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Charles Weerts (WRT) : "Me voilà donc payé pour piloter"

GT World Challenge Europe
28 juil. 2021 • 15:10
par
lmercier
Il est jeune, il est talentueux et il veut aller le plus haut possible. A tout juste 20 ans, Charles Weerts a tout l’avenir devant lui mais le jeune pilote belge ne veut pas perdre de temps. Sa devise "If you can dream it, you can do it" lui va à ravir. Charles Weerts a plusieurs étiquettes dans le dos : plus jeune champion GT World Challenge Europe (Sprint), pilote officiel Audi Sport customer racing et fils de l’un des fondateurs de l’équipe WRT.
Weerts Spa

« J’avais 9 ans quand l’équipe WRT a été créée », sourit Charles qui va prendre part à ses troisièmes 24 Heures de Spa consécutives. Cette année, ce sera avec Dries Vanthoor et Kelvin van der Linde. « Le sport automobile a toujours été une passion familiale », se souvient le Belge. « Forcément, j’ai un peu vécu cela en accompagnant mon père et Vincent Vosse sur les circuits. »

 

En 2011, lors de la première victoire de WRT aux 24H de Spa alors qu’il n’avait que 10 ans, Charles Weerts était là avec ses yeux d’enfant : « Je me souviens encore de l’euphorie dans les stands et des drapeaux Audi que l’on agitait à l’arrivée quand la voiture a franchi la ligne d’arrivée, puis quand elle est revenue dans la voie des stands. »

 

Être le fils du patron peut offrir certains avantages mais cela est loin d’être suffisant : « Quand on fait quelque chose dans la famille, on a l’habitude de bien le faire. J’ai fait mes débuts en karting alors que j’avais 11/12 ans, soit plus tard que la plupart de mes petits camarades. Comme le but était de faire directement les choses sérieusement, j’ai d’emblée beaucoup roulé avec trois entraînements par semaine. Et j’ai tellement roulé que je me suis moi-même dégoûté. Une chose est sûre, mon père ne voulait surtout pas me forcer. Pourtant, après quelques mois, c’est moi qui suis retourné vers lui. Le pilotage me manquait. Le déclic s’était fait à l’intérieur de moi et je savais que c’était ça que je voulais faire de ma vie. »

 

C’est donc en karting de Charles Weerts a fait ses gammes avec l’envie de devenir un jour pilote professionnel : « Mon père m’a dit un jour que si on pouvait ne plus payer pour rouler, ce serait déjà super, mais notre rêve était que je devienne un vrai professionnel avec un contrat de pilote pour représenter un constructeur. »

 

Weerts

 

Après le karting, le Belge a rejoint les rangs de la F4 allemande, sans toutefois savoir trop de quoi serait fait son avenir : « J’avais effectué une bonne deuxième année en terminant dans le top 5 du championnat et en gagnant une course. Nous avions des opportunités pour poursuivre en Formule 3. J’avais déjà 18 ans et l’investissement était important. J’avoue aussi que je n’étais pas sûr de faire partie de ces gars qui ont un talent exceptionnel capable de les emmener en Formule 1. Je sais que je me débrouille bien, mais j’avais l’impression que ces gars avaient quelque chose en plus que je n’avais pas. C’est pour ça que nous nous sommes recentrés sur l’objectif : devenir pilote professionnel. Et on sait tous qu’il y a dans le sport auto autre chose que la Formule 1. »

 

Si la monoplace à haut niveau se refusait à lui, pourquoi pas tenter l’aventure GT pour marcher sur les pas des deux frères Vanthoor, tous deux passés chez WRT avec succès : « La première séance d’essais que nous avons faite, j’ai pris une grosse claque. Dries me collait huit dixièmes par tour. Un gouffre à ce niveau ! »

 

Les chronos n’ont pas tardé à venir et la première pole arrive en 2019 à Misano à l’âge de 18 ans. Les bons résultats s’enchaînent et le titre GT World Challenge Europe (Sprint) lui ouvrent les portes du professionnalisme en intégrant les rangs des pilotes officiels Audi à Kyalami lors de la finale Intercontinental GT Challenge : « Audi m’a alors proposé un contrat de pilote junior pour 2021. Me voilà donc payé pour piloter ! Inutile de vous dire à quel point c’est un rêve qui se réalise. »

 

Audi WRT Spa
Audi Sport Team WRT

 

Être Pilote officiel pour un constructeur à seulement 20 ans ne lui a pas donné le melon, lui qui n’hésite pas à approfondir ses connaissances : « Dans l’équipe, je suis pilote et je ne veux surtout pas être le fils du patron ! Je n’ai pas une âme de mécano et parfois nos gars me charrient un peu. Les regarder travailler me permet toutefois de mieux comprendre certaines choses et je sais que je dois progresser sur ce plan. »

 

Charles Weerts compte bien inscrire son nom au palmarès des 24 Heures de Spa tout en visant un jour l’autre grande course d’endurance, celle-ci française : « Évidemment que j’y pense. Avec les 24H de Spa, Le Mans est bien sûr la course que je rêve de gagner. Mais si je veux avoir ma place sur un prototype Audi capable de viser la victoire, j’ai encore beaucoup de travail et beaucoup de choses à prouver. »

 

Tout cela tombe à point nommé car Audi arrive en LMDh en 2023 et WRT a mis un pied dans le prototype cette année. Les planètes commencent à s’aligner pour Charles Weerts.

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