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Portrait de David Brabham (part 1) : ses premiers pas au Mans et une victoire perdue sur tapis vert

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26 mar. 2020 • 11:16
par
David Bristol
David Brabham fait partie du cercle fermé des pilotes vainqueurs au général des 24 Heures du Mans (il compte aussi deux victoires de catégorie). Ce succès est arrivé en fin de carrière pour l’Australien qui a marqué l’histoire des 24 Heures du Mans à tout jamais. Nous vous proposons de revenir sur la carrière de ce pilote. Il nous a raconté quelques unes de ses participations, lui qui en compte 18 en Sarthe.David Brabham est né le 5 septembre 1965 à Wimbledon, en Angleterre, et est le fils du triple champion du monde de Formule 1, Jack Brabham (1959, 1960, 1966). Il a deux frères, qui comme lui, sont pilotes professionnels. Le premier, Geoff, a principalement roulé aux Etats-Unis avec, notamment, dix participations aux 500 Miles d'Indianapolis et deux victoires aux 12 Heures de Sebring (1989 et 1991). Il compte aussi quatre titres en IMSA avec Nissan de 1988 à 1991. Pour sa troisième et dernière participation en Sarthe, il a remporté les 24 Heures du Mans en 1993 avec Eric Hélary et Christophe Bouchut sur la Peugeot 905 #3 (voir photo podium).
Le second est Gary, le cadet, né en 1961. Il n’est venu qu’une seule fois en Sarthe en 1989, terminant treizième sur une des deux Porsche 962 C de Team Schuppan avec Vern Schuppan et Eje Elgh. A noter qu’il a gagné les 12 Heures de Sebring en 1991 avec son frère Geoff (et Derek Daly) sur une Nissan NTP-90.Pour en revenir à David, il débute en karting assez tardivement, à l’âge de 17 ans en Australie. En 1986, il passe au sport automobile et dispute la Formule Ford Australie. Il gravit les échelons en passant par la Formule 3, la Formule 2 Australie (champion en 1987). En 1989, il crève l’écran en étant sacré champion de Formule 3 Britannique (avec Jack Brabham Racing !) et en remportant le Grand Prix de Macau en F3. Cela lui permet d’accéder alors à la Formule 1 en roulant sur une voiture qui porte son nom, une Brabham BT59 Judd. L’expérience est difficile, il ne se qualifie qu’à huit Grand Prix. Par la suite, sans volant en monoplace (il ne dispute que quatre courses de F3000 en 1991), l’Australien se tourne vers les sport-prototypes. Il devient pilote Jaguar et remplace Martin Brundle. Il gagne la manche du Nurbürgring 1991 sur une Jaguar XJR-14 en compagnie de Derek Warwick ainsi que celle de Sugo (Japon) avec Teo Fabi. Cette même année, il remporte les 24 Heures de Spa sur une Nissan Skyline R32 GT-R avec Anders Olofsson et Naoki Hattori. Le pli de l’endurance est désormais pris pour le garçon de 26 ans !David Brabham découvre la Sarthe en 1992 au volant d'une des trois Toyota TS010. Il fait cause commune avec Geoff Lees et Ukyo Katayama. « C’était ma première expérience au Mans. Cette course est un vrai défi pour n’importe quel pilote. De plus, je pilotais cette année là pour une usine, Toyota. Je remplaçais un pilote japonais qui s’était tué au Japon, je n’arrivais donc pas dans les meilleures dispositions. De plus, je n’avais pas fait beaucoup de tours avant la course pendant les essais. Je ne connaissais pas bien la piste. Au départ, sous la pluie, nous avons eu une touchette avec Yannick Dalmas, Geoff Lees était au volant, au virage de Mulsanne. Il est rentré au stand et nous avons réparé. Pour ma part, j’étais le troisième pilote à prendre le relais et, en plus, de nuit. Il pleuvait toujours très fort et il y avait beaucoup de brouillard. Lors de mon tout premier tour, je ne voyais pas la piste. Je ne me rappelle même pas avoir passé la 3e vitesse lors de ma première boucle ! Mais personne ne m’a doublé non plus (rires). Quand je suis arrivé à Mulsanne, j’ai filé tout droit, sans gravité pour la voiture. Au virage suivant, je me suis dit : « Allez courage ! » J’allais très vite, en 6e vitesse, j’essayais de voir où était la piste. En me référant à la ligne blanche, je cherchais un point de freinage sur ma gauche. C’était juste terrifiant ! » Au final, la #7 doit abandonner (soucis moteur) alors que la voiture sœur, la #33 de Pierre-Henri Raphanel et Kenny Acheson, termine 2e à 6 tours de la Peugeot 905 lauréate.
L’année suivante, alors qu’il est pilote essayeur F1 chez Simtek (Ford), il est de retour aux 24 Heures du Mans et a bien failli inscrire son nom au palmarès du Mans dès sa deuxième apparition. Mais l’histoire est tout autre ! Engagé par TWR Jaguar Racing, il remporte la catégorie GT au volant de la Jaguar XJ220 #50 (avec John Nielsen et David Coulthard) avant que la voiture ne soit disqualifiée après la course pour échappement non conforme !
Il retrouve la Formule 1 en 1994 chez Simtek (Simtek S941 Ford). Il fait équipe avec Roland Ratzenberger qui se tue à Imola lors de ce week-end noir qui voit aussi le décès d'Ayrton Senna. L’année est compliquée pour l'équipe, qui a du mal à surmonter cette tragédie, et pour l’Australien qui ne marque pas de point. Il quitte définitivement la F1 et part rouler en voiture de tourisme en FIA Touring Car World Cup, en DTC (ex DTM) et en BTCC à chaque fois avec BMW.En 1996, il revient en Endurance et pilote une McLaren F1 GTR de GTC Motorsport en Global GT Championship. Aux 24 Heures du Mans, il atteint pour la première fois le top 5 sur cette McLaren F1 GTR (Gulf Racing) en compagnie de Pierre-Henri Raphanel et Sir Lindsay Owen-Jones, l’ancien président de la Commission Endurance de la Fédération Internationale de l'Automobile. Il remporte également le championnat japonais (All-Japan GT Championship) avec la McLaren F1 GTR de Team Lark.
A suivre...

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