Auto

Michael Blanchemain et Christophe Hamon, l'ombre et la lumière

GT4 European Series
FFSA GT
19 nov. 2021 • 10:00
par
lmercier
Avec Christophe Hamon et Michael Blanchemain, vous avez les deux opposés. Quand le premier se verrait bien prolonger la soirée entre amis, le second aspire à une bonne nuit de sommeil. Pourtant, les deux sont inséparables dans le paddock et même dans la voiture avec le titre Am en GT4 European Series chez Fullmotorsport.

Si les Canaris figurent dans le ventre mou du championnat de Ligue 1, Fullmotorsport a mis le jaune en avant cette saison sur les circuits. L'écurie bordelaise dirigée par Vincent et Cynthia Saphores n'a laissé que des miettes à la concurrence en Am, aussi bien en FFSA GT qu'en GT4 European Series. Avec Laurent Martin à la barre, les pilotes peuvent s'exprimer sur la piste. Christophe Hamon a décroché le titre GT4 national avec Pascal Huteau et ce même Christophe Hamon a raflé la mise en Europe, cette fois avec Michael Blanchemain.  

 

On ne révèle pas de secret en vous disant que la paire Hamon/Blanchemain s'entend comme larron en foire. Pourtant, les deux amis ont longuement hésité avant de partager le même baquet. Pourquoi ? Tout simplement pour ne pas gâcher une amitié. Bien leur a pris car les deux compères sont montés à six reprises sur la plus haute marche du podium en GT4 European Series au volant de leur Audi R8 LMS GT4. Plutôt que d'aller les voir l'un après l'autre, Endurance-Info est allé recueillir leurs impressions au Mans lors de la finale du TTE où ils ont dominé de la tête et des épaules la course en compagnie de Vincent Saphores. 

Christophe, vous êtes l'homme de l'année en Am dans les deux championnats. Une belle satisfaction ? 

 

"Quand je pense qu'il y a 10 ans, je tractais une Porsche 996 sur un plateau en Club 911 IDF avec un mécano. Je ne suis pas un produit du sport auto, je n'ai jamais fait de monoplace et je mesure 1m86. Être champion dans les deux championnats est vraiment génial et offrir le titre à Fullmotorsport qui n'a que trois ans d'existence est fort, qui plus est avec un double titre. Je suis monsieur personne et je n'ai pas un nom qui parle. Tous les hivers, je dois repartir à l'assaut du budget à réunir pour la saison suivante. Je fais tout pour mettre les petits plats dans les grands pour mes partenaires qui viennent me soutenir sur les meetings."

 

Vous avez donné du fil à retordre à la concurrence toute la saison, même au-delà de la classe Am...

 

"C'est ma quatrième année sur l'Audi R8 LMS GT4. Aller chercher les 0.6s qui manquent demande du temps. Maintenant, je connais bien l'auto, c'est un peu mon canapé avec ma télécommande (rires). Je reste avant tout un vrai pilote Am, je fais tout cela pour le plaisir et le lundi matin je suis au boulot (l'entretien a été interrompu à plusieurs reprises pour gérer des questions professionnelles, ndlr). Six poles sur six en France, ce n'est pas rien. Fullmotorsport sait faire une auto pour les qualifs. C'est pour nous une année exceptionnelle. Cynthia et Vincent mettent tellement de coeur à l'ouvrage. Ils ont réussi à faire grandir l'équipe sans dénaturer l'ambiance. L'arrivée de Laurent Martin a été un vrai plus. Avec lui, c'est carré, on ne rigole pas. Laurent est un général dans l'équipe et tout le monde se plie en quatre pour lui." 

Michael, le FFSA GT a été plus compliqué que l'Europe. Initialement, vous deviez uniquement rouler à Monza. Avec du recul, poursuivre était la bonne idée...

 

"J'ai connu des hauts et des bas en France. Mon meilleur souvenir reste la finale du Paul Ricard où j'ai roulé seul en Am. J'ai pris beaucoup de plaisir. L'Europe s'est décidée tardivement. Le plan initial était de rouler uniquement à Monza pour découvrir l'Italie. Tout s'est finalisé cinq jours avant le meeting. Après la course de 6h en GT3 la saison dernière, nous avions l'idée de partager à nouveau un baquet ensemble avec Chris." 

 

Pas de mise en péril de votre amitié ?

 

Christophe : "Nous avons deux caractères assez forts l'un comme l'autre. On ne voulait pas mettre en péril notre amitié. C'est en partie pour cela que nous n'avons pas roulé ensemble en France."

 

Michael : "On ne voulait pas jouer notre amitié sur une course. On s'était dit : "allez, on va faire le Paul Ricard ensemble en GT3 et on verra". La bobine s'est déroulée toute seule et on a continué. Nous passons de très bons moments chez Fullmotorsport où c'est un peu l'Auberge Espagnole (rires). Pour 2022, l'objectif est de rouler ensemble sur un double programme. Les opposés s'attirent, c'est un peu comme l'ombre et la lumière (rires)."

Le GT4 est la formule parfaite ? 

 

Michael : "C'est parfait pour des Am qui le lundi matin 8h sont au bureau. C'est selon moi la meilleure formule. En France, le GT4 est l'épreuve phare du week-end et en Europe et être en soutien du GT3 en Europe a un côté positif avec moins de pression. Disputer les deux programmes offre le double de temps de roulage. Personnellement, je suis bien en gestion de course en ramenant l'auto. Ce n'est pas une honte de se faire dépasser pour ramener l'auto en bon état. Pour 2022, mon objectif est de travailler la qualification. La qualif' est un vrai exercice. Je me crache dans les mains mais cela ne va pas toujours comme je le souhaite."

 

Christophe : "La catégorie GT4 est idéale pour moi, d'autant plus que mes partenaires sont ravis. J'ai peut-être même un ancien partenaire qui va revenir dans le jeu et qui pourrait déclencher quelque chose pour les 24H de Spa." 

 

Un regret ? 

 

Michael : "C'est juste un peu dommage que Audi ne s'implique pas plus pour les pilotes Am..." 

 

 

 

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