Andy Wallace, l'un des plus beaux palmarès en Endurance (fin)
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16 juin. 2020 • 14:01
par
David Bristol
Le Britannique compte 21 participations aux 24 Heures du Mans. Il fait partie des rares pilotes à avoir gagné au Mans dès sa première participation (partie 1 et 2). S’il n’a pas réédité son succès dans la Sarthe par la suite, il a néanmoins remporté trois victoires de catégorie et trois podiums au général.Alors qu'il est en pleine période Panoz (voir 3e partie), il va compléter son palmarès avec trois belles victoires. Avec six autres coéquipiers (!), Andy Wallace remporte en 1997 les 24 Heures de Daytona pour la deuxième fois. Il fait cause commune avec Rob Dyson, James Weaver, Butch Leitzinger, Elliott Forbes-Robinson, John Paul Jr. et John Schneider sur la Riley & Scott-Ford MK-III de Dyson Racing. Il renouvelle cet exploit deux ans plus tard, en 1999. Il fait toujours partie de la même équipe, la voiture est pratiquement identique (Riley & Scott-Ford) et les coéquipiers sont également les mêmes, mais moins nombreux, seulement Elliott Forbes-Robinson et Butch Leitzinger.Le palmarès d'Andy Wallace est des plus conséquents maintenant puisqu'il rajoute un nouveau succès, toujours en 1999 : Petit Le Mans. Au sein de Panoz Motor Sports, il remporte l'épreuve créée par son patron, Don Panoz. Ce succès est partagé avec David Brabham et le Français Éric Bernard au volant d'une Panoz LMP-1 Roadster-S. Cependant, Daytona reste pour lui un très bon souvenir et une course difficile. « J’ai eu la chance d’avoir les bonnes voitures au bon moment, d’être dans les bonnes équipes et avec de bons coéquipiers. C’est un tout. Je pense tout particulièrement à Daytona qui est une course si difficile, le circuit est plus étroit. Certes, Daytona n’a pas la même valeur que Le Mans, mais je pense que c’est une course plus intense. » Toujours en 1999, il roule au Mans pour le compte de l'usine Audi sur une Audi R8C (Audi Sport UK Ltd) avec James Weaver et Perry McCarthy, mais cette auto souffre par rapport aux R8R. Elle doit abandonner à cause de problèmes de boîte de vitesses.
2000 marque son arrivée chez un autre constructeur américain. Après Panoz, c'est au tour de Cadillac. Il pilote la Cadillac Northstar LMP en Grand Am et au Mans (#1 Team Cadillac) avec Franck Lagorce et Butch Leitzinger. Ils terminent 21e au général, 11e en LMP 900 mais le Britannique ne reste pas. En effet, pour ses 40 ans, il rejoint une marque britannique, Bentley. Il va faire deux fois les 24 Heures du Mans avec la EXP Speed 8, à chaque fois, avec les mêmes coéquipiers : Eric van de Poele et Butch Leitzinger. Deux autos sont alignées pour le retour du constructeur de Crewe en 2001. La #7 abandonne suite à un début d'incendie, mais celle d'Andy Wallace termine, l'homme originaire d’Oxford franchit la ligne d'arrivée à la 3e place au général et remporte la catégorie LM GTP.L'année suivante, une seule Bentley EXP Speed 8 est engagée. Pas mal de choses ont été corrigées par rapport à l'édition précédente (portes-à-faux, aileron, cylindrée, ...), mais cela ne suffit pas à remporter cette épreuve. Le trio se classe 4e au général et remporte de nouveau la catégorie LM GTP. En parallèle, Andy Wallace continue de rouler en ALMS sur l'Audi R8 de Team Champion Racing. « Après le chapitre Panoz, j’ai aussi eu deux autos superbes dans les mains avec cette Audi R8C et la Bentley EXP Speed 8. Je dois dire que je fus plutôt chanceux tout au long de ma carrière, j’ai piloté tant de superbes voitures. Je dois cependant dire que j’ai une faiblesse pour la Toyota TS010. J’ai pris beaucoup de plaisir dans cette voiture. Si je devais en extraire de ma carrière au Mans, je citerais donc la Toyota, mais aussi l’Audi et la Bentley. Ces trois voitures m’ont vraiment marqué.»Malheureusement, il ne sera pas de la campagne victorieuse de Bentley au Mans en 2003 et trouve refuge chez son ami et fidèle coéquipier, Jan Lammers. Ce dernier a créé une écurie, Racing For Holland, et engage deux Dome S101 cette année là. Les deux hommes sont accompagnés par John Bosch sur la #15. La voiture est très efficace comme le prouve son 4e temps aux essais qualificatifs en 3:36.156. La voiture fait figure d'outsider face aux Audi R8, et, au final, ils terminent 6e au général, 4e en LMP 900.
