Dries Vanthoor (WRT) : "Spa n'a pas été tendre avec moi"
Alors que Laurens Vanthoor compte deux succès aux 24 Heures de Spa, son frère Dries attend son heure sur la classique belge. A ce jour, son meilleur résultat sur le double tour d’horloge ardennais reste une 11e place en 2017. Incroyable quand on connaît le talent du bonhomme qui s’est imposé en GTE-Am aux 24 Heures du Mans dès sa première participation en 2017, sans oublier les 12 Heures de Bathurst 2018, les 24 Heures du Nürburgring 2019 et le titre GT World Challenge Europe (Sprint) 2020. Que va lui réserver 2021 ? Avant de retrouver les 24H du Mans, cette fois en GTE-Pro, Dries Vanthoor se verrait bien accrocher la plus grande course GT au monde à son palmarès.
A ses débuts en GT en 2016, Dries Vanthoor était considéré comme le petit frère de Laurens, les deux étant des produits WRT. Très tôt, le Limbourgeois, passé par les rangs de la Formule Renault, a vite compris qu’il ne serait pas le prochain belge à passer en Formule 1. C’est donc le GT qui lui a permis de se relancer et de décrocher un contrat de pilote officiel chez Audi.
Ce week-end, Dries Vanthoor espère bien mettre un terme à une période de disette aux 24H de Spa. Avec Charles Weerts et Kelvin van der Linde, l’équipage de l’Audi/WRT #32 a de quoi jouer le haut de tableau. « Alors que nous avons souvent été en position de revendiquer la victoire, cette course n’a pas été tendre avec moi », confie le pilote belge. « J’y ai presque toujours rencontré des problèmes, dont l’an dernier lorsque le moteur a lâché alors que nous étions aux avant-postes. Ce double tour d’horloge est l’un de mes grands objectifs dans un futur proche. Non seulement c’est la plus grande course GT au monde, mais en plus elle a une saveur particulière pour tout pilote belge. Cela apporte un supplément de motivation. »
Le titre Sprint décroché en 2020 avec son compatriote Charles Weerts lui a permis de franchir un nouveau cap : « Ce titre en 2020, ce fut un soulagement. J’étais passé tellement proche à deux reprises, surtout en 2017 avec Marcel Fässler. Nous étions virtuellement champions lors de la toute dernière course avant de recevoir une pénalité suite à une mini erreur d’un mécano lors du pit stop. Alors, remporter ce championnat l’an dernier après l’avoir mené de bout en bout, c’était à la fois une grande joie et un soulagement. Jusqu’à présent, je n’avais gagné que des grandes courses. Un championnat, c’est différent car ça récompense toute une saison, c’est une manière de dire que tu as été bon d’un bout à l’autre. »

Pour Dries Vanthoor, la compétition automobile est une histoire de famille. Avec un père Raf, qui était au départ des 24H de Spa 2011, et un frère Laurens, pilote officiel Porsche, les chances de voir le cadet de la famille sur les circuits étaient importantes : « J’ai toujours suivi Laurens. Au départ, notre père faisait de la course en tant que pilote amateur. Puis Laurens, qui a 7 ans de plus que moi, a commencé le karting, puis la compétition en monoplace et en GT. Et moi, j’ai suivi. Laurens a toujours été mon modèle : depuis que je suis tout petit, je veux faire comme lui. J’étais encore en karting quand il était le leader naturel des pilotes Audi, en particulier chez WRT. Je le regardais et je rêvais d’être comme lui. Aujourd’hui, je pense qu’on peut dire que c’est le cas. Et comme Laurens était un peu mon mentor, aujourd’hui j’assume un peu ce rôle vis-à-vis de mon équipier, Charles Weerts. Comme nous voulons tous les deux être plus fort que l’autre, nous nous motivons l’un l’autre. Surtout que Laurens, qui a habité pendant plusieurs années en Allemagne, est revenu vivre dans le Limbourg. Ça nous permet de nous voir plus souvent et même de partager nos entrainements physiques. On s’affronte parfois sur nos simulateurs aussi. C’est amusant ! »
Quand il a fallu choisir une équipe pour rouler en GT, l’équipe WRT s’est vite imposée comme celle où il fallait aller : « C’est une équipe dans laquelle on se sent bien. Il est très difficile de trouver une structure à la fois aussi professionnelle, aussi bien organisée et aussi familiale. Vincent Vosse, le team principal, est un peu mon deuxième père. Et je sais que c’est vrai aussi pour Laurens. La manière dont il nous a aidés à grandir, avec toute l’équipe, est aussi l’une des raisons de notre succès. »
Si les 24H de Spa figurent sur les tablettes du pilote Audi Sport customer racing, l’objectif est de toujours en faire plus en mettant de côté une partie de sa timidité : « De l’extérieur, certains ont peut-être l’impression que je suis plus cool, voire que je ne suis pas assez impliqué. Mais ce n’est pas vrai ! J’essaie effectivement de rester relax et de donner cette image, car être stressé n’aide pas. Mais je veux toujours m’améliorer ! Je sais que, pour être un pilote complet, je dois continuer à progresser sur de nombreux points. Il y a le pilotage, bien sûr, mais aussi les relations avec l’extérieur, comme la presse par exemple. Quand les choses n’allaient pas bien dans le passé, je me suis parfois renfermé et ce n’est pas ce que l’on attend de moi. De même, je sais que je peux aussi mieux soigner la relation avec les membres de mon équipe. Ce n’est pas naturel pour moi, car je suis quelqu’un de plutôt discret et timide, mais je m’améliore. »
Dries Vanthoor se plaît à rouler en GT mais ce n’est pas une fin en soi pour un jeune pilote qui a faim : « Nous savons tous qu’en 2023 Audi reviendra aux 24 Heures du Mans dans la catégorie reine. La nouvelle réglementation pour le sommet de l’endurance est hyper attractive. Quand on voit tous les constructeurs attendus et quand on sait que de très nombreux prototypes devraient se battre pour la victoire, ça fait rêver. C’est aussi l’objectif du Team WRT, qui engage des prototypes en Championnat du Monde d’Endurance et en European Le Mans Series dès cette année. Tant WRT que moi avons encore beaucoup de choses à prouver. Mais aller au Mans avec eux et avec Audi, c’est clairement mon objectif pour 2023. J’espère avoir ma chance ! »
Commentaires (1)
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julien36
29 juil. 2021 • 19:17