aussi sur François Melcion (consultant) qui sont sur le salon depuis plus de 30 ans. Ils savent ce qui peut plaire ou ne pas plaire !»