Le Mans 2009 : les potins des conférences de presse Audi et Peugeot

Le vendredi des 24 Heures du Mans, vierge de toute séance d'essais, est traditionnellement la journée des conférences de presse. Les principaux constructeurs s'y plient chaque année. En juin 2009 (le 12), Peugeot et Audi étaient sur le pont le vendredi en début après-midi. Cette année-là, le constructeur français avait déposé une réclamation sur la non-conformité de l'Audi R15.

Ces conférences de presse sont souvent très sérieuses avec un discours assez lisse à la veille de LA course de l'année. En 2009, il y avait beaucoup d'humour et de décontraction chez les français, alors que dans le camp allemand on était plus sérieux. Tout ça n'excluait pas non plus quelques petites piques sympathiques. Nous vous proposons de retrouver quelques morceaux choisis de ces deux grands moments de la semaine mancelle en balayant tous les sujets possibles...

Olivier Quesnel, directeur de Peugeot Sport : "En mon âme et conscience, je suis convaincu que l'Audi R15 est non-conforme. C'est la raison pour laquelle j'ai porté cette réclamation."

Wolfgang Ullrich, directeur de Audi Sport : "La R15 est conforme aux règles, je n'ai aucun souci là-dessus. Elle est homologuée par l'ACO. Pour moi, cette réclamation est incompréhensible mais ceux qui l'ont posé doivent savoir pourquoi ils l'ont fait... Cette réclamation m'a ennuyé car elle m'a donné du travail supplémentaire dans une semaine déjà très chargée..."

Olivier Quesnel : "Après Le Mans, nous irons à Portimao, vous le saviez déjà. Mais nous irons également au Petit Le Mans et à Laguna Seca !"

Wolfgang Ullrich : "A ce jour, je n'ai pas le budget pour faire rouler les R15 après Le Mans. Nous nous concentrerons sur ce "petit" championnat qu'est le DTM..."

Olivier Quesnel : "Je reste persuadé que cette épreuve possède un très bel avenir mais il faut une révolution. Le train s'est emballé et l'ACO doit suivre le rythme."

Jürgen Pippig, responsable de la communication Audi Sport : "Notre participation aux 24 Heures du Mans n'a jamais été remise en question malgré la crise économique qui frappe à l'échelle mondiale."

Christian Peugeot, directeur de la communication d'Automobiles Peugeot : "Il nous faut poursuivre notre implication malgré la crise. Les scénarios de notre futur ne tiennent pas compte du résultat de ce dimanche. Regardez l'histoire de Peugeot, le sport est dans nos gènes..."

Jürgen Pippig : "Le Mans reste intéressant si on garde des règles claires et stables. Les modifications intervenues à quelques semaines ou quelques jours de la course sont inacceptables. L'engagement d'Audi envers Le Mans est un signal fort. Mais l'ACO doit, à son tour, en envoyer un aussi fort..."

Bruno Famin : "Sur le sujet du moteur pour le règlement 2011, l'ACO nous a consulté et nous sommes en accord avec leur choix."

Wolfgang Ullrich : "L'époque est au downsizing des moteurs. Le règlement 2011 est donc une très bonne base qui prend en compte les exigences de la série."

Olivier Quesnel : "Je comprends que les privés ne soient pas contents d'être à 10 secondes. Cela mérite une bonne discussion. Mais que l'on ne me parle pas de l'équivalence essence-diesel. Nous pensons toujours que si Porsche venait en essence, ils seraient compétitifs. Par contre, je ne serai pas contre le fait de rééquilibrer un peu les chances des privés par des artifices à définir. Pas en leur permettant de venir à notre niveau sinon ma direction ne comprendrait pas pourquoi il me faut dix fois plus de budget pour éventuellement me faire battre. Mais que des conditions exceptionnelles de course leur donne une chance, pourquoi pas ?"

Wolfgang Ullrich : "Audi Sport est toujours prêt à se mettre autour de la table pour discuter d'un tel sujet avec tous les teams intéressés. Nous sommes ouverts."

Olivier Quesnel : "Je trouve intéressante l'idée de l'ACO concernant un championnat intercontinental. Mais je ne comprendrai pas que Le Mans n'en fasse pas partie. Le Monte Carlo et le GP de Monaco font partie d'un championnat et ne s'en portent pas plus mal !"

Wolfgang Ullrich : "C'est une excellente idée et elle ne date pas d'hier. Cela fait des années que nous en parlons avec l'ACO. Mais il faut faire attention à l'attitude de la FIA qui risque de ne pas être contente..."

