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Vécu : Itinéraire d’un journaliste sportif en 2020 (part 2)

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Endurance Info
29 nov. 2020 • 10:56
par
lm@endurance-info.com

L'histoire s'arrête le 17 mars. Ensuite, plus rien. Se réinventer devient la priorité car s'il faut contenir la pandémie en restant chez soi, il faut continuer à travailler. Travailler sans la moindre course, sans le moindre déplacement.

Le côté positif, dans une période où il vaut mieux être négatif, est que les différents acteurs sont disponibles. Tout le monde est bloqué à la maison. S'en suivent de longues discussions pour savoir quand les compétitions vont pouvoir reprendre. On appelle, on prend des notes, on trouve des idées d'articles. Les dessins de Quentin Guibert ont égayé le début du confinement. Le sim racing est ensuite arrivé comme le messie. On n'y prête pas attention car on table tous pour un retour sur les circuits en mai. Sauf que plus le temps passe, plus il faut décaler les championnats. Les 24 Heures du Mans sont repoussées, les Total 24 Heures de Spa également. Tout le monde prend son mal en patience, certains font du sim racing, comme Thomas Bastin, d'autres du hometrainer. Chacun son truc. Malgré cette période hors compétition, le travail ne manque pas. Il faut juste s'assurer que les partenaires suivent, mais demander de l'argent en plein confinement me semble malsain. Pourtant, il faut des revenus.

Rester chez soi de mi mars à mi juin était quelque chose d'improbable pour moi. Une première depuis plus de 15 ans. Cela offre du temps pour bricoler et jardiner. Ouais enfin ça c'est chez les autres, pas chez moi. Je veux bien rester chez moi mais pas de là à bricoler. On lance alors le vodcast sans nom avec Fabien Gérard où on reçoit des invités, qui comme nous sont confinés. Avec Thomas Bastin et François Mercy, on met en place le Café Endurance-Info avec des discussions comme on peut tous en avoir au café du coin. Le temps passe et on passe le temps...

Il faut attendre fin juin pour remettre les pieds sur un circuit durant deux journées d'essais FFSA GT à Nogaro. Le paddock fait penser à un camp retranché, grillagé où il faut montrer patte blanche pour rentrer avec lavage des mains et prise de température. Une fois dans l'enceinte, plus question de travailler comme avant. C'est chacun chez soi et port du masque obligatoire. Les équipes et les pilotes ont répondu présent, ce qui fait chaud à voir. Tout le monde veut s'oxygéner, sortir de cette grisaille ambiante, et si les équipes avaient pu mettre 200 db sur chaque GT4, tout le monde l'aurait fait rien que pour faire chier un monde extérieur qu'on ne reconnaît plus.

Checkpoint à l'entrée du paddock de Nogaro fin juin

On apprend qu'on ne commentera pas les premiers meetings GT World Challenge Europe sur place, que du matériel va nous être envoyé à la maison. Une nouvelle vie commence. Commenter des courses depuis chez soi, un en Belgique, l'autre en France.

Mi-juillet, direction le Paul Ricard pour l'European Le Mans Series avec là aussi un protocole sanitaire à respecter. Il faut rester à l'extérieur, ne pas rentrer dans les hospitalités ou dans les camions.

Un test de dépistage était possible durant toute la semaine des 24H du Mans

Ceux qui passent leur vie sur un circuit le savent. On a tous nos rituels en fonction des championnats. Un café chez l'un, deux madeleines chez l'autre. On discute, on échange. Les courses d'endurance ont l'avantage d'avoir un paddock accessible et d'offrir une certaine proximité.

Avec les protocoles en place, vous oubliez tout ce qui vient d'être dit précédemment car vous ne pouvez plus plus accéder et surtout vous n'osez plus.

Le tunnel piéton du Mans est resté désespérément vide durant les 24 Heures

Les promoteurs font tous leur maximum pour que les choses se passent du mieux possible. Il faut leur tirer à tous un grand coup de chapeau. Depuis juillet, les salles de presse sont désertes. Très peu de journalistes et très peu de photographes. Au final, il n'y a que des gens qui travaillent qui sont là, ce qui n'était pas spécialement le cas dans le monde d'avant.

Les deux très gros changements ont été Le Mans et Spa à huis clos. Des paddocks déserts, des tribunes vides, pas âme qui vive. Les tests PCR ont débuté en août avant le meeting GT World Challenge Europe de Magny-Cours. Il a fallu en refaire un à Nevers pour rejoindre dans la foulée Le Mans sachant qu'il faut être en possession d'un test négatif de moins de 96 heures au moment du retrait de l'accréditation. Le hic est que la date de résultat ne dépend pas de nous. Vous avez beau respecter et être physiquement en forme, vous restez pendu à un résultat.

Une nouvelle façon de faire des interviews

Peu de médias ont été accrédités au Mans et à Spa mais ceux qui étaient là se sont adaptés. Pas de QR code actif, pas d'accès. Par chance, la météo a été clémente sur les deux événements, ce qui a permis de faire les interviews à l'extérieur en tout petit comité. Les constructeurs ont organisé en parallèle des entretiens sur Zoom, Teams, Skype et j'en passe. Des fois ça fonctionne, des fois ça bug. Les joies de l'informatique.

La saison 2020 se termine avec tout de même 19 événements couverts. ll ne reste plus qu'à espérer que 2021 se passe mieux pour les meetings d'une façon générale et quand on voit le public lors finale SUPER GT de Fuji disputée ce matin, il y a de quoi être positif même si le Japon n'est pas l'Europe. Prenez soin de vous !

On vous en dira plus sous peu sur l'avenir d'Endurance-Info...

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