Musée personnel sur les 24H du Mans à vendre avec ou sans maison
Il aime tellement son musée personnel sur les 24H du Mans qu'il stationne chaque soir une voiture devant la porte pour ne pas que quelqu'un puisse rentrer par effraction. De la paranoïa ? Non, juste de la méfiance pour quelqu'un qui a amassé des milliers de documents sur une course qui se déroule à une vingtaine de minutes de chez lui. Le musée est à vendre avec ou sans la maison.
Vous êtes originaire d'une famille liée à l'automobile ?
"Pas du tout ! Mon père était un passionné de musique. En 1972, j'avais 16 ans et nous avions décidé d'aller chez mon oncle qui habitait au Tertre Rouge. Même si c'était plus facile que maintenant pour accéder aux abords du circuit, il a fallu parlementer. Quand on a dit aux gendarmes présents sur place que mon oncle habitait ici, on a eu le droit en réponse : "vous êtes la 10e personne à nous dire qu'un membre de votre famille habite ici". Par chance, il est venu nous chercher. Mon premier souvenir est le son du V12 Matra. Le déclic vient de là : le V12 Matra ! Par la suite, j'y suis retourné chaque année."

On sent que vous avez une histoire avec Jean Rondeau...
"Je travaillais proche de l'atelier de Jean Rondeau tout près du bar Les Fougères. Tous les vendredis, j'y étais pour le déjeuner. Je connaissais Daniel Ménagé à qui j'ai demandé de visiter l'atelier. J'ai eu la chance de croiser Jean alors que je visitais l'atelier. Ce qui m'a marqué, c'est le prix des moteurs. A cette époque, on parlait de 28 millions d'anciens francs et de 12 millions pour la boîte de vitesses."

A cette époque, vous n'aviez pas commencé le musée...
"Non ! Un jour, au début des années 90, je passe dans une rue du Mans et je tombe sur un magasin qui vendait des miniatures. Je regarde la vitrine et je vois cette Peugeot 905. Je rentre, je l'achète sans trop savoir pourquoi et juste parce qu'elle me plaisait. Le lendemain, j'y suis retourné pour acheter une Porsche. Tout a commencé par les miniatures et ça a dérivé vers les affiches, etc..."
Vous avez un souvenir particulier sur l'épreuve ?
"1980 est la seule année où j'ai pu aller sur la piste. A l'arrivée victorieuse de la Rondeau, j'étais pris dans un courant au milieu de la foule. Si je voulais arriver jusqu'à la voiture, il fallait que je change de courant. Je me suis jeté pour approcher au plus près de la Rondeau. Je suis parvenu à serrer la main de Jean Rondeau et Jean-Pierre Jaussaud."

Votre musée a vite pris de l'ampleur ?
"L'idée a vite germé. Beaucoup de passionnés collectionnent les miniatures mais j'ai décidé d'aller au-delà. Pendant des années, je passais mes soirées sur eBay . Ce musée a fait partie intégrante de ma vie. Il a fallu l'aménager, trouver l'argent pour cela. J'ai créé une association qui organisait des soirées à la salle des fêtes communale durant dix ans pour financer la restauration du bâtiment qui accueille le musée. Mes amis qui m'ont aidé ne sont pas passionnés par les 24 Heures. Ils ont juste fait cela par amitié pour moi."

Vous avez tout de même des pièces improbables comme des capots de la OAK-Pescarolo...
"Je suis allé chez OAK Racing, j'ai expliqué à Jacques Nicolet ma démarche. Il m'a répondu : "qu'est ce que je peux vous donner ?" Nous sommes montés à l'étage et il y avait des capots. Je n'y croyais pas. J'étais comme un gosse qui le matin de Noël découvre ses cadeaux. A aucun moment, je n'aurais pu imaginer cela. Pour le reste des pièces, il faut être au bon endroit au bon moment. Mes neveux ont récupéré une partie du crashbox de l'Audi de Rockenfeller après sa sortie de piste."
Vous êtes très discret sur votre musée personnel...
"J'ai peur des vols."
Vous souhaitez vous en séparer ?
"La priorité est de vendre la maison et le musée pour que le futur propriétaire puisse continuer à faire vivre ce musée dans l'esprit des 24H du Mans. Le terrain fait 6000 m2 et la maison a une surface habitable de 175 m2."

Vous avez un regret ?
"Je tenais à terminer une immense table qui reprend le tracé du grand circuit mais elle n'est pas terminée. Pour le reste, j'ai toutes les affiches de l'épreuve, les programmes officiels depuis 1949, les livres, les posters, les photos, les miniatures, etc..."




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