Auto

Cinq questions à... Christophe Bouchut

10 juin. 2019 • 14:38
par
lm@endurance-info.com

Il ne roule pas aux 24 Heures du Mans cette année mais il fait partie des pilotes les plus complets en Endurance. Vainqueur des 24 Heures du Mans 1993 sur une Peugeot 905, Christophe Bouchut a gentiment accepté de répondre aux 'cinq questions à...' Nous reviendrons ensuite dans un second article (très intéressant) sur sa vision de l'Endurance actuelle et le futur.

Auriez-vous aimé rouler aux 24 Heures du Mans sans les chicanes ?

« Cette question me laisse sans réponse. J’aurais fait avec. Si on devait les retirer, on dirait que ça ne serait pas raisonnable. Je n’ai pas un instinct de survie très développé mais je n’aurais pas été effrayé de rouler sans les chicanes. Elles apportent de la sécurité et offrent des zones de dépassement. Aujourd’hui, avec la BOP, les dépassements deviennent compliqués. Ce serait dangereux avec l’évolution de l’aéro car on  reproduirait ce qui s’est passé avec Mercedes. Quand je roulais à Fuji en F3 à la fin des années 80, c’était sans aileron. J’ai vécu des périodes de découverte et d’hésitation. Maintenant, les autos ont des centaines de capteurs. » 

Si vous deviez choisir une livrée parmi les autos des 24 Heures du Mans…

« En essayant de rester objectif, je dirais  la Peugeot 905 qui était très belle et pas dut tout chargée sur le plan des couleurs. La Porsche 956 aux couleurs Rothmans me vient aussi à l’esprit. »

Quelle est la recette pour rester en forme durant la grande semaine ?

« Il faut  prendre du temps durant la semaine pour se détendre et s’isoler. Les pilotes qui font Le Mans une seule fois dans leur vie veulent vivre l’expérience à fond. J’en ai vu certains qui ne pouvaient plus rouler car ils étaient HS. Le samedi et le dimanche, il faut se donner à fond. Je suis un grand buveur de café avec 2 ou 3 litres par édition. En 1993, après la victoire et malgré la fatigue, je n’ai pas pu fermer l’œil de la nuit. »

Comment voyez-vous l’avenir ? Thermique ? Electrique ? Hydrogène ?

« C’est impossible de répondre à la question. Personnellement, je ne crois pas dans l’hybride. Gérer un paddock avec les nouvelles technologies est compliqué. Les autos deviennent de plus en plus inflammables et on rajoute de la dynamite à la dynamite. La politique a pris le dessus sur la technique. On veut sauver la planète en retirant tout le thermique. Tous les pays ne voient pas le problème. On ne mettra pas des piles sur les bateaux et les avions. Toute nouvelle technologie rendra la tâche plus difficile aux équipes. Pour être franc, je n’ai surtout pas envie d’avoir ma propre équipe ou d’être team manager. Ils sont tous mes héros. Il faut gérer les pilotes, les budgets, les camions, etc… »

Quel est votre moment préféré de la semaine au Mans ?

« La qualification ! C’est le moment que beaucoup attendent. C’est là que tu montes en puissance. Sur mes 20 participations, j’ai toujours été chargé de qualifier l’auto sachant que je n’ai jamais poussé pour le faire. J’estime avoir donné le change sur le sujet et j’ai la chance d’être monté sur le podium dans toutes les catégories. » 

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