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Il y a 40 ans, Rondeau s'imposait en WEC à Monza...

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11 juil. 2022 • 16:00
par
lmercier
Avant Alpine, Jean Rondeau a fait chanter la Marseillaise en WEC à Monza. C'était il y a 40 ans au lancement de l'ère Gr C dont la saison aurait dû couronner le constructeur français.

Il aura fallu attendre quatre décennies pour revoir un prototype français remporter une course du Championnat du Monde d'Endurance à Monza. Quarante ans avant Alpine, un autre constructeur français décrochait la timbale en Italie : Rondeau. 

 

La saison 1982 marque les débuts de l'ère Gr C mais tout n'est pas prêt pour le coup d'envoi du championnat à Monza le 18 avril 1982, si bien qu'il manque pas mal de protagonistes, dont les Porsche 956. Qu'importe puisque ces 1000 km de Monza se déroulent devant 20 000 spectateurs sous une température plus estivale que printanière. 

 

Sur leurs terres, les Lancia-Martini Gr 6 monopolisent la première ligne, Patrese/Alboreto devant Ghinzani/Fabi. La pole est bouclée en 1:39.910. (1:35.416 en 2022, ndlr). Dix Gr C étaient engagées à Monza pour le coup d'envoi de la saison. 

 

Pas encore de Balance de Performance en 1982 mais l'insolente domination des Lancia a vite mis à mal la concurrence. Après deux heures de course, la #51 de Riccardo Patrese et Michele Alboreto avait déjà pris un tour à la Rondeau M382C, pourtant deuxième, partagée par Henri Pescarolo et Giorgio Francia, le pilote essayeur Alfa Romeo en F1. La seconde Lancia connaissait des soucis d'injection puis une crevaison. Les mécaniciens de l'écurie italienne dirigée par Cesare Fiorio profitaient de l'arrêt pour augmenter la pression de turbo. La domination des protos italiens allait être de courte durée à cause de problèmes techniques rencontrés par les deux Lancia. 

 

La tête de course change définitivement au 73e des 173 tours de course. La Rondeau M382C pouvait ouvrir le Championnat du Monde d'Endurance en dépit d'un souci de courroie d'alternateur puis un changement de barre anti-roulis. 

 

Sous le damier, Henri Pescarolo et Giorgio Francia devançaient d'un tour la Porsche 935 K3 de Stommelen/Field et de 6 tours l'Osella BMW de Ciuti/Benusiglio/Piazzi.

 

La France était à l'honneur à Monza en 1982 avec la 2e place de la catégorie Gr C de la WM à moteur Peugeot pilotée par Roger Dorchy, Guy Fréquelin et Jean-Daniel Raulet à 11 boucles de la Rondeau victorieuse. A noter la disqualification de la Porsche 936J de Bob Wollek et des frères Martin pour une non-conformité technique de la réglementation Gr C (capacité du réservoir). 

 

Ce premier rendez-vous de l'ère Gr C a causé bien des soucis aux concurrents avec seulement la Rondeau et la WM à l'arrivée. La Chevrolet-March aux couleurs Momo connaissait des soucis de moteur dès les essais. La Ford-Lola T610 de Keegan/Edwards devait quant à elle s'arrêter à l'issue du premier tour, soit-disant pour un pare-brise non réglementaire. Les Sauber n'étaient guère compétitives, tout comme la Ford C100 et la Grid Plaza. 

 

Cette victoire à Monza offrait le leadership du championnat à Rondeau, une position qui était la même à l'issue d'un championnat qui s'est terminé sur tapis vert. Porsche a trouvé 15 points d'une 935 Gr B aux 1000 km du Nürburgring. Jean Rondeau n'en voulait pas au constructeur allemand mais à la commission : "Ma colère s'est déchaînée vers le groupe d'incapables qui composaient cette commission et qui a rendu un verdict de vendus." 

 

Pour la petite histoire, la Porsche 924 GTR qui prenait la 11e place à Monza terminait à 48 tours de la Rondeau victorieuse. Aujourd'hui, on crierait au scandale ! 

 

 

 

Commentaires (4)

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rené bozec

11 juil. 2022 • 16:55

On a crié au scandale à l'époque, en France du moins. Mais il fallait caresser Porsche dans le sens du poil pour les amener en F1.

MulsanneVirageRondeau

11 juil. 2022 • 17:02

Un peu comme la BOP du mans qui a fusillés Alpine et glickenhaus dès le départ... Pour faire les yeux doux à Toyota.
Au 6h la BOP était légèrement mieux, même si la glickenhaus s'échappait en début de course.

jules.spitz@gmx.net

12 juil. 2022 • 19:28

Voir Alpine ou Glickenhaus gagner à Monza, Toyota s'en tamponne. Par contre au Mans, c'est comme du temps de Audi et Pescarolo...

tet2lar

13 juil. 2022 • 12:05

Cette décision injustifiable, même à l'époque, ne fait honneur ni à Porsche, ni aux instances sportives.