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Rob Dyson: "Toujours la même ligne de conduite et la même éthique de travail"

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IMSA
20 mar. 2020 • 9:19
par
Laurent Mercier
Endurance-Info : 25/02/2012Dyson Racing fait partie du paysage de l'American Le Mans Series depuis de nombreuses années. En 2012, le team de Rob Dyson aligne une Lola B12/60 pour Chris Dyson, Guy Smith et Steven Kane. Rob Dyson, propriétaire de l'équipe, est revenu sur sa carrière.

Vous avez couru pendant près de quarante ans. Quelle place tient le titre ALMS et ces cinq victoires de 2011 comparés aux autres succès que vous avez obtenu par le passé?

« Ce fut une année très particulière pour le team. Elle a été l'aboutissement de la réalisation couronnée de succès d'un projet qui a réellement démarré il y a trois ans quand nous avons commencé à travailler étroitement avec Mazda, AER et Lola pour mettre sur pied un package capable de gagner des courses. Donc, nous avons fait beaucoup d'efforts avant cette année victorieuse, ce qui rend cette saison beaucoup plus savoureuse. Je suis également heureux pour Chris. Il a eu la responsabilité du choix des sponsors pour la voiture, il a de plus supervisé le team et l'a fait progresser du point de vue technique. En tant que pilote, il s'est entraîné sans cesse et n'a pas mis une seule roue en dehors de la piste tout au long de l'année en plus de répondre à toutes les demandes inhérentes à ses nombreuses casquettes.

Les gars de l'équipe ont fait un travail vraiment fantastique. Nous avons eu une fiabilité quasiment parfaite l'année dernière, il s'en est fallu de deux tours seulement en fin d'année au petit Le Mans. Et nous n'avons pas reçu de pénalités cette année -pas une seule- que ce soit sur la piste ou au stand, et le crédit en revient au team. Les gars ont fait un super boulot à tous les niveaux cette année.

C'était bien aussi de donner à Dunlop, G-Oil, ModSpace et Construct Corps leurs premiers titres importants. De plus, nous avons remporté le Green-X Challenge, ce qui était important pour nous. C'est pourquoi, à de nombreux égards, ce fut une année mémorable pour le Dyson Racing. Tout ceux qui étaient associés au team, à quelque titre que ce soit, peuvent dire « on l'a fait » et ce qui rend cette année si spéciale »

 
Sur un plan personnel, que représente la course pour vous ?« Vous savez, c'est assez intéressant. Je n'ai ni essayé ni piloté une voiture de course depuis deux ans. Cela me manque de ne pas être dans la  voiture et j'ai fait probablement plus de courses par le passé que je ne vais en faire à l'avenir. Cependant j'aime la compétition, le travail d'équipe, les aspects techniques et logistiques indispensables pour réussir -c'est tout cela qui est satisfaisant à mes yeux. J'adore la vitesse, mais je ne me considère pas  comme un casse-cou, en ce sens que la vitesse doit être en relation avec ce que font les autres concurrents.Je considère l'équipe comme une évolution de mes débuts en course en 1974. C'est toujours la même ligne de conduite et la même éthique de travail. Quand le team a débuté, il n'y avait que moi et ma femme Emilie. Puis ce fut moi et Pat Smith, puis moi, Pat et Boz. C'était seulement une de ces choses qui se développent, alors qu'au début c'était un team sans réelle organisation, quand je pilotais la voiture, que je travaillais dessus, que je fabriquais les pièces et que je conduisais toute la nuit pour me rendre sur les circuits. Aucun travail n'était trop gros ou trop petit. "

 La course a-t-elle changé depuis vos débuts ?

« Pour une part, ça tient beaucoup à la sophistication des produits. Quand j'ai commencé à courir, pour l'allumage, nous avions des condensateurs et des rupteurs, maintenant c'est entièrement électronique ; on pouvait prendre le carburant directement à la pompe, aussi bon que le carburant de course que nous avons actuellement. La course a beaucoup changé avec la technologie et avec la capacité d'obtenir désormais des données télémétriques. Nous avons de très nombreux capteurs sur la voiture, nous faisons des simulations sur ordinateur et nous testons des équipements qu'on n'aurait même pas imaginé si on remonte aux années 70. Les voitures sont beaucoup plus complexes, ce qui signifie que le niveau de technicité des membres du team est beaucoup plus élevé, tout comme le niveau de la compétition. Ce qui n'a pas changé, avec toute cette technologie et toutes ces données, c'est que en fin de compte, c'est que le gars qui est assis dans la voiture la fait tourner autour du circuit. Même avec des voitures aussi sophistiquées que maintenant, si vous avez un pilote qui fait correctement le job, ça marche super, et si vous en avez un qui ne le fait pas correctement, vous ne réussirez pas aussi bien. Cet élément essentiel, tout comme l'effort, ça n'a pas changé. Ces avancées techniques ne remplacent pas les efforts humains. L'ordre du jour est toujours le même : gagner des courses et faire en sorte que celui qui vous bat doive faire des efforts pour y arriver."

 Que recherchez-vous chez un pilote ?

« Je pense qu'une des choses les plus importantes, c'est qu'il doit avoir une passion débordante pour la course. Ce n'est pas un sport passif. On doit la vivre. Ensuite, il y a les exigences physiques -on doit être en forme et prêt à tenir la distance dans la voiture. De plus, tous les pilotes qui ont été membres du Dyson Racing comprennent qu'ils sont membres de l'équipe, qu'ils ne sont pas l'équipe. Même quand on n'est pas sur le circuit, on est toujours membre de l'équipe. 

Si on me demande quelle est la personne la  plus importante du team, je vais répondre que ce sont David Fryer, Matt Charland et Roy VanVoorhis. Ce sont les gars qui conduisent les camions et qui emmènent les voitures sur les  circuits. S'ils ne font pas leur job, nous ne pouvons pas faire le nôtre. Il faut tout mettre en perspective- chacun a sa propre tâche- et chacun est membre du team, c'est ce que nos pilotes comprennent quand ils arrivent dans notre organisation : c'est un sport d'équipe. »

Quelle a été votre meilleure course ?

« Je pense réellement que c'est peut-être une course régionale de SCAA à Lime Rock en 1975. Mes freins ont presque complètement lâché en course. Je suis resté dans la voiture et j'ai conduit tout en douceur en me servant de la boîte de vitesses et du peu de freins qui me restait. Je pense que c'est une de mes meilleures courses. J'ai fait aussi beaucoup de belles courses en GTP. Je me souviens des deux courses que j'ai faites avec A.J.Foyt à Sebring et à Miami. Il y en a tant, c'est dur d'en choisir une."

Un souvenir de course en particulier?

« Je me souviens avoir été à Indianapolis avec un pass pour la zone des stands. La possibilité de voir les voitures de très près, c'est un souvenir phénoménal, voir les superbes installations et les voitures avec tous leurs chrome, leur peinture métallique et leurs suspensions, marcher au milieu de pilotes aussi célèbres. Etant gamin, la seule chose sur laquelle j'avais jamais travaillé, c'était sur une vieille guimbarde, et voir toutes ces voitures de courses exceptionelles, rencontrer A.J.Foyt, c'était... !! A.J avait remporté le championnat et les 500 Miles d'Indianapolis l'année précédente. C'était une experience phénoménale et je voulais faire partie de tout cela."

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