Portrait de David Brabham (part 2) : sa période Panoz et deux victoires en GT1 au Mans
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27 mar. 2020 • 9:39
par
David Bristol
Suite du portrait de David Brabham, le pilote australien qui compte 18 participations aux 24 Heures du Mans !A partir de 1997, David Brabham va enchaîner les participations aux 24 Heures du Mans, mais avant cela, il va se permettre de remporter Bathrust 1000 avec son frère, Geoff, sur une BMW 320i. Cette année 1997 marque aussi le début de sa longue collaboration avec Panoz en Sarthe et aux Etats Unis. « De 1997 à 2002, il s’agit de ma longue période chez Panoz. Nous savions à chaque fois que nous allions au Mans que nous ne gagnerions jamais avec cette voiture. Nous essayons d’aller le plus loin possible en course et aussi vite que nous pouvions en qualifications. En 1999 (Panoz LMP-1 Roadster-S-Ford de Panoz Motorsports avec Éric Bernard et Butch Leitzinger, 7e), j’étais même deuxième meilleur temps et j’aurais pu aller encore plus vite.Mais face à des constructeurs comme Toyota, Mercedes, BMW, être 2e était juste incroyable ! Cependant, en course, nous sommes rentrés dans le rang. Nous étions lents et pas assez fiables. Pendant cette période, nous avons fini quelques courses et j’ai fini deux fois 7e en 1998 (Panoz Esperante GTR-1 de Panoz Motorsports avec Andy Wallace et Jamie Davies) et 1999. Mais nous n’avions pas la voiture pour monter sur un podium. C’était assez frustrant, je dois l’admettre, mais c’était tout ce que nous pouvions faire. » Cela n’empêche pas l’Australien de remporter la deuxième édition de Petit Le Mans en 1999 (Panoz LMP1 avec Eric Bernard et Andy Wallace) et de rouler par la marque américaine en ALMS de 1999 à 2002.
En 2003, il est engagé par Prodrive pour piloter une Ferrari 550 Maranello en ALMS en catégorie GTS. Cette année-là, il est au Mans pour le compte de Team Bentley. Il monte d’ailleurs pour la première fois de sa carrière sur le podium manceau avec une deuxième place. Il est associé à deux anciens vainqueurs, Mark Blundell et Johnny Herbert, sur la Bentley Speed 8 #8. C’est l’année de la victoire pour la marque britannique, mais David n’est pas dans la bonne auto. Il en garde pourtant un très bon souvenir. « Parmi les voitures que j’ai préférées au Mans, je citerais la Bentley Speed 8. C’était une super auto. Le package et l’équilibre étaient même meilleurs que celui de la Peugeot 908 de 2009, mais la Peugeot avait plus de puissance. »En 2004, il continue en ALMS via plusieurs structures dont ACEMCO (Saleen). En Europe, il dispute les Le Mans Endurance Series avec Zytek Engineering. D’ailleurs, c’est avec cette Zytek 04S qu’il va disputer les 24 Heures du Mans. Même s’il ne garde pas en mémoire le résultat de cette édition (abandon début d’incendie après 12 heures de course), il se rappelle surtout de cette auto qu’il partageait avec Andy Wallace et Hayanari Shimoda. « Bien sûr, il y a ma victoire en 2009. Mais il y a d’autres très bons souvenirs. En 2004, en qualifications avec la Zytek 04S, ce fut juste un des ces tours particuliers. C’est comme si vous atteigniez une autre dimension, comme si je me voyais réaliser ce tour. Ce fut juste une boucle parfaite, avec aucun trafic, ce qui est très rare. Lorsque j’ai passé la ligne, nous sommes passés de la 11e place à la 1ére. Il me restait encore un tour lancé. J’ai eu un premier secteur encore parfait puis je suis tombé dans le trafic. Ce fut un moment très spécial, différent de mes deux victoires de catégorie (GT1) pour Aston Martin ou ma victoire au général avec Peugeot. Cette auto m’allait comme un gant. Elle répondait à tout ce qu’un pilote désire. Pas forcément très rapide en ligne droite, mais juste incroyable dans les virages. » A partir de 2005, David Brabham accompagne en GT le grand retour d'Aston Martin. Après deux neuvièmes places (2005 et 2006), il signe au volant de la DBR9 deux victoires de catégorie consécutives en 2007 et 2008 (assorties de la cinquième et de la treizième position au classement général). « Nous avons fini 3e en GT1 en 2005 (avec Stéphane Sarrazin et Darren Turner) sous une chaleur incroyable. Puis en 2007, notre course a été juste parfaite. Il y a eu un énorme orage en fin de course. Un de mes coéquipiers était Rickard Rydell (le 3e pilote était Darren Turner, ndlr) et lorsqu’il a vu les gros nuages arriver, il a dit : « Je ne veux pas piloter ! » car il ne connaissait pas aussi bien la voiture que Darren et moi. Cela faisait de peu temps que j’avais enlevé mon casque, mais j’y suis retourné quand même pour finir la course. Cependant, la pression était énorme, je sentais toute l’histoire d’Aston Martin reposer sur mes épaules. Les conditions étaient dantesques, avec toute cette pluie. Je roulais à la moitié du potentiel de la voiture. J’ai franchi la ligne d’arrivée et ce fut le début d’une grande période au Mans pour moi car nous avons de nouveau gagné en 2008 (avec Antonio García et Darren Turner). Si je compte celle avec Peugeot, cela fait trois victoires de suite ! J’étais vraiment heureux ! J’ai vu partiellement ce que Tom Kristensen a pu accomplir (rires). »A suivre...
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