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Mike Newton : "Je ne cours jamais pour faire de la figuration"

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Masters Historic Racing
17 avr. 2020 • 12:01
par
Claude Foubert
Mike Newton, natif de Manchester, fêtera ses 60 ans le 14 avril prochain. Le Britannique est le Fondateur et le Président de AD Group, un important groupe spécialisé dans la communication, sous toutes ses formes. Cette société a été évidemment associée à toutes les voitures qu'il a pilotées.
La carrière de Mike Newton est intimement liée à Ray Mallock - ex pilote de F2 et comptant huit participations aux 24 Heures du Mans, Président Fondateur de RML (Ray Mallock Ltd) dont les prototypes ont laissé des traces marquantes dans l'histoire de l'endurance. Mike Newton, un vrai gentleman driver mais un gentleman driver de talent, a un joli palmarès, riche de deux victoires en LMP2 au Mans en 2005 sur MG-Lola EX257-Judd avec Thomas Erdos et Warren Hughes et en 2006 sur MG-Lola EX 264-AER avec Thomas Erdos et Andy Wallace (photo ci-dessous).
Il compte aussi à son palmarès deux titres LMP2 en European Le Mans Series en 2007, avec Thomas Erdos (MG-Lola EX264) et 2010 avec Thomas Erdos (Lola B08/80 HPD) (photo ci-dessous).
Le Mancunien, après avoir arrêté la compétition moderne, a repris du service dans les compétitions historiques et a rejoint les rangs du Masters Historic Racing en engageant une MG-Lola EX257 dans le plateau de l'Aston Martin Masters Endurance Legends.La voiture avec laquelle vous courez en Aston Martin Masters Endurance Legends est la MG-Lola EX257 à moteur central que vous aviez alignée en Le Mans Series avec Thomas Erdos. L'aviez-vous conservée depuis ?« Avec Ray Mallock Ltd, j'ai fait courir les différentes MG-Lola depuis ma toute première participation, sur le circuit Bugatti du Mans, qui a été comme une sorte de banc d'essai pour les Le Mans Series, dont la saison inaugurale eut lieu en 2004. Après la EX257 est venue la EX264 et, en 2008, est arrivée une évolution aérodynamique qui a débouché sur la EX265. En 2009, nous sommes passés à la Lola-Mazda B08/86. Cela a changé en 2010, avec une Lola-HPD B08/80 Coupé en 2010 suivie par le propre châssis de Honda, la HPD ARX-01d en 2011.
Avec la Lola-HPD, c'est la seconde fois que nous remportions la catégorie LMP2 en Le Mans Series, la première fois remontant à 2007. J'ai fait pratiquement toutes les courses LMS à l'exception d'Interlagos jusqu'à la saison 2011. J'ai quitté la série seulement parce que sa nature avait changé, elle devenait davantage une série pro et était moins adaptée à un équipage Pro-Am. Je possède encore quatre voitures : la EX257, la EX264 de 2005, la Lola HPD-Coupé et la HPD. Vers 2005, les moteurs commencèrent à être loués donc les voitures ultérieures étaient fournies sans moteur (c'étaient juste des châssis roulants). Aussi, pour parler franchement, je cours avec la EX257
(ci-dessous) parce que c'est la seule voiture avec un moteur !
Quand l'opportunité des Masters est arrivée, je l'ai saisie des deux mains. La voiture est un vrai plaisir à conduire, même si on ne peut pas descendre aux 675 kg, la limite de poids de l'époque. Les LMP2 plus récentes sont moins maniables, un peu plus lourdes, dont c'est plus sympa ! »
Courez-vous maintenant pour le plaisir ou cherchez-vous encore la victoire ?« Je ne cours jamais pour faire seulement de la figuration. Dans les Masters, j'ai pu remporter la victoire dans ma catégorie à chaque fois, sauf pour un abandon bizarre, et maintenant le challenge, c'est de remporter la catégorie LMP2 au général. Oui, cela veut dire battre les ORECA ! C'est un compromis : je suis plus léger, mais ils ont 30% de plus d'appui aéro. »
Vous avez débuté en sport automobile en tant que commissaire de piste. Quelle est l'importance de ces bénévoles ?
« J'ai toujours été un ardent défenseur de leur travail. Sans eux, aucun de nous ne serait là. Je suis un des vice-présidents du British Motorsport Marshals Club et nous avons toujours arboré le badge du club sur la voiture en signe de soutien. »Cela vous intéresserait-t-il de courir dans une autre discipline du Masters ?« J'ai fait toute ma carrière à l'époque de la fibre de carbone. Avec Tiga Cars, nous fournissons des pièces détachées aux protos du Group C donc les voitures plus anciennes, je sais ce que c'est. Le cas échéant, ce serait plutôt complètement différent, quelque chose comme une Mini. Avec une voiture comme ça, on ne peut avoir un accident à 180 miles/heure (290 km/h environ) !"Votre meilleur souvenir en sport auto ?« Ce doit être la première victoire au Mans en 2005 avec la EX264-Judd, avec Tommy Erdos et Warren Hughes. (ci-dessous)
Nous n'avions jamais vraiment envisagé la victoire, donc ça a été vraiment quelque chose de très spécial. Nous savions que nous étions compétitifs, mais Le Mans, c'est une autre histoire. Il faut savoir que 40 ou 50% de voitures à l'arrivée est considéré comme étant bien ! Donc, tout peut se produire, mais aller au bout et remporter la victoire pour ma seconde année pleine en prototype... »
Le pire ?« J'essaie d'oublier. Celui qui me vient à l'idée, c'est un accident en qualifications à Spa quand Pedro Lamy avec sa Peugeot 908 HDi m'a sorti dans le pif-paf. Après ça, je n'étais plus en état de courir, le châssis était fissuré et la voiture n'était pas non plus en état de courir. »Quelle est la meilleure voiture que vous ayez pilotée ?« Historiquement, nous avons fait nos meilleurs résultats avec la EX265, et elle était fantastique à conduire. Le Coupé était plus rapide, mais je n'aimais pas trop le cockpit fermé.» (la EX265 au Mans en 2008, Thomas Erdos au volant, ci-dessous)
La pire ?
« Je ne me suis jamais vraiment fait à la HPD, ça s'est terminé par un bide. Elle était trop lourde et ne pouvait pas s'accorder avec les Dunlop. »L'adversaire que vous craignez et que vous respectez le plus ?« Il y a une très saine compétition entre moi et Keith Frieser. Celui qui prend le meilleur sur l'autre, ça dépend des circuits. Même si nous courons dans des différentes catégories du LMP2, nous finissons toujours par nous battre, comme au Nürburgring où nous nous sommes partagés les victoires en LMP2. C'est un type super et un gentleman, un dur compétiteur, mais loyal. » (Keith Frieser et l'ORECA en 2019 à Monza, ci-dessous)
Votre meilleur compagnon dans le paddock ?
« Keith est devenu un très bon ami, mais la grande chose du Masters, c'est que tout le monde est sympa. C'est agréable de courir dans un environnement sensible et amical.  Ce sont tous des gens formidables.»Votre circuit préféré ?« Spa est clairement en tête de liste. Je suis un grand fan de Silverstone et j'aime également le Nürburgring, mais LE summum, c'est Le Mans... »Pourquoi le Masters ne va pas sur ces circuits... ?« Cette série doit courir sur des circuits historiques. Ces voitures ont besoin de ce type de tracé. Aussi cette année, je suis content de voir de nouveau Monza au programme. Autrement, Imola est un circuit que j'aime. »

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