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Julien Canal (Panis Racing) : "Ne pas oublier de solidifier la base"

European Le Mans Series
18 sep. 2021 • 12:00
par
lmercier
La collaboration entre Julien Canal et Panis Racing dure dans le temps. La victoire décrochée à Monza a donné un nouveau coup de boost à l'écurie dirigée par la famille Abadie et Olivier Panis. En arrivant à Spa-Francorchamps, le team français occupe la 4e place du championnat. Pour Julien Canal, rouler pour Panis Racing est un vrai plaisir même si une réflexion est engagée sur l'avenir à moyen terme.
Panis Racing Spa

Julien Canal arrive à Spa-Francorchamps en vainqueur sortant d'une manche European Le Mans Series en compagnie de Will Stevens et James Allen. Après la plus haute marche du podium à Monza, le trio Panis Racing a retrouvé le podium aux 24 Heures du Mans. La montée en puissance de Panis Racing se poursuit avec un Julien Canal qui goûte à nouveau à la bataille pour la victoire de catégorie. Le Sarthois est pleinement épanoui au sein de l'écurie française même s'il faut se poser des questions sur la direction à prendre dans les prochaines années. 

Panis Racing Spa

2021 est pour vous une bonne saison ? 

 

"C'est une très belle année, certainement la plus belle depuis quatre ans que je roule avec Panis Racing. L'équipe a pris la mesure de ses points forts et de ses points faibles. Tout est fait en totale transparence, ce qui fait que je suis super épanoui dans le team. J'affectionne tout particulièrement la famille Panis Racing. Je travaille avec Will depuis quatre ans et nous avons tous les deux systématiquement le même avis sur les réglages de l'auto."

 

Le team a progressé ? 

 

"L'équipe était reconnue en sprint et elle avait encore des choses à prouver sur les courses d'endurance. Il y a eu des moments difficiles ponctués de changements comme le passage de Ligier à Oreca, de Michelin à Goodyear. 2021 est une année qui paie malgré un manque de chance avec une crevaison au Paul Ricard. Nous sommes régulièrement aux avant-postes en nous battant pour le podium sur toutes les courses. Cela fait un bon moment que je n'avais plus gagné de course et le succès de Monza est une belle récompense pour tout le travail fourni."

 

Malgré la réduction de puissance, le plaisir en LMP2 reste le même ? On entend de plus en plus que la puissance des LMP2 sera une nouvelle fois réduite en 2022...

 

"Ces derniers temps, il y a eu des incompréhensions sur les Hypercars et nos LMP2. A un moment, des décisions ont été prises. Il faut maintenant avancer avec les décisions même si j'ai toujours du mal à tout comprendre. Comme tout changement, des dents ont grincé. J'ai été agréablement surpris de la tenue de route au Mans. J'ai un peu changé de discours depuis le début d'année. Sur le plan de la performance, je me suis rapproché des pilotes professionnels avec un pilotage différent. On a laissé aller plus vite les GTE et dépasser les GTE-Pro au Mans est tout sauf un exercice facile." 

Canal Spa 2021

Quel est l'avenir de Julien Canal en Endurance ? 

 

"Il faut savoir où se placer. Comment aborder le prochain virage de l'Endurance ? Il faut aussi réunir le budget qui pour moi est le même chaque année. On réfléchit forcément à l'IMSA et au WEC. Aller dans la catégorie reine demande d'avoir un soutien officiel. J'ai gagné le WEC à trois reprises grâce au soutien de Jacques Nicolet puis de Alexandre Pesci. Je vais passer l'hiver à me poser un tas de questions. Faire quelque chose de nouveau est compliqué. On s'affiche pour le podium en ELMS, ce qui n'est pas rien. Malgré les efforts fournis par l'ACO, on parle tout de même d'un budget de plus de 3 millions d'euros pour une auto en WEC."

 

Les GT3 arrivent au Mans en 2024. C'est quelque chose qui peut vous intéresser ?

 

"C'est selon moi un bon virage à prendre et je pense que c'est une bonne idée d'intégrer les GT3. Personnellement, mon objectif reste le même : prendre du plaisir sur les circuits. J'ai adoré les dernières années en LMP2 avec des autos qui allaient vite en toute sécurité. Maintenant, les Hypercars arrivent et demain ce sera au tour des GT3. Est-ce que j'ai ma place en LMDh ? Je l'espère. Les LMP2 étaient devenues compliquées à piloter pour des gentlemen. Peut-être faudrait-il revenir à des LMP2 de 2014 équipées de pneus performants qui permettent de passer le Raidillon à fond à Spa."

 

On ralentit les LMP2 alors qu'on a augmenté la vitesse des LMP3. N'y a-t-il pas là un non-sens ? 

 

"On ne peut pas se battre avec les LMP3. Il faut bien prendre soin de la pyramide et ne pas oublier de solidifier la base. Il y a toujours un rapport de client à prestataire. Le dialogue doit être clair avec des objectifs bien établis. Les décisions doivent être prises avec tous les acteurs sans se laisser griser par l'arrivée des constructeurs. J'ai bien conscience que ce n'est pas simple pour l'organisateur." 

 

Ne faudrait-il pas limiter les essais pour réduire les coûts ? 

 

"Je ne comprends pas pourquoi en monoplace, tout peut être bridé et pas dans notre discipline. On se bat face à des équipes qui roulent 5 à 10 jours en essais sur des circuits où on roule en meeting. On peut arrêter les choses en ne vendant pas le moindre pneu pour rouler en essais. Fin de l'histoire. C'est tellement facile. Le problème est dès que quelqu'un n'est pas d'accord durant les réunions, cela ne passe pas. Est-ce qu'en deux fois 1h30 on va trouver le bon réglage ? Elle est là la question..." 

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