Présent et avenir de KCMG...

En deux participations aux 24H de Spa, le meilleur résultat de KCMG reste une 13e place en 2020. Est-ce que 2021 sera l'année KCMG ? Réponse dimanche 16h30. Avec Maxime Martin, Laurens Vanthoor et Nick Tandy, la Porsche 911 GT3 R #47 a de quoi faire trembler la concurrence. Attention aussi à ne pas sous-estimer la #18 de Josh Burdon, Alexandre Imperatori et Edoardo Liberati. 

La feuille de route de Paul Ip, le propriétaire de l'équipe, est claire : gagner les grandes courses d'endurance. KCMG a fait du Nürburgring et de Spa ses deux objectifs principaux sur le court terme. La suite passera par les 24 Heures de Daytona 2022. Sur le plus long terme, le plan est connu : Le Mans. La victoire LMP2 de 2015 a donné des envies d'aller encore plus haut. D'autres projets sont dans les cartons d'une équipe qui, compte tenu de la situation sanitaire, s'est européanisée. Philippe Charissoux, team principal, a échangé avec Endurance-Info sur le présent et l'avenir de KCMG. 

KCMG est connue pour avoir un staff venant des quatre coins du monde. C'est toujours le cas ? 

"Il reste actuellement trois malaisiens dans l'équipe. La situation fait que l'équipe a un staff plus européen. KCMG n'a pas disputé la moindre course depuis les 24 Heures du Nürburgring début juin. La base technique de l'équipe n'a pas changé. A l'atelier, les ingénieurs étaient dans un groupe isolé pour éviter ce qui s'est passé avec Porsche en 2020 au Mans (forfait des Porsche officielles aux 24H du Nürburgring suite à des cas positifs de COVID-19, ndlr). Nous avons mis en place des mini-groupes. Nous avons décidé de ne faire rouler qu'une seule auto mais avec un staff comme si nous en avions deux."

Les 24H de Spa faisaient partie des plans dès le début de l'année ?

"En début de saison, il a été établi que le Nürburgring et Spa seraient au menu. KCMG a maintenant une vraie base européenne structurée. Nous faisons tourner les hommes pour qu'ils soient interchangeables en fonction des postes. C'est un peu comme une équipe de football qui fait tourner les joueurs à différents postes. Nous avons deux très beaux équipages à Spa." 

N'est-ce pas trop compliqué de rejoindre un championnat en cours de saison ? 

"Sur le plan du nouveau pneu pluie Pirelli, tout le monde arrive à égalité. On a du personnel qui connaît les championnats SRO tout comme nos pilotes. Le côté fraîcheur ne fait pas de mal. Spa est la première course de 24 heures de l'année dans une série SRO pour tout le monde. La dernière était ici-même et nous y étions."

Il faut dire que vous avez deux sérieux équipages...

"L'équipage de la #47 comprend trois anciens vainqueurs. Nick était déjà avec nous en 2015 lors de la victoire LMP2 au Mans. J'ai connu Max chez OAK Racing en 2012. J'ai juste découvert Laurens qui n'a plus rien à prouver. Notre deuxième équipage est avec nous pour la troisième fois à Spa. On peut se permettre d'avoir deux stratégies un peu différentes. Nous avons aussi en soutien Andrea Mercatelli et Bastien Hanouët au niveau engineering. La cohésion entre les deux équipes est parfaite. L'équipe technique a travaillé ensemble au Nürburgring." 

KCMG n'a plus aucune présence en Asie ?

"En tant qu'équipe de Hong Kong, on se doit de regarder vers l'Asie. Nous espérons faire rouler deux Porsche 911 GT3 R à Macau. Paul (Ip) doit rouler en GT4. KCMG reste avant tout un team asiatique. Nous allons soutenir Hong Kong aux FIA Motorsport Games dans plusieurs disciplines : GT3, TCR, Formule 4. En fonction du résultat de Spa, nous verrons ce qui peut être fait pour l'Intercontinental GT Challenge. Paul doit participer aux 24H de Dubai dans une autre catégorie que le GT3."

Quid des Etats-Unis ? 

"KCMG aura une auto en GTD Pro aux 24 Heures de Daytona en janvier prochain. Le nombre d'autos et les pilotes restent à être confirmés. Après Spa, nous réfléchirons à 2022. Il faut se donner une troisième année au Nürburgring avec Porsche. L'idée est clairement de retourner aux 24H du Mans pour la victoire. Quand, comment, avec qui, cela reste à être déterminé." 

Vous voyez d'un bon oeil le rapprochement IMSA/ACO ? 

"Pour KCMG, c'est une très bonne nouvelle car Paul est intéressé par Daytona et Le Mans. Le LMDh avec Porsche a du sens. Il peut y avoir différentes opportunités même si on ne sait pas si c'est bien d'y être dès le début ou d'attendre un peu. Les débuts de KCMG remontent à 2007 et Paul a 43 ans. On peut donc se permettre d'attendre un peu. Aller au Mans en GT peut aussi être une étape même si l'idée est de rouler à terme dans la catégorie reine. KCMG ne tient pas à se disperser tout en réactivant la partie asiatique. A ce jour, nous sommes présents en Super Formula."