24H Spa

Les 24H de Spa-Francorchamps en mode Tourisme : 1985 (BMW)

GT World Challenge Europe
24 avr. 2024 • 8:00
par
Fabrice Bergenhuizen

Si les trois dernières éditions des 24H de Spa-Francorchamps furent rythmées par un duel haletant entre Jaguar et BMW, la cuvée 1985 change radicalement de physionomie.

 

Ainsi, si BMW continue à faire confiance à ses robustes coupés 635 CSI, l'une de ses écuries les plus emblématiques, en l'occurrence Eggenberger Motorsport, passe dans le giron Volvo.

 

De son côté, le Tom Walkinshaw Racing, après avoir réalisé la prouesse d'imposer une Mazda RX7 en 1981 et une Jaguar XJS en 1984, va tenter d'en faire de même avec une Rover Vitesse et ce avec le soutien de Bastos et de Texaco.

 

Cela démarre d'ailleurs plutôt bien pour Tom Walkinshaw, auteur de sa 4e pole position d'affilée!

 

L'Ecossais prenait un excellent envol mais se faisait déborder, juste avant la fin du premier tour, par la Volvo 240 Turbo de Gianfranco Brancatelli.

 

Les deux autres Rover officielles de Joosen et Schlesser se hissaient aux 3e et 4e rangs, précédant les deux BMW 635 CSI/Schnitzer de Ravaglia et Cecotto.

 

Pierre Dieudonné connaissait, quant à lui, une petite alerte et devait immobiliser un court instant sa Volvo 240 Turbo à la chicane de l'arrêt de bus.

 

Si après quatre heures de course, la Rover n°7 de Joosen-Brundle occupait le commandement avec 4 petites secondes d'avance sur la BMW 635/Schnitzer de Ravaglia-Berger-Surer, en revanche c'en était déjà fini des espoirs de la Rover n°6 de Hahne-Schlesser-Allam, victime d'une panne de distribution.

 

Cela tournait au vinaigre pour le clan britannique puisque, peu avant la tombée de la nuit, la n°1 de Walkinshaw-Percy-Heyer devait renoncer à son tour, trahie par le même mal.

 

Walkinshaw trouvait cependant refuge sur la Rover rescapée de Joosen-Brundle et ce, au détriment de Marc Duez, l'enfant du pays étant prié de céder son baquet.

La BMW/Schnitzer de Ravaglia passait le cap des six premières heures en tête de l'épreuve devant la Rover de Joosen-Brundle-Walkinshaw et la Volvo de Brancatelli-Lindström-Müller.

 

La chance ne voulait cependant pas sourire aux Rover/Bastos Texaco puisque différents ennuis faisaient glisser la n°7 au 6e rang au petit matin, à distance plus que respectable des BMW/Schnitzer de Ravaglia-Berger-Surer et Quester-Cecotto-Oestreich qui continuaient de caracoler en tête.

 

Les Volvo/Eggenberger de Brancatelli-Lindström-Müller et Dieudonné-Rossi-Theys occupaient les 3e et 4e positions devant la BMW 635 CSI/Brun Motorsport du trio Boutsen-Brun-Grohs, auteur d'une splendide prestation. Las, la pompe à huile du coupé affublé du n°21 rendait l'âme au cours de la matinée, privant cet excellent équipage d'un résultat de choix.

 

La Rover rescapée finissait, elle aussi, par jeter l'éponge, victime de la même panne que ses petites sœurs.

 

Les deux Volvo étant, toutes deux, ralenties par des soucis de suspension, une voie royale s'ouvrait aux BMW/Schnitzer. Et la pluie tombée, en toute fin d'épreuve, ne venait en rien entraver la marche en avant des troupes de Charly Lamm.

Ayant accompli la bagatelle de 500 tours, Roberto Ravaglia, Gerhard Berger et Marc Surer s'imposaient finalement avec quatre rondes d'avance sur leurs équipiers Dieter Quester, Johnny Cecotto et Markus Oestreich.

 

Les Volvo 240 Turbo/Eggenberger Motorsport de Gianfranco Brancatelli- Thomas Lindström- Siggi Müller et  Pierre Dieudonné- Carlo Rossi- Didier Theys, respectivement 3e et 4e, n'en signaient pas moins une excellente prestation d'ensemble, qui plus est pour une première participation à ce double tour d'horloge mettant les mécaniques à très rude épreuve.

 

Victorieux quelques semaines auparavant des tout aussi éprouvantes 24H du Nürburgring, les Allemands Axel Felder, Jürgen Hamelmann et Robert Walterscheid-Müller (BMW 635 CSI/AutoBudde), brillants 5èmes, décrochaient un nouveau résultat de choix.

 

Le Top 8 était complété par les…BMW 635 CSI/CiBiEmme de Grano-Micangeli-Micangeli et Bavaria Automobiles de Belmondo-Hesnault-Feitler et Ballot-Léna-Metge-Andruet.

 

Nettement moins de réussite, en revanche, pour les coupé 635 CSI/Belga alignés par le Juma Racing. La n°23 de Winklhock-Regout-Gartner et la n°24 des frères Martin et de Gordon Spice devant toutes deux abandonner prématurément sans avoir eu l'occasion de se mettre réellement en évidence.

 

De son côté, Pascal Witmeur a, une fois de plus, défrayé la chronique en s'alignant, en compagnie de l'ancien champion du monde moto Barry Sheene et de Michel Delcourt, sur une Toyota Supra sponsorisée par…Jermaine Jackson. La belle aventure se clôturait, hélas, au cœur de la nuit suite à une casse moteur.

En Division 2, la Mercedes 190/Snobeck Racing Service de Snobeck-Lapeyre-Cudini a copieusement animé les débats, occupant un moment la 6e position au général (!), mais un souci de pression d'huile mettait fin à ses illusions.

 

Et, comme de coutume, c'est Alfa Romeo qui tirait les marrons du feu, la GTV 6/Luigi Racing de Georges Cremer- Giorgio Francia- Guy Pirenne, par ailleurs brillante 9e du classement, s'imposant avec 8 tours d'avance sur la Jolly Club de Cipriani-Siena-Cipolli.

 

Enfin, en Division 1, c'est la VW Golf GTI/RAS Sport de Ripolles-Romero-Rutten qui prenait, de peu, le meilleur sur la Toyota Corolla de Bychl-Micangeli-Lohmann.

Si BMW a réussi le tour de force de signer un retentissant doublé tout en plaçant six de ses coupé 635 CSI dans le Top 8, paradoxalement le constructeur munichois n'a guère brillé lors des autres joutes du championnat, laissant Volvo et Rover se partager les victoires.

 

Forts de six succès, Gianfranco Brancatelli et Thomas Lindström décrochaient le titre pilote devant la paire Walkinshaw-Percy tandis qu'Alfa Romeo était, à nouveau, couronné chez les constructeurs.

 

 

Commentaires (1)

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Zorro

24 avr. 2024 • 8:13

Merci Fabrice pour toutes ces histoires !