Enchères

Six Porsche confisquées vendues aux enchères

Enchères
21 juin. 2023 • 9:39
par
lmercier
Une vente aux enchères va se tenir le 29 juin en Sarthe avec six Porsche saisies/confisquées.

Le 29 juin prochain va se dérouler une vente aux enchères pas comme les autres en marge du Mans Classic. La vente, nommée ‘The Six Racing Cars Auction’ est à la demande de l’AGRASC (Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués). L’objectif de l’organisme est de valoriser les biens saisis pour en préserver le prix sous la tutelle des ministères de la Justice et du Budget.

Ce sont donc six Porsche confisquées à un entrepreneur qui seront mises en vente par Maître Balsan à Cherré-Au (Sarthe). Quasiment toutes les Porsche ont un lien avec les courses d'endurance.

Le lot n°1 est une Porsche 906K (906-017) qui a remporté sa classe aux 24 Heures de Daytona 1966 aux mains de Hans Herrmann et Herbert Linge en terminant à la 6e place. Le modèle est l’un des deux prototypes d’usine sachant qu’il s’agit du premier prototype 906 à avoir roulé en Championnat du Monde des Constructeurs. Sa carrière a été relativement courte, si bien qu’à la rentrée 1966, le châssis 906-17 a été vendu par Porsche Mexico avant de retourner aux Etats-Unis quelques années plus tard sans moteur ni boîte de vitesses. Freisinger Motorsport a récupéré la Porsche en 2008 pour une grosse restauration.

 

Estimation : 1 000 000/2 000 000 euros

Le lot n°2 est une Porsche 907K (907-007) en version LH. C’est la seule 907 à carrosserie courte transformée par Porsche en longue queue. Cette septième Porsche 907, équipée d’un moteur 8 cylindres, a disputé les 6H de Brands Hatch 1967 avec Hans Herrmann et Jochen Neerpasch. Remise en configuration châssis court dans la foulée, le châssis 907-007 a pris part à quelques essais avant d’être vendue début 1969 à Karl Josef Freiherr Von Wendt avant d’être cédée à Willi Kauhsen qui conserva l’auto durant une vingtaine d’années. Revendue à Christopher Stahl et Jean-Pierre Lecou en 2005, la Porsche a ensuite pris la direction du Japon pour rejoindre la collection de Shinichi Naito pour revenir en Europe à la mort de ce dernier et intégrer une belle collection en 2017. Peu de temps après, elle est cédée à son propriétaire actuel qui l'a remise en version longue queue.

 

Estimation : 1 500 000/2 500 000 euros

Le lot n°3 est une Porsche 908 LH (châssis 908-004), une ancienne voiture officielle qui a pris la 3e place de sa classe aux 1000 km de Monza 1968. Conservée par Porsche jusqu’à la fin de cette même année, la 908 LH est vendue à Hans-Dieter Dechent, alors patron de Martini International Racing Team. Gérard Larrousse récupère l'auto en 1971 en guise de règlement de ses prestations dans l’équipe. Il la gardera durant plus de 40 ans avant de l’expédier chez Freisinger Motorsport pour une révision pour plus de 730 000 euros. Le double vainqueur des 24H du Mans se sépare de la Porsche en 2014 qui rejoint une collection avant d’être vendue au propriétaire actuel.

 

Estimation : 2 000 000/3 000 000 euros

Le lot n°4 est une Porsche 911 2.3L ST Le Mans qui a terminé la classique sarthoise à la 12e place en 1971, sans oublier une 2e place de catégorie au Championnat de France de la Montagne 1974. Paul Vestey, premier propriétaire de la voiture, a pris part aux 24H du Mans 1971 à son volant au sein de l’équipe Paul Watson Race Organisation. Dominique Thiry la récupère après Le Mans pour la revendre ensuite à Hugues Kirschoffer, qui lui-même la cède à Valentin Bertapelle. En 1975, Bertrand Pierrat la rachète pour la faire rouler au Tour Auto 1977. Elle passe ensuite de main en main avec cinq propriétaires différents pour finalement arriver à Monaco en 2011 où elle est intégralement restaurée. Son propriétaire actuel la reprend en 2018 et cette 911 est en configuration des 24H du Mans 1971.

 

Estimation : 500 000/1 000 000 euros

Le lot n°5 est une Porsche 911 Carrera 2.8L RSR (#1033) pilotée par Jacques Alméras en 1973 au Tour Auto. Vendue neuve à l’équipe Défense Mondiale, cette Porsche est la deuxième livrée en France. Jean Benaba achète la Porsche en 1974 pour la repasser en Groupe 4, avant d’être revendue à Jean-François Mas l’année suivante. On le retrouve ensuite dans différents rallyes régionaux avec Armand Lemay avant de la céder en 1987 à un passionné qui la conserve durant plus de 25 ans. Un collectionneur monégasque en prend possession pour une restauration complète dans sa configuration « Mary Stuart » Gr 5 de l’équipe Défense Mondiale. Depuis sa restauration, elle n’a parcouru que 200 km. Son propriétaire actuel n’y a quasiment pas touché.

Estimation : 1 000 000/ 2 000 000 euros

 

Le lot n°6 est une Porsche 911 Carrera 3.0 RSR qui a pris part aux 24H du Mans 1974 aux mains de Claude Haldi, José Maria Fernandez et Jean-Marc Seguin. On la retrouve ensuite dans différents rallyes avant d’être rachetée par Giuseppe Risi qui la revend dans la foulée (juin 1976) à un concessionnaire Porsche anglais qui s’en sépare quelques mois plus tard au profit de Mike Franey. Le pilote Simon Phillips la reprend pour disputer des courses en Angleterre, dont les 6H de Silverstone 1978. John Piper en fait l’acquisition en 1982 pour un an avant de la céder à Bill Stephens qui l’expose au Midland Motor Museum. Lord Mexborough rachète la Porsche au début des années 90 avant de venir en France grâce au collectionneur Claude Ollivier. On la retrouve ensuite dans différentes mains jusqu’à son propriétaire actuel depuis 2018.

 

Estimation : 1 000 000/2 000 000 euros

 

La conférence de presse présentant la vente est à retrouver ICI

Commentaires (2)

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Yohann

21 juin. 2023 • 18:26

Bonsoir,
Ces 6 Porsche faisaient partie de l'exposition le mercredi en marge des 24 heures du Mans, @EI savez-vous si la saisie a eu lieu à cette occasion ? Cruel pour leur propriétaire dans ce cas ...

Gurneyflap

21 juin. 2023 • 20:24

L’AGRASC ne saisit pas le jeudi pour vendre le lundi, la confiscation est généralement ordonnée par la justice au profit de l’AGRASC, et il faut que cette décision soit définitive pour qu’une vente ait lieu, il ne s’agit pas de demander dans quelques semaines au futur acheteur de rendre l’auto. Il y a donc eu probablement un long processus judiciaire et c’est à priori la 1ère fois en France que de telles autos sont concernées, il s’agit habituellement d’autos de luxe.