Auto

Une relation sans lendemain avec la Mercedes-AMG GT4/CD Sport

Endurance Info
5 nov. 2021 • 9:00
par
lmercier
Essayer une voiture de course est toujours quelque chose de fort, peu importe le véhicule que vous avez entre les mains, surtout pour quelqu'un qui n'est pas pilote. Une fois le casque sur la tête, harnaché, c'est autre chose que suivre une course affalé dans son canapé. Là, les sensations, elles sont pour vous. Cette fois, c'est une Mercedes-AMG GT4/CD Sport qui nous attend sur le tracé de Nogaro.

Il a suffi d'une phrase pour rouler en GT4 à Nogaro. Deux semaines après avoir testé la Formule Renault championne en 2018, me voilà à Nogaro pour tester une Mercedes-AMG GT4. Tout est parti de l'article de l'essai de la FR où je demandais en conclusion qu'on me donne un toit compte tenu de l'arrivée de l'hiver. 

 

Une heure après la publication de l'article, je reçois un sms de Laurent Cazenave  qui me demande de me rendre jeudi 4 novembre à Nogaro pour tester une Mercedes-AMG GT4/CD Sport vu qu'elle dispose un toit. Il est drôle le Laurent sauf que c'était tout sauf une blague.

 

Me voilà donc parti pour 800 km A/R dans la journée pour mon rendez-vous Tinder du jour avec cette Mercedes-AMG GT4. Ce sera pour moi une relation sans lendemain car il n'est pas prévu de signer un contrat. L'idée est de prendre du plaisir, un peu à l'image d'un rencard Tinder d'ailleurs. Les connaisseurs savent de quoi je parle, moi l'adepte depuis quelque temps du 'no sex in job' (chat échaudé craint l'eau froide). Pourtant, j'ai déjà matché cette Mercedes depuis un bon moment. Cette GT m'a toujours plu car je sais, à force d'écouter les pilotes, qu'elle est équilibrée. Un jour, quand je serai grand, j'espère avoir la possibilité de poser mon cul dans la GT3. J'attends d'être Tinder Platinum. 

Je profite donc de l'invitation de CD Sport pour mon dépucelage en GT4. Rouler sur circuit en novembre est pile ou face sur le plan de la météo. Par chance, elle est très clémente en ce début novembre. Me voilà donc intégré à une vraie séance d'essais en compagnie de Hugo Chevalier et Enzo Joulié, deux des pilotes CD Sport 2021. Le team de Laurent Cazenave et Claude Dégremont en profite aussi pour tester des pilotes en vue de la saison prochaine. Et moi j'arrive pour mon rencard, loin d'un premier rendez-vous en tête-à-tête, qui je l'espère ne va pas se terminer en tête-à-queue. 

 

Je connais bien le tracé de Nogaro mais pas pour y avoir roulé dans une voiture de course. J'y ai seulement fait pas mal de tours en vélo. Le temps d'un café, il est temps de partir dans une voiture de série en passager de Hugo Chevalier. J'aime bien connaître les rapports à enclencher dans chaque virage et un rappel sur les trajectoires ne fait jamais de mal. Le poleman de la manche d'Albi, qu'il partageait avec Jean-Ludovic Foubert, est loin d'être à son premier rencard avec le tracé gersois. 

 

Je me dis qu'il faut assurer car il ne faudrait pas se tanker dans un bac et troubler la séance du jour. C'est peut-être un rendez-vous sans lendemain avec cette Mercedes mais sur un (gros) malentendu, on pourrait peut-être se revoir un jour. Je me dois de faire bonne impression. Elle me voit arriver, elle dans sa robe orange qui colle parfaitement à Endurance-Info, moi avec ma combinaison noire et orange, mon casque de Fred Mako et mes gants de Guillaume Moreau. Si avec tout ça je ne lui tape pas dans l'oeil. Il faut déjà voir le poste d'installation. Mon dernier rendez-vous avec l'auto la plus proche était la Ligier JS2 R que je suis prêt à revoir dès qu'elle le veut. Il est facile de s'installer dans la Mercedes avec son habitacle fonctionnel, simple et réglable (pédalier, volant). Le volant fait dans la simplicité. Le seul bémol est cet immense capot qui n'en finit pas avec en plus une assise très basse. Je comprends mieux la complexité au sein du trafic. Pour mon premier rencard, pas de trafic pour moi, si ce n'est la voiture soeur. Avant de partir en piste,  je me dis qu'une caméra pour l'arrière ne serait pas du luxe. On peut prendre le rétro intérieur et le jeter par la fenêtre pour gagner quelques grammes.

