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Calim Bouhadra (Rebellion Racing) : "David contre Goliath"

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9 juin. 2019 • 19:41
par
lm@endurance-info.com

Dans Rebellion, il y a en partie le mot rebelle. L'équipe suisse a parfaitement réussi son coup en dévoilant deux livrées 'Art Car' sur ses R13 peu de temps avant de les amener dans le centre-ville du Mans. Les R13 seront très certainement les autos les plus photographiées de cette 87e édition. Malgré cet engouement, Rebellion Racing n'a pas confirmé à ce jour sa présence sur la saison 2019/2020, d'autant plus que Rebellion va relever le défi du Dakar dès l'hiver prochain. Calim Bouhadra, CEO de Rebellion Coroporation, nous a parlé du présent tout en évoquant l'avenir.

Vous devez être satisfait de voir tout cet engouement autour de vos deux LMP1...

"Je suis content d'être là et ces livrées permettent de mettre du fun. Chaque année, Rebellion Racing essaie de surprendre. C'est notre mission culturelle auprès des fans (rires). Nos autos sont par tradition parmi les plus belles. On voulait faire du Art Car depuis bien longtemps et il n'y a que Rebellion Racing pour le faire en LMP1. L'artiste correspondait parfaitement au style que l'on voulait sachant que cela fait plusieurs années qu'on cherchait à mettre en place ce type d'initiative. C'est jeune, dynamique et ça plaît. La connexion avec l'artiste Tomyboy a de suite été positive. Les autos sont rebelles."

Cela ne va pas poser de problème pour les carrosseries de rechange ?

"Nous avons les deux versions disponibles avec cinq carrosseries par auto. Il y avait une vraie volonté de garder secret les livrées jusqu'à aujourd'hui. Les dernières 48h ont été un vrai cauchemar pour l'artiste mais le résultat est là. On aime bien sortir des sentiers battus." 

Comment voyez-vous cette édition 2019 ?

"C'est David contre Goliath. L'EoT (Equivalence de Technologie) est meilleure que l'année passée. Gagner Le Mans est un objectif et une ambition. On sait qu'on ne part pas à armes égales avec Toyota. L'EoT 2018 n'était pas bonne avec un écart de 10 tours à mi-course. On est en quelque sorte à la croisée des chemins. Rebellion Racing veut rester en Endurance et on tient à voir un championnat relevé. Si on doit assister à un copier-coller de la Super Saison, où est l'intérêt ?"

Vous étudiez différentes options pour le futur ?

"En tant qu'équipe, on se doit de ne fermer aucune porte. Notre choix se porterait sur des autos proches du DPi mais nous ne faisons pas les règles."

Le GT fait partie des réflexions ?

"Nous avons débuté en GT avec Spyker mais il n'y a pas l'envie de revenir dans cette catégorie. Le propriétaire de l'équipe (Alexandre Pesci, ndlr) veut gagner Le Mans et il  met tout en oeuvre pour cela."

Et l'Hypercar ?

"Pourquoi pas mais cela semble plus compliqué car les budgets ne sont pas les mêmes. On a du mal à comprendre pour le moment comment va être fait l'équilibre entre les autos. Si on y va, il nous faudra le soutien d'un constructeur car on ne pourra pas y aller seul. On parle de plus de 30 millions pour un programme. Avec ce qu'on a actuellement, l'investissement est déjà très lourd. Il y a un an de retard sur le règlement."

D'autres projets sont en cours ?

"Le Dakar sera au menu avec trois autos en partenariat avec la structure de Romain Dumas. Alexandre Pesci sera au volant d'une des autos, ce qui sera sa première course en sport automobile. En plus d'Alexandre et Romain, il y aura une troisième auto qui fera office d'assistance. Le moteur du buggy est un V8 essence General Motors."

Quid de Rebellion Racing en FIA WEC sur la saison 2019/2020 ?

"On décidera après la course. Tout va dépendre des 24 Heures du Mans. Si on doit revivre 2018/2019, cela n'a pas d'intérêt. La présence de Rebellion Racing n'est pas assurée à ce jour. On reflète bien l'esprit des privés sachant que nous ne sommes pas les seuls. Beaucoup de privés font les choses bien et il faut les écouter." 

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