Renaud Dufour (HRT) : "Les pilotes Mercedes doivent pousser et prendre des risques"
Renaud Dufour est l'égal de Frédéric Grappe chez Groupama-FDJ en cyclisme même si pour le premier nommé on parle d'ingénieur et non de responsable de la performance. Dans les deux disciplines, on parle bien d'optimiser les performances auto/pilote et vélo/cycliste. Dans quelques jours, Renaud Dufour sera une nouvelle fois à pied d'oeuvre dans le stand aux 24 Heures de Spa avec comme unique ambition : faire gagner Vincent Abril, Maro Engel et Luca Stolz.
Pour cela, la Mercedes-AMG GT3 devra être préparée aux petits soins comme les vélos Lapierre Xelius SL le sont pour les coureurs de Groupama-FDJ. Les 24H de Spa restent LA course d'endurance qui manque à la Mercedes-AMG GT3.

"Spa est chaque année une course très compliquée", confie Renaud Dufour. "Lors des essais de début juillet, nous avions une auto assez facile. Il nous manque juste un peu de moteur, ce qui reste le point faible de la voiture. Les pilotes Mercedes doivent pousser et prendre des risques. On l'a clairement vu aux 24 Heures du Nürburgring."
A Spa, à l'image d'un peloton de cyclistes, il faut frotter, peut-être un peu plus qu'ailleurs. "Spa se termine toujours par des accrochages", souligne l'ingénieur HRT. "Nous avons une voiture rapide quand nous sommes seuls en piste. Il faut aussi avoir à l'esprit que beaucoup ne montrent pas tout aux essais. Je le répète, nous avons une bonne auto, une bonne balance et nous sommes prêts."
Haupt Racing Team, comme d'autres équipes roulant en Mercedes-AMG GT3, aimeraient bien disposer d'une bride plus grosse quitte à avoir un peu plus de poids. Cela pourrait faciliter les choses lorsque les pilotes poussent 24 heures sur la piste.

Chaque année, la qualité du plateau des 24 Heures de Spa reste toujours aussi élevée et HRT va devoir faire face à une forte concurrence : "Le plateau est quasiment identique aux années passées. Au final, 20 à 30 GT3 peuvent l'emporter. Beaucoup d'équipes arrivent à rester dans le tour du leader pour attaquer en fin de course, alors que de notre côté il faut attaquer tout le temps. C'est significatif de la Mercedes-AMG GT3. Nous, on ne peut pas rester tranquille. La course idéale serait d'être devant tout le temps."
Comme la concurrence, les trois pilotes de la Mercedes #4 devront être vigilants sur la piste en respectant au mieux les limites de la piste : "Quelle est la règle cette année ? En 2020, tout était libre avant de revenir en arrière. Il faut se donner les moyens d'avoir quelque chose de fiable durant toute la course et définir exactement ce qu'il est possible de faire et de ne pas faire. Dans le cas contraire, faire une course ne sert à rien. Actuellement, c'est le 'pas vu pas pris' qui prime. Il faut impérativement de la stabilité et que ce soit tout le temps la même chose."

Les essais officiels des 24H de Spa ont été troublés par un drapeau rouge consécutif d'abus des limites de la piste de la part des pilotes. "Je suis le premier à dire qu'il faut respecter les limites de la piste", martèle Renaud Dufour. "Le problème est que les pilotes en voient d'autres qui ne respectent pas et qui ne sont pas pénalisés. Un radar fixe sur la route ne permet pas de contester. Selon moi, il faut des gens compétents en bord de piste ou des caméras. Il est arrivé dans le passé qu'on perde Spa à cause d'un drive throug, alors que d'autres n'ont rien eu. Si on est impuissant face au problème, alors il faut tout ouvrir avec les risques que cela comprend.
"Aujourd'hui, il n'y a rien d'équitable et il faut cette équité sportive. On a la capacité de mettre des gens compétents dans les virages. De nos jours, il faut être pragmatique en sport automobile."
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