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Stéphane Ortelli : “Réagir par rapport à ce que l’on a envie de faire”

Meeting
30 mar. 2020 • 11:48
par
Laurent Mercier
Endurance-Info : 21/03/2016

Stéphane Ortelli possède assurément l’un des plus beaux palmarès en GT. Fidèle à Audi et au Belgian Audi Club Team WRT depuis maintenant six ans, le vainqueur des 24 Heures du Mans et de Spa relève un nouveau défi en rejoignant les rangs du Emil Frey Racing sur une Jaguar alignée en Blancpain Endurance Cup. Le Monégasque partagera son volant avec Lorenz Frey et Albert Costa. Fort d’un beau podium Pro-Am lors de la finale Blancpain 2015, le passage en Pro-Cup est une étape supplémentaire pour la sympathique équipe suisse qui fait office de David contre Goliath. L’expérience et la fine expertise de Stéphane Ortelli doivent permettre de jouer le haut de l’affiche. Si vous pensez que le passage du champion Blancpain Endurance Cup 2012 chez  Emil Frey Racing est une régression, vous êtes dans le faux. Entretien avec un pilote qui respire la joie de vivre à quelques semaines du coup d’envoi de la saison 2016…

Vous voir chez Emil Frey Racing est tout de même une des surprises de ce printemps ?

« J’ai de suite été conquis par l’équipe. Vu de l’extérieur, Emil Frey Racing peut paraître être une petite structure, ce qui n’est pas complètement faux. Ils aiment leur travail et le font très bien. Pour moi, tout est nouveau : le challenge, l’équipe, la voiture, les coéquipiers. L’esprit général est nouveau. Je retrouve les mêmes sensations que lorsque je suis arrivé chez Porsche au Mans ou Audi en GT3. Emil Frey Racing est sur le point d’écrire une partie de son histoire et c’est une belle satisfaction pour moi d’en faire partie. Mon expérience doit permettre d’aider à connaître le succès. C’est pour moi le but de ce changement. »

Il y a le challenge sportif, mais aussi humain…

« Toute l’équipe a du talent et je suis conscient du défi à relever. Le côté humain m’a de suite plu. J’ai connu cela durant une longue période chez Freisinger Motorsport puis chez WRT pendant six ans. Tu sens vite que fais partie de l’histoire de l’équipe. »

Comment êtes-vous entré en contact avec Emil Frey Racing ?

« J’ai des liens étroits avec Nico Müller. Lorsqu’il a su que j’étais disponible pour un programme, il a de suite glissé mon nom à Lorenz Frey. Marcel Fässler a lui aussi été mis dans la boucle vu que je connais très bien les deux depuis des années. Ils ont fait le lien avec Emil Frey Racing. A 25 ans, Lorenz a un fort potentiel et il n’est pas encore arrivé à maturation. J’ai transmis mon savoir à Nico durant deux ans. J’ai fait débuter pas mal de pilotes en GT, aussi bien Romain (Dumas), Marc (Lieb), Nico (Lapierre), Gianmaria (Bruni) ou Laurens (Vanthoor).  Avoir Albert (Costa) à nos côtés est aussi un gage de qualité. Si pour le moment son talent n’est reconnu qu’en monoplace, je ne doute pas une seconde qu’il va vite se faire un nom en GT. »

La Jaguar a un fort potentiel ?

« L’auto ne demande qu’à être développée. Le passage en Pro-Cup fait qu’il faut s’attendre à un niveau encore plus relevé pour bien figurer. Le travail de l’équipe a déjà porté ses fruits. Jamais il n’y a eu une compétition aussi forte en Blancpain Endurance Cup dans la classe Pro-Cup. L’objectif est de gagner une bonne dizaine de places par rapport à la saison dernière. Il faut tout de même rester réaliste quand on voit la liste des équipes présentes. L’Emil Frey Jaguar GT3 est la seule auto conçue par une structure privée. Je vais apporter ma pierre à l’édifice pour la développer. J’avais d’autres possibilités pour 2016 et j’ai choisi sans hésiter celle d’Emil Frey Racing.  Qu’est ce que m’aurait apporté de gagner deux ou trois courses de plus dans ma carrière ? »

Il ne faut donc surtout pas voir cela pour une régression ?

« Absolument pas ! Il faut réagir par rapport à ce que l’on a envie de faire. Il y aurait eu régression si je n’avais pas pu aider à former des pilotes et développer une auto. J’ai fait cela chez WRT et j’en suis ravi. J’ai toujours ça en moi, comme Bob (Wollek) l’a fait à mes débuts. J’ai toujours une bonne pointe de vitesse et Lorenz peut encore progresser. Albert est dans la même situation que Nico et Laurens il y a quelques années. On peut imaginer d’autres programmes à l’avenir avec Emil Frey Racing. J’ai hâte que la saison démarre. C’est pour moi une nouvelle philosophie de course. »

La deuxième Jaguar doit permettre de franchir une nouvelle étape ?

« Le second châssis est en cours de montage pour un engagement en Pro-Am. Le team évolue et ce cesse de prendre de l’ampleur. Je pense qu’elle aura une consonance suisse. Le challenge est celui de David contre Goliath. Lire cela dans le communiqué de presse de l’équipe m’a fait sourire. J’ai vécu la même situation aux 24 Heures de Spa 2003 où avec la petite Porsche du Freisinger Motorsport, nous avons battu les grosses GT1 aux 24 Heures de Spa. On va vers le même challenge. Je reste passionné par le sport et l’endurance. Le team est petit mais c’est une grande famille. »

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