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Maxime Martin : "Trouver le bon curseur de la prise de risque"

24H Nürburgring
11 juin. 2021 • 16:00
par
lmercier
Vainqueur des 24H de Spa et des 24H du Mans (GTE-Pro), Maxime Martin aurait bien aimé inscrire son nom aux 24H du Nürburgring cette année. Pour le Belge, l'édition 2021 ne restera pas dans les annales. Pourtant, tout était réuni pour bien figurer.
Max Martin N24

Depuis 2020, Maxime Martin roule sur la Nordschleife en Porsche 911 GT3 R. Une surprise ? Pas vraiment puisque son statut de pilote officiel Aston Martin Racing n'entrait pas en conflit. Cette année, le Belge est passé à la vitesse supérieure chez Porsche en rejoignant un équipage officiel composé de Fred Makowiecki, Patrick Pilet et Dennis Olsen chez Frikadelli Racing Team.

 

La victoire sur la course qualificative laissait présager de belles 24H du Nürburgring, mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Le mois prochain, Maxime Martin disputera les 24H de Spa pour la gagne. Avant cela, retour avec lui sur cette course qui a viré à l'enfer. 

 

Frikadelli N24

 

Déçu de ces 24H du Nürburgring ?

 

"Il y a eu plus de bas que de hauts. L'équipe était pourtant bien préparée, la course qualificative avait donné satisfaction. On a vite vu en qualif' que ça allait vite. En course, nous avons pêché au niveau des pressions de pneumatiques et des choix de pneus qui n'étaient pas bons. Dans les trois premières heures, nous avons perdu deux minutes. De plus, les nouvelles règles du drapeau rouge font que c'est une peu une loterie." 

 

Frikadelli N24

 

C'est-à-dire ?

 

"Les règles sont assez compliquées à expliquer. Pour résumer, en fonction du moment du dernier arrêt avant le drapeau rouge, il faut rester arrêté plus ou moins longtemps au premier arrêt après le restart. Après le drapeau rouge, nous nous sommes arrêtés deux minutes et la BMW #1 plus de trois minutes. Selon moi, un drapeau rouge doit permettre de maintenir les écarts. Si tu es leader avec une avance de trois minutes dans le même tour, tu perds tes trois minutes quand le drapeau rouge est brandi. C'est assez logique, mais la règle en place fait que c'est plus compliqué." 

 

Votre Porsche n'a pas vu le damier. Que s'est-il passé ?

 

"Il y a un accrochage avec la BMW d'Augusto Farfus qui est à l'arrêt sur la piste. La voiture est clairement sur la piste, pas sur le côté. Patrick (Pilet) arrive et ne peut rien faire pour l'éviter. L'abandon est décevant et frustrant compte tenu de la qualité de notre équipage et la préparation autour." 

 

Porsche était au-dessus du lot ?

 

"La Porsche n'était pas la plus rapide. Manthey gagne car ils ont fait une très belle course et ils ont perdu peu de temps lors du drapeau rouge. Pour la #31, nous sommes passés à côté alors qu'on pouvait jouer devant." 

 

Frikadelli N24

 

Votre équipage était tout de même parmi les meilleurs...

 

"Je suis ravi d'avoir pu rouler dans un équipage officiel Porsche. Retrouver Mako dix ans après avoir roulé ensemble en World GT1 était très sympa. J'ai bien accroché avec Patrick Pilet et rouler avec Dennis Olsen était cool." 

 

Quel est votre avis sur ce long drapeau rouge ?

 

"Les avis sur le sujet divergent. Arrêter une course quand il pleut, je ne le conçois pas S'il pleut, c'est au pilote de s'adapter. Là, on parle de brouillard. Dans ces conditions, piloter pose problème. On ne peut pas rouler si l'hélicoptère médical ne peut pas décoller. A quoi bon aller jouer avec le feu ? S'il y a un accident grave compte tenu des conditions et qu'un pilote ne peut pas être évacué par hélicoptère, cela peut avoir de graves conséquences."

 

Le pourcentage de finir cette course est plus bas que sur une autre course ? 

 

"Avant le départ, tu sais que tu as une chance sur trois de ne pas terminer l'épreuve. Cette année, il y avait moins de voitures au départ, donc cela réduit d''autant plus les accrochages. C'est aussi pour cela que les chronos étaient meilleurs. On est passé de 8.17 mn à 8.12 mn. Les 24H du Nürburgring restent une course à trafic. C'est tout de même dommage d'avoir eu moins de voitures cette année. J'adore ce mélange de voitures où tu as des GT3 officielles face à des petites voitures."

 

Frikadelli N24

 

Le Nürburgring reste différent de Spa...

 

"Spa, c'est un autre esprit et une atmosphère différente. A Spa, tu enchaînes les tours qualif' en course. Au Nürburgring, il faut trouver le bon curseur de la prise de risque. Soit tu en gardes sous pied et tu perds 10 secondes par tour, soit tu es très vite et tu augmentes les chances de te crasher. Mon premier relais en slicks sur 25% du circuit mouillé en est le parfait exemple. C'est tout de suite moins fun." 

 

On vous verra aux 24H de Spa le mois prochain ? 

 

"Oui..." 

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