ORECA vise la "Champions League" en 2023

Pour Hugues de Chaunac, les 24 Heures du Mans sont chaque année un rendez-vous incontournable. Le président-fondateur du Groupe ORECA enchaîne les réunions dans le paddock du Mans en cette fin de semaine. L'avenir de l'Endurance s'annonce sous de bons auspices, ce qui conforte Hugues de Chaunac dans le développement de sa société qui fêtera son 50e anniversaire en 2023. L'année du cinquantenaire ORECA correspond avec le centenaire des 24H du Mans. Toute une histoire. 

Hugues, comment vivez-vous ces 24H du Mans ?

"Comme chaque année, je suis très content d'être là surtout après le huis clos total en 2020. L'an dernier, c'était très compliqué de pouvoir organiser des réunions. Nous ne sommes pas revenus dans Le Mans d'avant mais on sent que ça revient. On se projette sur 2022 avant de vivre l'édition du centenaire. Je vois beaucoup de positif"

Vous sentez toujours un regain d'intérêt pour l'Endurance ?

"Au début du COVID-19, il y avait de grosses inquiétudes. Comment le sport auto allait traverser cette période ? On sent que tout revient depuis 2020 et il y a comme une volonté de rattraper le temps perdu. Tout le monde veut accélérer les décisions. La situation de l'Endurance est quasi exceptionnelle, surtout depuis les annonces faites à Daytona. Avec le succès de notre LMP2, ORECA est dans le bon wagon. Je le vois de façon concrète cette semaine avec de plus en plus de réunions."

ORECA continue de préparer l'avenir ?

"La question reste la même. Où sera ORECA dans cinq ans ? En sport automobile, c'est quasiment impossible de le savoir. Il y a le LMDh, le nouveau LMP2 et quelques autres dossiers en cours de réflexion. Nous allons aussi lancer la construction d'une nouvelle usine de 5000 m2 tout près de l'actuelle. Le COVID-19 a retardé le projet qui sera terminé en novembre 2022." 

Des recrutements sont en cours ?

"ORECA recrute et monte son niveau technique. Il y a une volonté d'investissement humain et technique. David (Floury), qui occupe le poste de directeur technique, va nous quitter en fin d'année. Avec le développement de la société, l'objectif est clairement de changer de catégorie. ORECA est actuellement une équipe de Ligue 1 qui joue chaque année le top 3 ou le top 4. En 2023, on se doit d'être en Champions League."

Prolonger la durée de vie des LMP2 d'un an va dans le bon sens ?

"Sans aucun doute. Ce n'était pas logique de mettre les nouvelles LMP2 en 2023 au lancement des LMDh. C'est aussi important pour les teams actuels et ceux qui veulent venir." 

A quand une annonce ORECA avec un constructeur en LMDh ?

"Avant la fin de l'année. Je suis confiant sur l'avenir avec différents constructeurs. On sera là en 2023 avec deux constructeurs et très certainement avec un troisième en 2024."

Quel est votre avis sur l'idée de voir une LMDh sans système hybride comme nouvelle LMP2 ?

"Je ne pense pas que ce soit la bonne direction à prendre. La catégorie LMP2 doit être réservée aux équipes. Le LMP2 est la formule des teams. Si Jota gagne une course, c'est Jota, ce n'est pas Porsche ou une autre marque. Le LMDh est la formule des constructeurs. De plus, je ne suis pas certain qu'il y ait autant de LMP2 à l'avenir compte tenu du développement du LMDh."

Est-ce que voir l'actuelle Alpine A480 en 2022 en Hypercar est dans les discussions ?

"La réponse ne m'appartient pas. Pour cela, il faut demander à l'ACO." 

ORECA suit aussi ce qui se passe en GT. L'arrivée des GT3 peut redistribuer les cartes ?

"On s'y intéresse de façon évidente car le GT arrive au bout d'un cycle."

Le projet hydrogène avec Red Bull continue de se développer ? 

"L'intérêt est clairement là et le dossier hydrogène fait partie des projets en cours."