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Pascal Witmeur : "Il faut rendre le sport automobile sympathique"

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GT World Challenge Europe
5 juil. 2019 • 12:08
par
lm@endurance-info.com

On ne vous apprendra rien en vous disant que "Juliet" a été l'attraction des essais officiels des Total 24 Heures de Spa. Cette 'Coccinelle' issue d'une Porsche Cup MR doit maintenant participer à la plus grande course GT de la planète. On ne connaît pas encore l'équipage, mais on sait déjà que Juliet ne disputera pas l'intégralité de l'épreuve. Pascal Witmeur, à l'origine de ce projet un tantinet fou, est revenu avec nous sur la genèse de Juliet.

Votre relation avec la Coccinelle n'est pas récente...

"Je ne suis pas à proprement dit un obsédé de la Coccinelle mais je suis le papa de la Fun Cup lancée il y a 22 ans. La formule connaît un succès incroyable avec plus de 500 autos vendues. J'ai roulé en 24 Heures 2CV et tout le monde était ravi de rouler dans ces autos au look de 2CV. J'ai donc eu l'idée de passer à la vitesse supérieure en proposant un produit plus abouti, d'où l'idée d'une coupe mono-marque. Une fois la Fun Cup bien en place, j'ai toujours eu l'envie de faire quelque chose avec une 'Super Cox'."

Le 50e anniversaire du film de Disney est l'année rêvée pour lancer un tel projet...

"Un ami voulait acheter une ancienne Rondeau sur laquelle j'ai disputé les 24 Heures du Mans. J'ai alors lancé l'idée d'investir dans une Cox bodybuildée avec un look de LMP3. Le plan était de disputer Road to Le Mans en marge des 24 Heures du Mans avec un équipage prestigieux, le tout hors classement. Tout était ficelé avec un investisseur et ADESS était prêt à transformer une LMP3 en temps et en heure. Malheureusement, après moult discussions, l'ACO n'a pas validé le projet et j'ai perdu mon investisseur."

Il n'était toutefois pas question d'abandonner...

"Je me suis dit que Stéphane Ratel pouvait être ouvert à ce type d'action qui plus est caritative. Il a tout de suite dit oui, mais il fallait pour cela que le projet soit sérieux. Laurent Gaudin (manager général) et Claude Surmont (en charge de la BOP) ont eux aussi été de suite réceptifs à l'idée, mais je n'avais plus de mécène."

Et donc ?

"Michel Deman est arrivé dans le projet. Michel, qui travaille dans le commerce des voitures de luxe, est un passionné d'automobile en général. Son fils roule sur circuit en F1 historique. J'en ai parlé à Michel qui a compris que ce modèle pouvait être collector."

Le timing n'a pas été trop serré ?

"Il a fallu trouver la voiture et faire les modifications en seulement deux mois. Claude Surmont nous a guidé en proposant de partir d'une Cup MR de Manthey Racing. Nous en avons trouvé une quasiment neuve. La suite n'a pas été simple car il a fallu trouver quelqu'un pour la transformer dans les délais. Dix moules ont été nécessaires, ce qui n'est pas rien. Le travail fourni a été hallucinant. Une petite équipe basée à Liège a travaillé jour et nuit en partant d'une base de Carat Duchatelet. Tout a pu sortir dans les temps. J'ai bien conscience que tout le monde m'a traité de fou (rire)."

On parle quand même de disputer les Total 24 Heures de Spa, la plus grande course GT du monde...

"Elle peut rouler en 'Invitational Class'. C'est courageux de la part de SRO d'accepter l'auto un an après avoir supprimé le Group National. J'espère qu'elle pourra rouler ensuite en Asie et aux Etats-Unis. Le projet spadois est lié aux enfants avec une collecte de fonds pour les enfants défavorisés. Les pilotes n'ont pas encore été choisis et c'est Juliet qui va les choisir. On voulait d'abord montrer que l'auto roule."

Le 50e anniversaire du film est forcément un plus...

"C'est un vrai hommage à 'Herbie'. On voulait aussi faire un hommage à 1969, l'année du Festival de Woodstock, des débuts du Concorde, des premiers pas sur la lune et de la Porsche 914. C'est aussi les 50 ans de la 1ère victoire d'Eddy Merckx sur le Tour de France et de Jacky Ickx aux 24 Heures du Mans. La Coccinelle compte des millions de fans dans le monde, alors pourquoi pas une Cox en Hypercar à l'avenir. C'est tout ce dont le sport a besoin. Stéphane Ratel a compris qu'il fallait sortir des frontières du sport automobile. On a besoin de cela. Il faut rendre le sport automobile sympathique."

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