Il est temps de partir en piste. Le hic quand on est un pilote non classé comme moi est de savoir à quel moment les pneus sont en température. Donc, calmos au début. Tellement calmos que même une fois en piste, la voiture reste à 50 km/h. Je veux bien rouler cool mais quand même y a des limites. Personne ne m'a dit qu'il fallait ôter le pit limit. Une pression sur le bouton rouge et c'est parti. Le double droite de Caupenne n'est pas simple et le temps de me souvenir de ce que Hugo m'avait dit pour le freinage en appui que me voilà déjà au virage suivant. Pas question de tirer trop loin les vitesses car il faut appréhender mon rencard, lui faire les yeux doux pour avoir sa confiance. Le côté brutal fonctionne rarement dans une relation. Un Claudy Focan vous dirait : "Il faut que tu te laisses venir vers moi, et je viendrais te chercher t'inquiète pas." 

 

Cette Mercedes-AMG GT4 est facile à appréhender, elle met de suite en confiance sans faire le moindre coup fumant. Elle prévient mais on sent clairement qu'on est dans une voiture de course. Je roule le coude à la portière pour bien comprendre son fonctionnement. Je me demande quand même comment font 40 pilotes pour passer au premier virage sans toucher. Promis, vu la longueur du capot, je serai plus coulant dans mes prochains commentaires sur les courses GT4. Sans aller vite, je suis tout de même plus rapide qu'un Thomas Bastin qui ferait son footing sur la piste, mais pas de quoi faire mieux que le 1:20.160 de Zanardi en F3000. Restons sérieux ! 

 

Le but de cet essai n'est pas de faire un temps mais de bien faire comprendre qu'une GT4 n'a pas besoin d'être brutalisée pour prendre du plaisir à son volant. Quand Hugo et Enzo mettent 100 bars dans la pédale de frein, j'en mets 50. #NoRisk. Laurent m'a bien rappelé qu'au bout de la ligne droite se trouve un échappatoire si je ne peux pas tourner. En attaquant le freinage à 150 mètres, ça doit passer sans problème. Même pour un premier rendez-vous, cette Mercedes se montre docile malgré les traces d'humidité sur la piste. Hugo m'avait bien précisé de passer sur les vibreurs dans la première partie du circuit. #NoRisk. C'est quand on te passe le panneau 'Box' que tu commences à comprendre ses réactions et à te lâcher. Retour au stand, il faut enclencher le pit limit. Pause déjeuner ! 

J'ai le droit à un second run l'après-midi. Maintenant que je la connais un peu mieux, il faut quand même lui faire monter le rythme cardiaque, faire un peu plus corps avec elle pour une ballade sous le soleil gersois. J'ai tout de même droit aux consignes du chef : anticiper encore plus le regard, aller plus loin dans les régimes et coordonner accélérateur/frein plus rapidement. Donc, mon contrat pour 2022 ne semble pas assuré. 

 

C'est parti pour une nouvelle séance. A peine parti, le tableau de bord clignote pour la pression des pneus qui n'est pas bonne. Normal, les pneus sont froids. F****. Quand on sait que des vrais pilotes partent dans le mur en pneus froids, je vous laisse imaginer ce qu'un saltimbanque comme moi est capable de faire. #NoRisk. Cette première partie du circuit n'est pas la plus simple et j'ai bien compris qu'il fallait sortir le mieux possible de la Courbe de l'Aviation pour voir ce qu'elle a dans le corps dans la ligne droite. La Mercedes n'est pas réputée pour avoir une bonne vmax mais celle-ci est suffisante pour moi qui roule quasi en solo. Le moteur V8 4.0l bi-turbo est un régal. Au diable le contrat pour 2022.

 

Au fil des tours, la compréhension de l'auto se fait sentir et jouer avec les vibreurs devient plus naturel tout en gardant le même mot d'ordre : #NoRisk. Aller chercher le dernier dixième avec cette Mercedes est sans aucun doute tout sauf facile mais prendre du plaisir à son volant est assuré. Pas besoin qu'on me dise où je peux gagner du temps (beaucoup de temps), je le sais. Si c'était ma propre voiture, croyez-bien que le rendez-vous aurait été plus brutal. C'était de toute façon un 'date' sans lendemain. Le deal était convenu à l'avance. Peu importe... Avec Tinder Platinum, tu peux augmenter de 25% tes chances de matcher. Alors peut-être une prochaine fois ? Mais j'y pense, elle a bien des copines cette Mercedes-AMG GT4... 

 

Un grand merci à toute l'équipe CD Sport pour la confiance accordée en pleine séance de travail. 

 

 

Commentaires (2)

Connectez-vous pour commenter l'article

Dam22

5 nov. 2021 • 9:50

Faut demander à akka-asp pour essayer la grande soeur !

Dom-San

6 nov. 2021 • 18:10

Sympa le récit, les GT4 ont vraiment l'air top à piloter, de la puissance mais pas trop, de l'appui et ça y va, quel plaisir ça doit être!