Auto

Vincenzo Sospiri : "La F1 était le rêve d'une vie !"

GT World Challenge Europe
28 juil. 2021 • 17:15
par
lmercier
Vincenzo Sospiri n'a certainement pas eu la carrière de pilote qu'il méritait. Le patron d'équipe qu'il est devenu via le Vincenzo Sospiri Racing se plaît à faire rouler des jeunes en GT. Son équipe va prendre part aux 24H de Spa avec une Lamborghini Huracan GT3.
Sospiri

Si on vous dit Vincenzo Sospiri, vous allez penser à la Toyota GT One qu’il pilotait aux 24H du Mans 1999 un an après sa participation sur une Ferrari 333 SP. Malheureusement, ses deux départs au Mans se solderont par autant d’abandons. A 54 ans, l’ancien pilote reste actif dans le monde du sport automobile dans le giron Lamborghini avec sa propre équipe, le Vincenzo Sospiri Racing. En plus du Lamborghini Super Trofeo Europe et de l’International GT Open, l’ancien pilote aligne une Lamborghini Huracan GT3 aux 24H de Spa.

 

Pour beaucoup, Vincenzo Sospiri est une légende. Lors d’un entretien à F1 Racing en 2012, Michael Schumacher confiait que son héros était Vincenzo Sospiri avant Ayrton Senna. Aussi bien Schumacher que Senna ont vanté les mérites du natif de Forli (Emilie-Romagne). Pourtant, la carrière de Sospiri en F1 a été un feu de paille.

 

« C’était le rêve d’une vie », a déclaré Sospiri. « J’ai toujours voulu devenir pilote de Formule 1, nous avions fait tout ce que nous pouvions avec l’argent que nous avions, ce qui, pour être honnête, n’était pas beaucoup. J’ai décidé de rester un an en tant que pilote d’essai Benetton et ça a été une très belle année avec Briatore où j’ai beaucoup roulé en essais. J’avais la possibilité de rester dans l’équipe en tant que pilote d’essai pour l’année suivante ou de signer un contrat de quatre ans avec MasterCard. C’est ainsi que nous avons décidé de tenter une carrière en F1. »

 

L’aventure MasterCard a été un échec : « Nous savions que nous n’allions pas être compétitifs, nous ne savions pas que ce serait si grave pour être tout à fait honnête, mais nous ne nous en souciions pas vraiment. » En 1996, le GP de Monaco devait lui ouvrir les portes de la F1. En vain, comme il l’explique : « Jusqu’au dernier tour de Villeneuve, j’étais qualifié, Rosset ne l’était pas parce qu’il était une seconde et demie derrière moi. Le dernier tour de Villeneuve m’a mis hors du coup. Je l’ai accepté, on a compris. La FIA est venue nous parler après les qualifications et nous a dit ce qui se passait. Notre voiture était mauvaise, sinon pire, que la Formule 3000, mais ça allait pour nous. » Fin de l’aventure…

 

VSR Spa

 

Direction ensuite les Etats-Unis avec Team Scandia en IndyCar : « J’étais à Sao Paulo, ils m’ont dit qu’ils voulaient mettre sur pied une cinquième voiture pour que je puisse rouler en IndyCar. Je n’avais aucune expérience des ovales, j’ai réfléchi 24 heures, puis j’ai accepté. La première sensation dans le cockpit a été celle d’une balle qui veut rentrer dans le canon de l’arme. C’était quelque chose de totalement nouveau auquel je me suis vite habitué. Après les rookie tests, j’ai décroché le 2e temps en qualif’. Nous savions que nous étions rapides, l’équipe était bonne. La Dallara était à ses débuts et le package n’était pas le meilleur du lot et, compte tenu également des pneus, je peux dire que je m’attendais pas à être sur la première ligne. »

 

La suite de sa carrière passera par le prototype avec le titre International Sports Racing Series en 1998 avec une Ferrari 333 SP, un an avant de rouler sur la mythique Toyota GT One.

 

A 33 ans, Vincenzo Sospiri remise le casque sur une étagère, définitivement. Il fonde Euronova en 2001 qui fait rouler des jeunes pilotes tels que Luca Filippi, Vitaly Petrov, Sergey Sirotkin et Jérôme D’Ambrosio. « Robert Kubica a fait quelques courses avec moi et les débuts d’Antonio Giovinazzi en monoplace se sont déroulés avec l’une de mes voitures », précise l’ancien pilote. « Ma plus grande satisfaction en tant que propriétaire d’équipe est de pouvoir donner à plusieurs pilotes l’opportunité de devenir professionnels, de réaliser leur rêve. »

 

VSR Spa

 

La monoplace a vite laissé place au GT : « L’objectif de départ était de continuer avec les deux équipes, puis entre 2015 et 2017, nous avons décidé d’arrêter le programme monoplace. Au fil des années, j’ai réalisé que les opportunités pour les jeunes d’entrer en Formule 1 étaient quasiment inexistantes et je n’aimais pas donner de faux espoirs aux pilotes, à leurs familles et à leurs sponsors. En GT, les possibilités de devenir pilotes officiels sont très larges. »

 

En Italien qu’il est, Vincenzo Sospiri s’est vite tourné vers Lamborghini : « Il y a eu de suite une belle connexion avec Giorgio Sanna et j’ai aimé sa grande clarté dans l’explication des objectifs de Squadra Corse. Au fil du temps, une fantastique équipe s’est constituée, composée de personnes très compétentes qui accompagnent les clients de manière exemplaire. Nous gérons actuellement neuf voitures, six nous appartenant et trois à des clients. Nous sommes très satisfaits de cette collaboration. »

 

VSR est présent cette semaine aux 24H de Spa avec une Lamborghini Huracan GT3 en Silver Cup confiée à Glenn Van Berlo, Baptiste Moulin, Yuki Nemoto et Martin Rump en Silver Cup.

Commentaires

Connectez-vous pour commenter l'article