Ron Maydon : « Il y a eu de nombreux défis à relever au fil des ans »

Pouvez-vous nous revenir sur la création de Masters Historic Racing ?

Il y a de nombreuses années, j'étais en Amérique pour rendre visite à un ami et j'ai vu une voiture. Je ne savais pas vraiment ce que c'était, mais je l'ai prise en photo dans un garage sous une bâche et je l'ai envoyée à un ami qui est revenu et m'a dit : "C'est une Cooper F1 de 1963, avec un moteur Alfa Romeo, l'une des dernières voitures qu'ils ont construites". Je l'ai donc achetée et je l'ai renvoyée au Royaume-Uni. J'ai obtenu ma licence et je me suis présenté à ma première course à Silverstone avec ma femme et mes enfants. Il était clair que j'allais mettre le feu aux poudres grâce à mon talent naturel ! Je suis arrivé dernier et j'ai été doublé après deux tours ! Pour couronner le tout, il faisait très froid et très humide, et ma famille n'avait nulle part où aller pour s'asseoir au sec pendant que je courais.

Alors, sans me laisser décourager, je me suis rendu à l'épreuve suivante, qui se déroulait sur le circuit Bugatti du Mans, et, une fois encore, le résultat de la course a été similaire, mais cette fois-ci, il faisait extrêmement chaud. J'ai téléphoné à la maison et j'ai dit à ma femme : "Il fait si chaud, c'est insupportable et il n'y a rien à manger ni à boire. Elle m'a dit de ne pas me plaindre et de vendre la voiture ou de faire quelque chose d'autre.

🇬🇧 Ron Maydon : "There have been many challenges over the years" 

À partir de là, j'ai commencé à réfléchir à ce qui était possible. Dois-je faire mes valises et vendre ma Cooper ? Ou est-ce que j'essaie de m'améliorer et de faire quelque chose pour remédier au fait qu'il n'y avait nulle part où aller entre les courses ? À partir de ces premières expériences de course, j'ai décidé de créer Masters. J'ai acheté une remorque d'accueil et j'ai décidé de faire de l'accueil lors des courses. Et si mon pilotage ne s'est pas beaucoup amélioré, l'hospitalité et les courses, elles, se sont améliorées. Nous avons commencé par proposer des boissons chaudes, des sandwiches, des glaces ou tout ce que nous pouvions. Les Masters sont nés de ces humbles débuts en 2004.

Qu'est-ce qui différencie votre série de courses des autres événements historiques ?

Je suis très heureux de ce que nous avons accompli chez Masters au fil des ans. Je n'avais pas l'intention de faire des courses à bas prix ni de proposer une expérience de restauration haut de gamme. Cependant, je pense que Masters a trouvé son créneau en proposant des courses automobiles historiques gérées de manière professionnelle, avec un élément social et une camaraderie d'équipe dans les paddocks. Nous proposons une bonne sélection de séries de courses différentes, donc que vous ayez une ou plusieurs voitures, nous pouvons vous proposer de superbes événements auxquels participer. J'aime à penser que nous avons trouvé le juste équilibre entre l'offre et le coût !

Comment Masters Historic Racing a-t-il évolué et grandi depuis sa création ?

Masters a tellement changé depuis ses débuts en 2004 ! La première année, nous n'avions qu'une seule grille pour les voitures historiques de Formule 1, et j'ai rapidement réalisé que si nous voulions que les Masters fonctionnent, nous devions nous efforcer d'amener plus de voitures et de pilotes aux événements ! Nous avons essayé un certain nombre de grilles différentes au fil des ans - certaines ont fonctionné, d'autres non, mais on ne peut pas dire que nous n'avons pas essayé ! Certaines années, nous en avons trop fait - en 2008, nous nous sommes engagés à participer à 21 événements au Royaume-Uni et en Europe - c'était une année bien remplie ! Cependant, j'aime à penser que nous avons appris de nouvelles choses chaque année, que nous avons écouté nos concurrents et que nous avons essayé d'organiser de superbes courses dans le monde entier !