En 2004, il participe aux 24 Heures du Mans sur une Zytek 04S (Zytek Engineering) avec David Brabham et Hayanari Shimoda. La voiture est extrêmement rapide comme le prouve le 3e temps à l'issue des essais qualificatifs, en 3:33.923. En course, la fiabilité est plus précaire et, à mi-course, la voiture abandonne, début d’incendie. L'année suivante, il rejoint l'équipe Creation Autosportif et la "blue rocket", la DBA 03S-Judd. Il y retrouve le Français Nicolas Minassian et, le fer de lance de l'équipe, Jamie Campbell-Walter. Là encore, l'auto est très rapide (7e temps) et le trio de choc termine 11e au général, 7e en LMP1.Alors qu'Andy Wallace n'a jamais passé plus de deux ans dans la même équipe depuis l'épopée Jaguar à la fin des années 80 / début des années 90 aux 24 Heures du Mans, il va disputer quatre fois l'épreuve dans la même équipe, RML (Ray Mallock Limited). Le succès est immédiatement au rendez puisqu'avec Mike Newton et Thomas Erdos (MG-Lola EX264-AER #25), il remporte la catégorie LMP2 en terminant 8e au classement général. Il s'agira de sa dernière victoire, mais pas la moins importante comme il le précise. « Je pense que les 24 Heures du Mans 1988 ont été la course la plus importante de toute ma carrière. C'est aussi celle qui m'a vraiment permis de me lancer. Je me rappelle aussi de notre victoire de catégorie en LMP2 en 2006, ce fut aussi un moment sympa. Et il y a eu cette course de 1995 avec la McLaren, nous avons été si proches de la victoire. »Il est de retour en 2007 (MG-Lola EX264-AER) mais doit abandonner sur problème de piston.
En 2008, le résultat sera identique avec la MG-Lola EX265-AER (abandon, sortie de piste) et même si 2010, sa dernière apparition, se fait sous le signe d'une nouvelle auto, une Lola B08/80-HPD, un prototype fermé, la victoire n'est pas au bout. Cependant, comme un dernier clin d’œil à cette course qui lui a tant souri, pour sa "dernière", il monte une nouvelle fois sur le podium (3e en LMP2, 8e au général). On reverra très peu Andy Wallace en compétition par la suite, préférant tirer sa révérence sur ce beau résultat.
Il n'a pas pour autant raccroché définitivement le casque puisqu'on le voit parfois en courses historiques comme à Le Mans Classic 2016 où il pilotait la Jaguar Type D, vainqueur des 24 Heures du Mans 1955. Il entretient toujours la flamme avec sa course favorite. «J’adore cette course, j’adore y revenir maintenant pour y disputer des courses classiques. J’y ai passé tant de bons moments. C’est une épreuve qui a toujours été très dure, très longue, si rapide, où il faut aussi gérer les voitures qui sont plus lentes. La semaine qui suit les 24 Heures, pendant mon sommeil, toutes les choses qui s’étaient passées me revenaient en tête !»A noter qu'Andy Wallace a été aussi le pilote qui a détenu pendant 11 années le record de vitesses de la voiture de production la plus rapide avec 386,46 km/h au volant d'une McLaren F1. En 2019, il atteint la vitesse de 304,773 mph soit 490,484 km/h avec un prototype proche de la série de la Bugatti Chiron sur la piste d'essai d'Ehra-Lessien en Allemagne.
Avec ses 21 participations aux 24 Heures du Mans, une victoire au général, trois autres podiums (1990, 1995, 2001), trois victoires de catégories (2001, 2002, 2006) trois succès aux 24 Heures de Daytona, deux aux 12 Heures de Sebring, un à Petit Le Mans, il est difficile de trouver un palmarès aussi complet en Endurance que celui d'Andy Wallace. Chapeau champion !
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