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1000 km d’Imola 1984 - Bellof/Stuck (Porsche) seuls au monde

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20 avr. 2024 • 18:00
par
Jean-Marc Teissedre
La dernière fois que le Championnat du monde d'Endurance avait posé ses valises à Imola, c'était en 1984, soit il y a 40 ans. Présent, Jean-Marc Teissedre revient sur cette épreuve dominée par une Porsche 956 privée.

Etrange rendez-vous que ces 1000 km d’Imola disputées le 16 septembre 1984. Huitième manche du championnat du monde des constructeurs, l’épreuve ne comptait en fait que pour celui des... pilotes mais également comme cinquième manche du Deutsche Rennsport Meisterschaft !

 

De ce fait, Porsche n’a délégué qu’une 956 pour Jacky Ickx et John Watson, voiture équipée d’une boîte de vitesses expérimentale. Les autres membres du team Rothmans sont bien là, disséminés chez Brun Motorsport pour Stefan Bellof et Hans-Joachim Stuck, ou chez Joest Racing pour Jochen Mass.

 

L’adversaire de l’armada des clients Porsche a pour nom Lancia. La firme de Turin a engagé deux LC3 que se partagent Ricardo Patrese, Bob Wollek, Paolo Barilla et Alessandro Nannini au gré des décisions de Cesare Fiorio, alors que Mauro Baldi et Pierluigi Martini défendent les couleurs du Jolly Club avec une LC2/84. Dans ce contexte, la Tiga de Spice-Bellm-Crang, la Sehcar-Porsche de Dieudonné-Theys, la Cheetah de Mallock-de Dryver, la Gebhardt-BMW de Jelinski-Gunter et autres Giannini, Alba, Lyncar, Sthemo ou Lola T610 n’ont rien d’autre à espérer que de terminer.

 

La hiérarchie des essais laisse pourtant entrevoir un beau duel puisque Wollek - sans doute avec une pression de turbo hors norme - fait mieux pour 0''069 que Bellof et sa 956 du Brun Motorpsort. Hélas, dès le deuxième tour, Patrese - qui a assuré le départ - revient à son stand pour faire purger ses freins !

 

Compte tenu de la situation, Fiorio envoie la troisième LC3 qui avait effectivement participé aux essais mais qui ne devait pas courir les 1000 km. Barilla qui était au volant n’y reste que huit tours avant une casse moteur. Pour le camp italien, la suite de la course va être une suite de mauvaises nouvelles avec des sorties de route pour Wollek et Baldi. Seul ce dernier s’en sort si bien que la voiture du Jolly Club termine neuvième derrière huit 956 privées (Jacky Ickx n’a effectué que deux tours avec d’insolubles problèmes de boite de vitesses) et devant la Spice de… Gordon Spice victorieuse en C2.

 

Pour la victoire, c’est la gestion de la consommation qui a décidé, avec un sans-faute pour Stefan Bellof et Hans Stuck, alors que Jan Lammers et Jonathan Palmer ont dû baisser leur cadence alors qu’ils étaient en tête. Le podium est complété par la glorieuse 956 châssis 117 du Joest Racing (vainqueur au Mans trois mois auparavant) confiée au trio Mass-Pescarolo-Heyer relégué à deux tours.

 

Ce résultat va avoir des conséquences en fin de saison puisque Bellof se retrouve seul champion du monde des pilotes avec 11 points d’avance sur Jochen Mass, 34 sur Ickx (déjà champion en 1982) et 47 sur le duo Pescarolo-Bell qui n’ont pourtant jamais partagé la même voiture.

 

Cette course marque la dernière apparition du championnat du monde des constructeurs (Porsche champion avec plus du double des points de Lancia) et des pilotes à Imola.

Commentaires (4)

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jules.spitz@gmx.net

20 avr. 2024 • 18:12

En 1984, Stuck ne fait pas encore partie de l'effectif de l'usine. ;-)
C'est en 85 qu'il prend sa place pour raison d'incompatibilité entre les sponsors tabacs.

Pierre V.

20 avr. 2024 • 18:41

A voir sur la photo, le petit aileron "posé" sur le capot avant de la 956...
Les Porsche Brun feront l'objet d'autres explorations aéro ultérieurement.

jules.spitz@gmx.net

20 avr. 2024 • 19:40

@Pierre V.
Aileron, qui selon Singer, n'avait aucune utilité, si ce n'est de perturber le flux vers l'aileron AR et donc de décharger celui-ci, donnant l'impression d'une voiture plus équilibrée.

LittleBen

20 avr. 2024 • 20:50

Merci de partager ces souvenirs d’une (autre!) époque glorieuse!
Au sujet des petits ailerons sur le capot avant, je ne me souviens pas les avoir vu sur une voiture officielle, ce qui est cohérent avec les propos de Singer rapportés par Jules Spitz.
En revanche, chez Brun, ils ne s’en sont pas lassés tout de suite puisqu’il y en avait aussi sur la … 962 victorieuse à Spa en 1986, par exemple!