Quels ont été les principaux défis rencontrés lors de la mise en place de la série ?

Il y a eu de nombreux défis à relever au fil des ans... Je me souviens être arrivé à Zandvoort pour la première course du GP historique en 2012. Nous avons eu des annulations successives pour la grille de départ de la Formule 1 historique et nous nous sommes retrouvés avec une grille épouvantable de 8 voitures. Je suis allé me promener sur la plage, en me demandant ce que nous faisions ! Cette année, plus de 30 voitures de F1 historiques étaient présentes sur la piste.

 Vous retenez quelques moments forts depuis la création du championnat ?

Je dois dire que la course à Singapour en 2014 dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 a été extraordinaire. Nous n'avons eu que six semaines pour organiser l'événement, depuis l'approche initiale des organisateurs jusqu'à l'arrivée à Singapour avec 24 voitures historiques de Formule 1. C'est une véritable prouesse que d'avoir pu réaliser tout cela et, pour couronner le tout, nous avons passé un week-end fantastique ! Nous avons également eu l'occasion d'emmener des voitures à Suzuka, au Japon, en 2018 et en 2019. C'était une expérience unique et les fans japonais étaient les plus enthousiastes que j'ai jamais vus sur un circuit ! Suzuka était également le circuit le plus incroyable à piloter.

Cela a toujours été ma passion de courir sur les circuits emblématiques d'Amérique du Nord et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons lancé notre série en Amérique du Nord en 2014. Bien qu'il ait fallu parcourir quelques kilomètres en avion, la possibilité de courir sur des circuits routiers tels que Watkins Glen et Mosport fait partie de la liste des choses à faire - ces deux circuits sont à couper le souffle !

En ce qui concerne l'avenir, à quoi les passionnés peuvent-ils s'attendre au cours de la prochaine saison ?

Je pense que nous avons un excellent programme pour 2024. Il équilibre certains des événements auxquels nous assistons chaque année, comme Brands Hatch, Zandvoort, Silverstone et Spa. Mais il faut ajouter également le Paul Ricard, Brno et le Mugello. En ce qui concerne les séries, nous sommes à l'aise avec les six grilles principales que nous utilisons actuellement au Royaume-Uni et en Europe, et elles jouent un rôle cohérent dans notre programme pour l'année prochaine.

Le Masters GT Trophy a été ajouté l'année dernière, et bien que nous n'ayons pas tout réussi la première année, nous avons de nouvelles idées pour l'année prochaine, et je suis sûr que c'est une grille qui va grandir et s'agrandir. Ma passion reste les Masters Racing Legends pour les F1 de 1966/1985, et c'était fantastique de voir des grilles aussi fortes et de belles courses l'année dernière pour cette grille. Comme 2024 est aussi l'année du GP historique de Monaco, je suis sûr que nous verrons de belles courses là-bas, et je prévois aussi de mettre ma F1 LEC sur la grille !

Qu'est-ce qui vous a poussé à confier à GP Extreme, Fred Fatien et son équipe ?

Un gâteau d'anniversaire ! Au Grand Prix Historique de Monaco en 2016 ! Fred a découvert que c'était mon anniversaire et m'a offert un gâteau d'anniversaire dans le garage, et j'ai été frappé par le fait que c'était une personne authentique. Et, toutes ces années plus tard, je ressens toujours la même chose. Il semble également que nous ayons le même goût pour les voitures uniques et éclectiques !

Fred et moi avons discuté à Zandvoort au début de l'année, et j'ai mentionné que je cherchais des options sur ce qu'il fallait faire avec Masters pour assurer son avenir. J'aurai 73 ans l'année prochaine, et il est temps pour moi de prendre du recul par rapport au travail quotidien et de me concentrer sur le temps passé avec ma femme, ma famille et mes amis ! En discutant avec Fred, j'ai eu l'impression qu'il comprenait ce dont Masters avait besoin et qu'il était passionné par les voitures historiques. Tout le concept est parti de là, et plus je parle à Fred, plus je sais que lui et son équipe de GP Extreme vont faire un travail fantastique avec Masters.