24H Spa

Les 24H de Spa-Francorchamps en mode Tourisme : 1986 (BMW)

GT World Challenge Europe
20 mai. 2024 • 12:00
par
Fabrice Bergenhuizen

Après la débâcle subie lors de l'édition précédente, Tom Walkinshaw entendait bien prendre sa revanche lors du millésime 1986 des 24H de Spa-Francorchamps et alignait, une fois encore, trois Rover Vitesse soutenue par Bastos et Texaco.

 

Les nombreuses BMW 635 CSI, dont les incontournables Schnitzer, s'annonçaient comme ses plus farouches adversaires tandis que, de son côté, le sorcier suisse Rudi Eggenberger, après avoir apporté, en 1985, le titre pilotes à Volvo via le tandem Gianfranco Brancatelli-Thomas Lindström, il s'était lancé un joli défi: imposer la nouvelle Ford Sierra XR4 TI.

 

Quant aux Volvo de pointe, soutenues par Nordica et confiées à des équipages de tout premier ordre, elles voyaient désormais leur préparation assurée par l'écurie belge RAS Sport dont Henri Lotterer, le papa d'André, était l'emblématique ingénieur.

Enfin, trois impressionnantes et ô combien mélodieuses Holden Commodore, venues en droite ligne d'Australie, constituaient une des attractions majeures de ce double tour d'horloge.

 

En pole position pour la 5e fois d'affilée (!), Tom Walkinshaw conservait ses bonnes habitudes et prenait d'emblée le commandement, suivi par son équipier Armin Hahne.

 

Les deux compères imprimaient un rythme d'enfer, au point de compter, après 5 tours à peine, une avance de l'ordre de 15 secondes sur un petit groupe composé de la Ford Sierra de Soper, de la Holden de Grice et des Volvo/RAS d'Olofsson et Granberg.

Alors que les Rover de tête poursuivaient leur démonstration, les faits de course se multipliaient.

 

Ainsi, les Holden Commodore de Grice (perte de roue) et de Brock (remplacement du joint de culasse) perdaient un temps considérable tandis que les Ford Sierra XR4 TI/Eggenberger de Dieudonné-S.Müller-Reuter et HWRT de Grohs-Feitler-J.Winkelhock devaient renoncer avant le cap de la 2e heure de course suite à des soucis moteur.

 

Pratiquement au même moment, la Rover Vitesse alignée sous la bannière South Pacific Racing et confiée au trio Dickson-Crichton-McMillan abdiquait également.

Quant à Tom Walkinshaw, décidément bien peu verni, il concédait 20 minutes suite à des problèmes électriques.

Après 120 minutes de course, la voiture sœur de Hahne-Allam-Hulme menait toutefois la danse, précédant  de 37s la BMW 635 CSI/Schnitzer de Ravaglia-Berger-Pirro.

 

Les coupés 635 CSI/Garage du Bac de Giroix-Malcher-Trollé et Schnitzer de Quester-Heger-Tassin pointaient à un tour, devançant la Volvo 240 Turbo/RAS de Cecotto-Olofsson-Baldi, la Ford Sierra/Eggenberger de Soper-Niedzwiedz-S.Müller, la Mercedes 190/SRS de Cudini-Snobeck-Gouhier (en tête de la division 2) et la BMW 635/Juma de Boutsen-Heyer-Calderari.

Le début de soirée était totalement à l'avantage de la Rover Vitesse de Hahne-Allam-Hulme qui continuait d'imprimer un rythme plus que soutenu.

 

En revanche, après un excellent début de parcours, cela se compliquait pour la BMW/Garage Du Bac n°29. Une rupture de levier de vitesse entraînant une sortie de route de Malcher. Le Français parvenait néanmoins à regagner son stand mais, par la suite, plusieurs ennuis, dont un remplacement d'embrayage, faisait plonger la jolie bavaroise au classement.

 

Pire, le trio Boutsen-Heyer-Calderari (BMW 635/Juma), lui aussi impeccable depuis le début de l'épreuve,  devait renoncer sur bris de moteur.

Peu avant 22H, Altfrid Heger plantait la BMW/Schnitzer n°11 dans un bac à gravier et concédait un bon quart d'heure dans l'aventure tandis que la Ford Sierra/Eggenberger rescapée de Steve Soper se voyait retardée par des ennuis de freins et de surchauffe.

 

Si bien qu'après le cap des six premières heures de course, le classement était dominé par la Rover Vitesse de Hahne-Allam-Hulme, laquelle possédait un tour d'avance sur la Volvo/RAS de Cecotto-Olofsson-Baldi et la BMW/Schnitzer de Ravaglia-Berger-Pirro.

