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Jan Lammers et son amour des 24 Heures du Mans (part 1)

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8 oct. 2020 • 14:09
par
David Bristol
Jan Lammers est une figure emblématique et un "accroc" des 24 Heures du Mans comme il aime le dire. Le vainqueur de l’édition 1988 a pris sa retraite en 2018 après avoir disputé pas moins de…24 fois Le Mans, chiffre ô combien symbolique ! Retour sur le parcours de ce pilote de légende en Sarthe...Entre Jan Lammers et les 24 Heures du Mans, c’est une grande histoire d’amour ! En effet, trente-cinq ans se sont écoulés entre la première participation du pilote néerlandais en 1983 sur Porsche 956 engagée par Canon Richard Lloyd Racing avec Jonathan Palmer et Richard Lloyd et la dernière, bouclée dimanche 17 juin 2018 à 15 heures sur une Dallara P217 #29 engagée par Racing Team Nederland avec Frits van Eerd et Giedo van der Garde. Une sacré longévité ! Pourtant le jeune Jan Lammers, né en juin (encore un signe) 1956, découvre Le Mans non pas en tant que pilote, mais en tant qu’adolescent. Agé de 14 ans, en 1970, il est en France et va vivre une expérience qui le marquera à jamais. « J’ai été le témoin du tournage du film Le Mans. J’ai pu rencontrer Steve Mc Queen et obtenir son autographe. Ce fut un moment mémorable pour moi. Quand j’étais jeune garçon, j’ai pu m’asseoir dans une Porsche 917 et rouler sur la ligne droite des Hunaudiéres. Je ne pouvais même pas voir par la fenêtre, j’étais trop petit. Vivre cela quand vous avez 14 ans et gagner les 24 Heures du Mans plusieurs années plus tard, c’est quelque chose d’extraordinaire. »Jan passe d'abord par la 'case' monoplace qui l'emmène jusqu'en Formule 1 avec Shadow (1979), Team ATS (1980 et 1981) et Theodore Racing Team en 1982. On le reverra pour deux autres Grand Prix en 1992 chez March F1 portant son total à 23 départs. Le pilote hollandais dispute ses premières 24 Heures du Mans en 1983 (photo ci-dessous) et marque déjà les esprits avec un accrochage avec le grand Jacky Ickx (Porsche 956 officielle #1) au deuxième tour de l’épreuve, juste avant le freinage du Virage de Mulsanne. Il finit néanmoins l’épreuve à la 8e place et remet cela l’année d’après toujours avec une Porsche 956 de Richard Lloyd (abandon en 1984 avec Jonathan Palmer). Toujours en 1984, il remporte avec cette auto les 1 000 kilomètres de Brands Hatch.
En 1986, on retrouve sa trace aux Etats-Unis où il tente de se qualifier pour les 500 Miles d'Indianapolis avec une Eagle à moteur Ford-Cosworth engagé par Curb-Agajanian Racing. Malheureusement, il n'arrive pas à se qualifier. Qu'importe ! Il a déjà été repéré par Tom Walkinshaw qui l’engage dans son équipe TWR Silk Cut Jaguar. En 1987, il revient au Mans au volant d’une des trois Jaguar XJR-8 LM avec Win Percy et John Watson (#5). Mais le premier nommé sort de la piste et le Hollandais finit l’épreuve sur la #4 avec Eddie Cheever et Raul Boesel (5e place). Il poursuit ses efforts toute au long de la saison pour devenir Vice-Champion du Monde de voitures de sport avec John Watson et permet à Jaguar d'être titré.
Puis arrive la consécration avec d’abord un succès aux 24 Heures de Daytona 1988 (il arrive dans 'équipage en toute fin de course) puis la victoire aux 24 Heures du Mans 1988 avec Andy Wallace et Johnny Dumfries (Jaguar XJR-9 LM #2). « 1988 reste pour moi un superbe souvenir. Il y avait beaucoup de supporters anglais cette année là, en particulier dans la ligne droite des stands, qui agitaient les drapeaux Jaguar. Ce fut une grosse bataille avec les Porsche 962 C usine. La marque allemande restait sur un fantastique record (7 victoires de suite de 1981 à 1987, ndlr). Le fait que nous arrivions à les battre sur leurs terres fut un moment fantastique. »
&feature=emb_titleJan Lammers sera de toutes les campagnes mancelles de Jaguar au Mans de 1987 à 1990 dont deux fois avec Jaguar XJR 9 LM, 1988 et 1989 où il termine 4e avec Andrew Gilbert Scott et le Français Patrick Tambay. « C’était une voiture fantastique. Le moteur avait beaucoup de puissance, du début jusqu’à la fin, la ligne de puissance était progressive. C’était un bonheur de piloter cette auto et, même si le moteur arrière était assez lourd, elle était facile à emmener. J’ai eu de supers coéquipiers tout au long de ma carrière chez Jaguar, aux côtés d'hommes très talentueux comme Martin Brundle, Eddie Cheever, Derek Warwick, Andy Wallace, Johnnie Dumfries, etc… Quand vous êtes le plus rapide de tous, cela signifie quelque chose, surtout face à des gars comme cela. »
Jan Lammers termine 2e de l’édition 1990 et permet ainsi à la marque britannique de signer le doublé. Il est alors associé à Franz Konrad et Andy Wallace. La même année, il remporte pour la 2e fois les 24 Heures de Daytona sur une Jaguar XJR-12 LM avec Davy Jones et son fidèle compère Andy Wallace. Il ne dispute pas la dernière édition de Jaguar en 1991 car il passe l'année au Japon disputant le championnat de Formula 3000 du pays avec Team Le Mans sur une Dome F102 Mugen.
Le batave revient en Sarthe en 1992 avec un autre constructeur, Toyota. La première année, il pilote la TS010 #8 avec Téo Fabi et Andy Wallace (8e) et, en 1993, il est associé à Juan Manuel Fangio II et Geoff Lees sur la #38, terminant à nouveau 8e. « Avec Toyota, ce fut là aussi une époque fantastique. Je sortais de chez Jaguar et on entrait dans une période avec de superbes voitures, des Sport Prototypes (V10 de 3.5 litres). La voiture était tout simplement excellente, mais il nous a manqué un peu de fiabilité. Nous avons eu trop de petits incidents mécaniques lors de nos deux participations aux 24 Heures du Mans en 1992 et 1993. » Sa période avec Toyota est néanmoins couronnée d’un titre de Champion du Japon de Sport-Prototypes !
 Entre 1996 et 1998, il dispute les 24 Heures du Mans avec trois constructeurs différents. Cela commence par la Courage C36 #4 qu’il partage avec un autre vainqueur (1992) Derek Warwick et un pilote de légende, Mario Andretti. Les trois hommes terminent 13e. L’année suivante, il enregistre son 2e abandon au Mans avec la Lotus Elise GT1 #49 qu’il partage avec Alexander Grau et Mike Hezemans. En 1998, place à la Nissan R390 GT1 (Andrea Montermini et Erik Comas) qui lui permet de terminer 6e.
A suivre...

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