Olivier Quesnel : "J'ai beaucoup d'admiration pour les mécaniciens. Ils donnent tant à la course et leur responsabilité est si grande. Ils peuvent nous faire gagner ou perdre la course. Pour les aider dans leur tâche cette année, nous leur avons spécialement attribué un diététicien et un préparateur physique."

Wolfgang Ullrich : "Les chronos des essais confirment que nous allons assister à l'une des courses les plus difficiles à laquelle nous ayons participé. Et l'une des plus intéressantes pour les spectateurs !"

Olivier Quesnel : "La n°8, c'est celle des sprinters. La n°7, celles des routiers-sprinters et la n°9, celle des guerriers."

Ralf Jüttner, directeur technique de Audi Sport : "Le but et la stratégie des trois voitures, c'est d'aller aussi vite que possible !"

Olivier Quesnel : "Une Peugeot doit gagner, peu importe laquelle. Que ce soit la 7, la 8, la 9 ou la 17 ! Si la 17 est devant une autre 908, ça ne me gène pas."

Wolfgang Ullrich : "Nous avons fait un excellent travail sur l'Audi R15 car nous avons surcompensé les restrictions réglementaires. Notre version "low downforce" donne d'ailleurs plus d'appuis que la version "high downforce" de la R10 !"

Bruno Famin, directeur technique de Peugeot Sport : "L'avantage de la météo de ces deux derniers jours, c'est qu'elle nous a réellement permis de valider tous les types pneus sec ou pluie pour le week-end !"

Ralf Jüttner : "Avec la suppression de la Journée Test et la pluie de mercredi, hier, en 4 heures, nous avons dû faire le boulot que nous faisons normalement en 16 !"

Bruno Famin, directeur technique de Peugeot Sport : "Nous savons très bien que les pneus tiennent 4 relais. Maintenant, la question sur laquelle nous allons nous pencher est de savoir si ça vaut le coup de garder les pneus aussi longtemps..."

Ralf Jüttner : "Nous ne savons pas encore comment nous allons gérer les pneus durant la course... ou peut-être que nous ne voulons pas le dire !"

Bruno Famin : "L'Audi R15 est une voiture très aboutie dans laquelle on sent qu'Audi Sport a mis le poids de ses 12 ou 13 années d'expérience. Elle est moins conservatrice que l'Audi R8 ou la R10. Ils ont choisi un autre compromis perfo-fiabilité."

Ralf Jüttner : "La Peugeot a beaucoup progressé sous la pluie et reste très rapide sur le sec. Ca va être vraiment serré."

Olivier Quesnel : "Il était établi à l'avance que nous ne chasserions éventuellement la Pole qu'une fois le travail de mise au point fini. A 23H30, c'était le cas. J'ai donc donné le feu vert pour que Stéphane y aille. Il avait droit à 3 tentatives, il en a fait 5 ! Mais il est vrai qu'il a eu du trafic."

Stéphane Sarrazin, poleman des 24 Heures 2009 : "Derrière l'Audi Kolles dans ma première tentative, je perd au moins 1,5 seconde. Dans le tour qui me donne la Pole, j'ai encore été gêné dans la descente du Dunlop. Je dois pouvoir gagner encore une seconde avec un tour clair."

Allan McNish, pilote de l'Audi R15 n°1 : "Je n'ai fait qu'une seule tentative pour la pole car l'écart avec les Peugeot commençait à se creuser. Mais j'ai eu un tour clair, je ne peux pas me plaindre. Même si, on ne doit pas se raconter d'histoires. N'importe quel pilote aime à décrocher la Pole..."

Dindo Capello, pilote de l'Audi R15 n°1 : "Hier, je pense pouvoir dire que j'ai piloté la pire Audi R15 depuis qu'elle existe. Notre set-up était mauvais. Mes coéquipiers ont ensuite amélioré cela mais je n'ai pas pu reprendre le volant de la voiture. Aussi, j'attends impatiemment le warm-up pour me rassurer..."

Franck Montagny, pilote de la Peugeot 908 n°8 : "Cette année, il y a vraiment beaucoup de pilotes débutants. Toi, tu pars avec le couteau entre les dents le mercredi, t'as envie d'en découdre et très vite, tu retombes sur terre avec des gens qui découvrent le sport automobile. Faut vraiment le prendre à la cool..."

Marco Werner, pilote de l'Audi R15 n°2 : "Mes premiers tours sur le sec ici, c'était jeudi soir à minuit ! Et ça n'a pas été facile. Surtout lorsque je suis arrivé dans le Porsche, ou, bizarrement, toutes les lumières habituelles étaient éteintes ! J'étais un peu perdu... En plus, l'auto n'était pas bien équilibrée, un peu sous-vireuse."

Franck Montagny : "Je ne ressens rien au niveau de ma blessure. Je n'en souffre pas."