Bien remonté après leurs ennuis du début de course, le brelan Walkinshaw-Percy-Joosen (Rover) pointait au 4e rang à 2 tours, précédant la BMW/Bavaria de Metge-Sourd-Haezebrouck et la Mercedes de Cudini-Snobeck-Gouhier, toujours dominatrice en division 2.

 

Quant à la BMW/Schnitzer de Quester-Heger-Tassin, suite à son incartade hors de la piste, elle avait chuté en 10e position à quatre tours des leaders.

 

Comme de coutume, la nuit était marquée par de nombreux rebondissements. La Rover de tête étant, à son tour, ralentie par des soucis techniques tandis que  la Volvo n°1 de Cecotto and co, irréprochable jusque là, cassait son turbo. Quant à sa petite sœur, la n°2 confiée à Lindström-Granberg-Theys, elle accumulait les ennuis depuis le début de l'épreuve et n'avait, de fait, plus aucun rôle majeur à jouer.

Ce n'était pas la joie non plus pour la Mercedes de Cudini, un problème d'accélérateur, un remplacement de plaquettes de freins puis un souci de commande de boîte venaient entraver sa belle progression.

 

Tout profit pour la BMW 325I/Linder de Vogt-Danner-Oestreich qui s'emparait de la tête de la Division 2 au cap de la mi-course.

 

Au général, c'est la Rover Vitesse de Walkinshaw-Percy-Joosen, auteur d'une impressionnante remontée, qui menait les débats, devançant les BMW 635/Schnitzer de Ravaglia-Berger-Pirro et Quester-Heger-Tassin (eux aussi bien revenus), la seconde Rover de Hahne-Allam-Hulme et les très régulières BMW 635 CSI/CiBiEmme de Van de Poele-Martin-Witmeur et Micangeli-Micangeli-Rossi.

En début de matinée, la Rover n°8 de Walkinshaw-Percy-Joosen continuait à imprimer un rythme endiablé, portant son avance à trois tours sur la meilleure classée des BMW/Schnitzer.

 

Las, un problème de pont arrière la contraignait à l'abandon sur le coup de 11H.

La Rover rescapée  de Hahne et consorts était, dans le même laps de temps, frappée  par le même mal mais parvenait néanmoins à poursuivre sa route, bien que fortement retardée.

Pointée à une splendide 5e position, la BMW/CiBiEmme n°16 de Van de Poele-Martin-Witmeur était, à son tour, contrainte à se retirer suite à une casse moteur, tout comme la 635 CSI/Garage Du Bac de Giroix-Malcher-Trollé, pour une cause identique.

 

Alors que l'on pensait les BMW/Schnitzer se diriger vers un nouveau doublé, la n°10 de Ravaglia-Berger-Pirro s'immobilisait aux stands afin de procéder au changement de l'alternateur.

 

La n°11 de Dieter Quester-Altfrid Heger-Thierry Tassin ne demandait pas son reste et ne se faisait pas prier pour prendre les commandes de l'épreuve avant de l'emporter avec 6 tours d'avance sur la BMW 635 CSI/CiBiEmme de Marco Micangeli-Maurizio Micangeli-Carlo Rossi.

 

Suite à ses avatars, la BMW/Schnitzer de Roberto Ravaglia-Gerhard Berger-Emanuele Pirro concédait 8 tours aux vainqueurs mais n'en grimpait pas moins sur la 3e marche du podium, devant la BMW 635/Bavaria de Metge-Sourd-Haezebrouck, la BMW 325/Linder de Vogt-Danner-Oestreich, lauréate en Division 2 (la Mercedes de Cudini-Snobeck-Gouhier ayant abandonné suite à un bris de boite de vitesse) et la Rover rescapée de Hahne-Allam-Hulme.

 

La seule Ford Sierra encore en lice, en l'occurrence la n°3 de Soper-Niedwiedz-S.Müller, finissait en 7e position tandis que la Volvo 240 Turbo/RAS de Cecotto-Olofsson-Baldi se classait 12e.

 

La seconde Volvo de Lindström-Granberg-Theys, guère épargnée par les ennuis, a bu le calice jusqu'à la lie, renonçant à une heure de but suite à un problème moteur.

 

Quant aux Holden Commodore, bien qu'elles aussi furent minées par de nombreux soucis, elles ont toutes trois franchis la ligne d'arrivée, remportant au passage la coupe du roi, un trophée récompensant les trois voitures d'un même team étant les plus proches les unes des autres à l'arrivée.

 

La victoire en Division 1 revenant à la Toyota Corolla n°115 de Bychl-Rutten-Bertinchamps.

 

En fin de saison, Roberto Ravaglia (BMW) décrochait son premier titre de champion d'Europe devant Win Percy (Rover) tandis que Toyota, impérial en Division 1, l'emportait au niveau des constructeurs avec toutefois le même nombre de points que BMW!

 

 

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