Portrait de David Brabham (part 3) : une victoire au Mans pour couronner une carrière bien remplie !
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28 mar. 2020 • 12:05
par
David Bristol
Suite et fin de notre série d'articles consacrée à David Brabham. Nous terminons sur sa victoire au Mans il y a 11 ans maintenant !Cette belle constance (deux victoires en GT1 consécutives) va lui permettre de faire son retour en prototypes. Alors qu’en ALMS, à partir de 2007, il roule sur des Acura (il restera fidèle à cette marque jusqu’à la fin de sa carrière), une opportunité s’offre à lui en 2009 pour devenir pilote d'usine Peugeot Sport.« Je fus d’abord surpris que l’on me propose le volant de cette 908. A cette époque, je pilotais pour Honda en Amérique du Nord en LMP1, un concurrent en quelque sorte. Au Mans, nous avons fait une course parfaite avec Marc Gené et Alexander Wurz, nous n’étions pas les plus rapides, mais tout s’est bien passé. Nous avons mis de l’essence et des pneus et c’est tout. Personne ne s’attendait à ce que nous gagnions, nous n’étions pas les favoris, la #8 l’était plus. Pierre, notre ingénieur n’avait jamais fait Le Mans auparavant, il sortait du rallye. Il était malade (la varicelle) et quand il est arrivé, il avait encore des boutons partout et pas très en forme. J’étais déjà monté sur le podium avec la Bentley Speed 8 (2e) et je m’étais dit : « Gagner le général, ça doit être incroyable ! » J’ai ensuite gagné en catégorie avec Aston Martin, c’était très bien et quand j’ai gagné au général, le sentiment a été exactement le même. J’avais décidé que je prendrais 15 jours de vacances avant de retourner aux Etats-Unis. Mais avec cette victoire, ce fut juste impossible à cause des obligations de relations publiques et commerciales pour Peugeot. Mais c’était une bonne chose de partager tout cela avec l’équipe ! »Par le biais de cette victoire, il est rentré dans le cercle très fermé des vainqueurs australiens aux 24 Heures du Mans. Il rejoint ainsi Bernard Rubin (1928), Vern Schuppan (1983) et son frère, Geoff (1993). De plus, ces résultats ont permis aux deux frères d'être admis au Hall of Fame du sport automobile australien !
David Brabham continue de se concentrer sur les USA les saisons suivantes où il roule donc pour le compte d’Acura. Au total, il compte 23 victoires en ALMS, toutes catégories confondues. Il devient champion LMP1 ALMS en 2009 et 2010. Après son succès au Mans, il est de retour en Sarthe avec le constructeur japonais et participe à ses deux dernières 24 Heures en 2010 (HPD ARX-01c, 9e de la catégorie LMP2) et 2012 (HPD ARX-03a, 6e du général). Il dispute le WEC en 2012, 2014 et 2015 avec Extreme Speed Motorsports, équipe qui le fait aussi courir aux Etats-Unis. En 2014, il prend part à ses dernières 12 Heures de Sebring, il termine, pour la 3e fois de sa carrière, 2e (il a aussi quatre victoires de catégorie), place qui vient clôturer une carrière des plus riches !
Quand on interroge l'Australien sur ses équipiers qui l'ont marqué aux 24 Heures du Mans, deux noms ressortent du lot et pas n’importe lesquels ! « J’ai adoré travailler avec Jan Magnussen pendant notre époque Panoz. Nous avons tiré l’équipe vers un niveau incroyable et nous nous battions contre Audi. Nous avions une super relation, avec deux caractères bien différents et nous nous partagions les tâches. Je m’occupais de tout ce qui était réglages et lui, pendant ce temps-là, lui, il fumait ! Et il me disait : « Hé, la voiture est prête, Brabs ? (rire) » Et quand elle l’était, il montait dedans et réalisait le temps ! C’était génial. Nous avons piloté aussi pour Prodrive sur la Ferrari 550 Maranello (en ALMS). J’ai aussi été très impressionné par Eric Bernard qui était un super gars et très rapide. Il y a aussi Darren Turner avec qui j’ai gagné les 24 Heures du Mans par deux fois en GT1. Mais il en a bien d’autres…Il y a aussi Marc Gené et Alexander Wurz qui sont de grands professionnels. J’ai eu la chance de piloter avec de supers coéquipiers. » Macau en F3, une victoire aux 24 Heures de Spa, Bathurst 1000, quatre victoires de catégories aux 12 Heures de Sebring, deux titres en ALMS. David Brabham a décidément un palmarès incroyable. Cependant, il a une relation toute particulière avec les 24 Heures du Mans où sa victoire restera comme le point culminant de sa vie de pilote de course. «C’est la course la plus spéciale qui existe. Cela a toujours représenté quelque chose d’important. Quand j’arrive au Mans, j’ai des frissons dans tout le corps ainsi qu’une sorte d’excitation. Il y a aussi l’atmosphère qui monte au fur et à mesure de la semaine, certainement à cause du circuit en lui-même ainsi que l’histoire qui entoure cette course. Que ce soit aussi bien en GT qu’en prototype LMP, c’est la course à ne pas manquer. Le Mans, c’est le Mans. Gagner trois fois de suite, deux fois en GT1 avec Aston Martin ainsi qu’une fois au général avec Peugeot, a été quelque chose de fantastique ! »Depuis, David s'est lancé dans une nouvelle aventure de patron d'écurie à travers Brabham Automotive en mai 2018. Son premier produit est la Brabham BT62. Il a piloté cette voiture lors de ses débuts en course à Brands Hatch les 9 et 10 novembre 2019 en Britcar. Il y a signé la toute première victoire de la BT62. Son souhait est désormais de pouvoir aligner cette auto en WEC et aux 24 Heures du Mans en catégorie GTE Pro, mais ceci est une autre histoire...
Un grand merci à nos amis photographes qui n’hésitent pas à se replonger dans leurs archives et nous sortir des "pépites" : Christian Vignon, MPS Agency, Michel Faust, Luc Joly et Laurent Cartalade. D'ailleurs, ces photographes vous proposent une galerie de toutes leurs photos sur David Brabham : ICI
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