Quand une petite Porsche remportait les 24H de Spa devant une grosse Ferrari

Nous sommes en 2003 et les 24 Heures de Spa connaissent leur troisième édition de l'ère GT. A cette époque, les GT1 sont les reines du championnat FIA GT : Ferrari 550 Maranello, Chrysler Viper GTS-R, Saleen S7-R, Chevrolet Corvette C5-R. Les GT2, moins puissantes, étaient là pour briller dans leur catégorie, rien de plus. 

Pourtant, dès 2001, trois Porsche 911 GT3 RS figuraient dans le top 10 du général parmi les GT1. Mieux encore, l'année suivante, la Porsche 911 GT3 RS/Freisinger Motorsport de Romain Dumas, Stéphane Ortelli et Manu Collard terminait sur la dernière marche du podium derrière une Chrysler Viper GTS-R et une Lister Storm. Une Ferrari 360 Modena/JMB Motorsport pilotée entre autres par Andrea Bertolini rentrait dans le top 5 au même titre que la seconde Porsche/Freisinger emmenée par André Lotterer, Marc Lieb, Georges Forgeois et Bert Longin. Les petites N-GT pouvaient-elles l'emporter un jour ? 

Le scénario d'une victoire aux 24 Heures de Spa d'une petite N-GT se rapprochait petit à petit et 2003 a été la bonne avec la Porsche 911 GT3-RS/Freisinger Motorsport de Romain Dumas, Marc Lieb et Stéphane Ortelli. Cette petite Porsche, agile sous la pluie spadoise, magnifiquement préparée et bien pilotée et moins gourmande en carburant a su tirer son épingle du jeu l'année du 40e anniversaire de la 911. Sur la grille de départ, le trio de la #50 s'élançait pourtant depuis la 21e place avec un chrono de 2:23.247, contre 2:15.718 à la Ferrari 550 Maranello en pole. 

Ces 24H de Spa partaient plutôt mal avec plusieurs pilotes des voitures de tête qui partaient avant le feu vert, d'où une nouvelle procédure de départ. Le début de soirée marquait l'arrivée de la pluie, synonyme de leadership pour la petite Porsche #50. Au cap de la 7e heure, la Viper/Larbre de Vosse, Bouchut, Huisman et Dumez pointait aux commandes devant la #50, elle-même menacée par une Ferrari/JMB. 

Le match Viper vs Porsche se poursuivait toute la nuit, la GT américaine perdant un tour dans la nuit le temps de réparer une fixation de capot, alors que la #50 était handicapée par une crevaison lente. Le petit matin causait bien des déboires à la Viper. Il y avait d'abord Patrick Huisman qui se retrouvait dans le bac à Bruxelles, puis Christophe Bouchut contraint de rejoindre son stand sur trois roues, et enfin Vincent Vosse qui devait rentrer pour un souci de boîte de vitesses. La Viper #1 prenait finalement la 4e place à 10 tours de cette diable de Porsche 911 GT3-RS. 

Chose impossible aujourd'hui, la Porsche #50 devançait la Ferrari 550 Maranello #22 de 8 tours. La dernière marche de podium revenait à une autre N-GT, en l'occurrence la Porsche 911 GT3-RS/Seikel Motorsport de Rosa, Chiesa, Caffi et Drudi. La Lister Storm de Sterckx, Piccini, Lancieri et Pickering, dixième, concédait pas moins de 24 tours à la Porsche.

Rendez-vous dimanche 16h30 pour connaître l'écart entre le vainqueur des 24H de Spa 2023 et le dixième. On peut déjà vous assurer qu'il sera inférieur à dix boucles.