Fred Mako : "Mon Peugeot J5 faisait rêver mon fils !"

Quand on fait partie du groupe des meilleurs pilotes GT de la planète, on s'attend à être un dingue de voitures de sport. Pourtant, dans sa vie de conducteur, Fred Mako a eu peu de voitures. Avant de rouler en Porsche, la marque de son employeur, Fred a roulé en Peugeot J5, Smart et Mini Cooper Clubman. Pas de quoi emballer sur les plus belles plages du Nord de la France, sa région natale. Qu'importe... 

Vous avez passé votre permis à 18 ans ? 

"Oui après avoir fait la conduite accompagnée sur une Renault Safrane (lien). A cette époque, je roulais en karting. En deux ans, je pense avoir fait 20 à 30 000 km. Je roulais même à l'étranger pour me rendre sur les circuits, ce qui était interdit mais ça je l'ai su que bien plus tard. C'était plutôt cool d'avoir quelqu'un d'expérimenté à tes côtés pour mieux appréhender la route."

Gamin, vous avez fait un peu comme tout le monde, c'est-à-dire rouler sans permis avec papa ? 

"Oui mais mais sans trop forcer. Je roulais un peu à la campagne avec mon père. C'était sympa d'avoir un volant en main, même celui d'un tracteur. Petit, tu rêves de pouvoir conduire une voiture. J'ai toujours aimé la voiture dans sa globalité."

Et la formation en auto-école ?

"J'ai suivi ma formation chez un ami de mon père. Par moment, j'étais un peu agressif au volant (rires). J'ai obtenu le code de la route du deuxième coup car je n'étais pas très studieux sur le sujet. Pour résumer, je n'avais pas révisé. En revanche, permis du premier coup."

Le début de la liberté ?

"La voiture, c'est la liberté ! Tu as l'impression de passer en mode adulte. A l'époque, les règles étaient un peu moins sévères que maintenant. C'était il y a 22 ans. Il y avait un réel plaisir de conduire." 

Donc, la première voiture était une sportive ?

"A 18 ans, j'ai vécu sur Paris, donc pas besoin de voiture. J'ai beaucoup pris les transports en commun pour me déplacer. Finalement, j'ai eu ma première voiture à l'âge de 27 ans. Rien à voir avec une sportive puisque c'était un Peugeot J5 de 1989."

Un Peugeot J5 ? 

"C'était plus pour travailler et bricoler. J'avais besoin de faire des travaux, alors le J5 était parfait pour cela. J'avais peu de moyens et c'était le bon compromis. Je lui ai mis jusqu'à 1,5 tonne à l'intérieur. Je l'avais acheté 2500 euros et il a fait 5 ans."

Et donc la première voiture ?

"Une Smart génération 3. Une voiture de parisien ! C'était la Rolls Royce des villes. Avec une Smart, tu te garais n'importe où. La voiture était légère mais robuste. Il n'y avait pas beaucoup de matière pour absorber, donc c'est toi qui absorbait. La boîte de vitesses était horrible, mais l'accélération était pas mal pour une telle voiture. Pour moi, la voiture était un outil de déplacement."

Comme tout le monde, il y a bien eu quelques pépins...

"Plus jeune, je travaillais pour mes parents dans le domaine de la climatisation. Je bossais dans un magasin pour installer la clim'. Mon père était très exigeant et je voulais le rendre fier. J'embauchais très tôt le matin et débauchais très tard le soir. En rentrant, un soir, des camions étaient devant moi. Je me déporte pour dépasser mais il y avait une voiture cachée entre deux camions. Je décide alors de revenir sur ma file, mais c'est là que les choses se sont gâtées car j'y ai laissé deux roues. Pas brillant sur cette affaire..." 

Vous avez eu votre période casse-cou sur la route ?

"Un peu comme tout le monde quand on est jeune. Je travaillais pour un loueur de véhicules sur Paris et il m'est arrivé quelques péripéties. Je vais passer sur les détails (rires). Une fois, il a même fallu déployer une grue au niveau du Tunnel de l'Etoile. Nous étions plusieurs à convoyer des fourgons. Un de mes collègues avait un fourgon surélevé. Je le vois s'enquiller sous le tunnel mais la caisse n'a pas survécu à cause de la hauteur." 

Peu de gens le savent mais vous avez eu une carrière cinématographique pour des cascades...

"Au début des années 2000, je roulais avec Jean-Claude Lagniez qui dirige Ciné-Cascade. Jean-Claude m'a fait travailler sur différents films sur des routes ou dans des zones fermées. C'est assez déroutant car tu peux te permettre des choses qu'il n'est pas possible de faire en temps normal." 

Vous avez bien une anecdote ?

"J'ai travaillé sur Go Fast (lien) réalisé par Olivier Van Hoofstadt (le réalisateur de Dikkenek, ndlr) avec Roschdy Zem et Olivier Gourmet. Nous tournions en Espagne. Il y avait une Audi A4 relookée en RS4 pilotée par Sébastien Seveau, une BMW M5 avec Julien Briché et moi en Porsche Cayenne. Il fallait faire un gymkhana en plein trafic. Il fallait slalomer entre des voitures sur une route ouverte et s'échapper. Nous étions tous équipés de radios, une voiture de police escortait la voiture travelling car la scène était tournée dans le trafic réel. On tourne la scène, on dépasse la voiture travelling et la voiture de police à une vitesse très élevée. On continue la scène, sauf que les policiers n'étaient pas au courant que la scène devait se poursuivre après le slalom. Ils ont donc activé le gyrophare pour tenter de nous rattraper. On rejoint la production comme prévu à la fin de la scène. La police est arrivée très fâchée pour nous demander des explications." 

Là, on est loin du J5...

"Ce J5 a fait rêver mon fils. Quand j'ai signé mon contrat pour Porsche, j'avais une Porsche et le J5. Le kiff de mon fils, c'était qu'on prenne le J5. Avec le temps, les choses ont changé et maintenant, il préfère la Porsche..."