Gérard Neveu (FIA WEC / ELMS) répond à vos questions...

Suite de vos questions / réponses aux promoteurs de compétition de sport automobile. Après Pierre Fillon pour les 24 Heures du Mans, c'est au tour de Gérard Neveu de se "prêter au jeu". Le Directeur Général du WEC et de l'ELMS vous répond...

Voir des courses à huis clos est-il envisageable ? 

"Pour le moment, il est encore trop tôt pour se prononcer, mais nous avons considéré toutes les possibilités, notamment pour les premières courses qui devraient avoir lieu. S’il faut courir à huis clos cet été en WEC comme en ELMS, nous le ferons. Nous estimons qu’il faut utiliser toutes les opportunités qui s’offrent à nous pour garantir aux équipes de pouvoir courir cet été dans la mesure ou la sécurité des participants est garantie.

Pour l’heure, il nous faut faire preuve de beaucoup d’humilité. Nous sommes dans l’attente, comme tout le monde, de détails concernant le déconfinement et la sortie de crise. C’est seulement à ce moment que nous saurons dans quelle mesure nous pouvons organiser des événements cet été. Le plus important à ce jour est bien sûr que chacun soit en bonne santé et reste chez soi."

Pour 2021, la présence obligatoire d’un Bronze dans chaque équipage LMP2 est-elle à l’étude ? 

"Encore une fois, il est trop tôt pour parler du règlement 2021, sachant que nous n’avons pas encore débuté la saison 2020 de l’European Le Mans Series ou terminé la saison 2019-2020 du WEC. Cependant, nous sommes toujours en quête de nouveautés afin d’essayer d’améliorer nos championnats, de les rendre plus attractifs pour les fans, plus compétitifs pour les équipes et les pilotes, et il s’agit là d’un sujet qui revient souvent. A la fin de chaque saison, nous réévaluons, nous discutons avec nos équipes, nos concurrents, nos partenaires et ensuite nous prenons des décisions. Désolé, mais il va falloir être encore un peu patient !"

Il n’était pas possible de disputer ELMS/WEC à Spa le même week-end comme c’était prévu à Silverstone ?

"Nous avons évidemment étudié cette possibilité avec l’équipe du circuit de Spa. Compte tenu des caractéristiques du circuit de Spa cette hypothèse n’est pas possible. Logistiquement, c’est donc impossible de disputer les deux courses le même weekend car les espaces paddocks et surtout les garages de la pitlane Endurance (l’ancien pit building) sont trop petits pour accueillir les LMP2 / LMP3 de l’ELMS.  Cependant, les deux événements se dérouleront sur deux weekends consécutifs, permettant aux concurrents et aux partenaires impliqués dans les deux championnats, de mutualiser leurs ressources pour les deux épreuves. Enfin l’accumulation de ces deux très importants paddocks (ELMS + WEC) serait difficilement compatible en cas de course à huis clos."

Même si la saison WEC 2021 est encore un peu loin, avoir des formats différents comme cette saison fait-il partie des réflexions (des envies) ? 

"Tout d’abord, nous ne pouvons pas partir du principe que tout repartira comme avant à la suite de cette pandémie mondiale. Il n’y a aucun doute sur le fait que le Sport Automobile continuera d’occuper une place importante en tant qu’industrie et en tant que sport. Mais la façon dont les événements seront organisés va certainement changer et donc évoluer. Cette crise sanitaire et ses conséquences sur l’économie mondiale se feront ressentir pendant un certain temps, et c’est quelque chose que nous devons prendre en compte dès maintenant. Nous profitons de cette période pour regarder chaque détail et étudier ce que l’on pourrait faire différemment. Que ce soit en termes de nombre de courses, de durée des weekends, ou la façon dont se dérouleront les événements."

Dans l’attente des nouvelles autos et du fait de la collaboration IMSA/ACO/WEC, voir une (ou des) DPi actuelles en WEC pourrait-il être envisagé pour la saison prochaine ? 

"La saison prochaine (2021), nous devrions accueillir les Le Mans Hypercar, la nouvelle catégorie reine du WEC. Le report du début de la saison 9 à mars 2021 et le fait que nous allons repasser à une saison sur une année calendaire sera bénéfique pour les constructeurs souhaitant concourir en LMH. Nous n’envisageons pas d’accueillir les DPi, actuellement en IMSA tout comme aucun DPI actuel n’a émis le souhait de venir courir en WEC. Les discussions entre l’ACO et l’IMSA concernant la catégorie LMDh, passerelle entre les deux championnats qui débutera en 2022, avancent bien et sont très positives. Le règlement est sur le point d’être finalisé et ce sont des voitures que nous verrons dans le futur normalement à partir de 2022. Encore quelques jours et vous en saurez plus."