Julien Andlauer : « Au Mans, tu es une rock star qui vit quelque chose d’unique »
Plus jeune vainqueur des 24 Heures du Mans toutes catégories confondues à 18 ans en 2018, Julien Andlauer compte déjà trois participations à la classique mancelle, à chaque fois sur une Porsche 911 RSR alignée par Dempsey-Proton Racing. Le natif de Pierre-Bénite, près de Lyon, a vu le damier à trois reprises, dont deux fois dans le top 5 de la classe GTE-Am.
Seul pilote Porsche ‘Young Professional’ en 2021, Julien Andlauer, 21 ans, est le plus jeune pilote de l’effectif Porsche. On le revoit aux 24 Heures du Mans pour son plus grand plaisir pour la quatrième année consécutive. Avec un père à la tête d’un club de karting et un parrain qui n’est autre que Sébastien Philippe (qui gère ART Grand Prix),, Julien Andlauer avait tous les ingrédients pour devenir pilote.
Les 24 Heures du Mans restent chaque année l’un des objectifs ?
« Quand tu sais que tu vas disputer les 24 Heures du Mans, tu sais déjà que ta saison va être réussie. Quand je réalise que j’ai déjà trois participations à seulement 21 ans, dont une victoire pour mes débuts en 2018, j’ai conscience de la chance que j’ai. Certes, on peut dire que c’est en GTE-Am, mais c’est là où la compétition est la plus rude avec beaucoup de voitures dans la catégorie. Le gentleman fait la différence dans l’équipage. »
Vous avez découvert Le Mans en 2018 ?
« Un an plus tôt lors d’une course de Porsche Carrera Cup en marge des 24 Heures. Dès mes premiers pas sur le grand circuit, j’ai adoré, mais ce n’était rien par rapport à l’ambiance autour de cette course si mythique. La Porsche Carrera Cup France est très professionnelle, mais quand on rentre dans le paddock du Mans, c’est autre chose, c’est incroyablement beau. Un an plus tard, je suis en course dans une voiture qui a le potentiel pour s’imposer dans sa classe. Sur le podium, je ne réalisais pas que je venais de gagner. La première année, j’étais épuisé de la semaine. Les années suivantes, tu gères différemment. La course se déroule en France, donc les sollicitations sont multiples. Durant une semaine, tu as l’impression d’être une rock star qui vit quelque chose d’unique. »
Que retenez-vous de cette première participation qui s’est terminée par une victoire ?
« Avec Matt (Campbell) et Christian (Ried), nous avons été en vitesse de croisière durant toute la course : pas la moindre erreur et un brin de réussite. Le Mans reste Le Mans. J’ai pris tous les conseils qu’on a pu me donner sur cette course. Il faut bien écouter ceux qui connaissent tous les rouages de cette épreuve. J’avais aussi questionné les pilotes officiels Porsche pour avoir quelques petits trucs. J’ai le souvenir d’avoir passé la Journée Test à travailler principalement sur moi-même. Comme tout compétiteur, on veut gagner les 24 Heures du Mans. »
Pourtant, en 2020, vous avez bien failli suivre la course devant le petit écran…
« J’ai reçu un appel une semaine avant la course. Pour moi, Le Mans était terminé suite au retrait de deux des Porsche officielles car je devais rouler en GTE-Pro. Être au départ était plutôt inespéré et j’ai pris l’invitation avec grand plaisir. J’étais encore plus excité que les deux années précédentes car là ce n’était pas prévu. Je me suis tout de suite focalisé sur la course. C’était aussi quelque chose d’inédit dans l’approche car le public n’était pas là. Cet événement est si magique avec toute l’ambiance qui y règne. De plus, j’avais la casquette du pilote le plus expérimenté de l’équipage et je n’avais plus roulé dans la 911 RSR depuis plus d’un an. J’ai dû laisser le volant en début de meeting à mes coéquipiers pour qu’ils prennent leurs marques. Comme d’habitude, Proton Competition avait parfaitement préparé la voiture et nous avons terminé à la 10e place en compagnie de Lucas Légeret et Vutthikorn Inthraphuvasak. »
Avec l’arrivée de la catégorie LMDh, vous pouvez embrasser une autre carrière dans les années qui arrivent ?
« Le LMDh est vraiment quelque chose de positif pour la discipline. Déjà, je peux voir que le LMP2 a l’air dingue. J’aime toucher à tout, alors si demain j’ai une opportunité pour rouler, ce sera avec plaisir. Le LMDh est un beau virage à prendre. Porsche sera présent dans la catégorie. Je roule sur une Porsche depuis l'âge de 16 ans et je veux me tenir prêt à aller le plus haut possible avec eux. Cependant, les pilotes qui tapent à la porte sont nombreux, alors il faudra se faire une place. »
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