Au Mans, on est loin de « si tu freines, t’es un lâche »

Si la vitesse maximale est importante aux 24 Heures du Mans, le freinage l'est tout autant. Moins visible à l’image, le pilote sollicite le frein à de multiples reprises sur un tour de 13,626 km du Mans.

Brembo, partenaire technique de 19 prototypes de la catégorie Hypercar, est bien en place en Sarthe. La firme italienne a donné quelques chiffres intéressants sur le freinage aux 24 Heures du Mans.

• 43,5 secondes de freinage par tour, soit 20% de la course
• Décélération maximale de 3G
• 11 zones de freinage, soit 757 kg/tour de pression sur la pédale
• Le freinage de la chicane Daytona (1ère chicane) est le plus demandeur au niveau du freinage où les pilotes passent de 331 km/h à 114 km/h en seulement 5 secondes sur 301 mètres.

 (décélération de 3G)

• A la chicane Daytona, le freinage atteint une pression de 66 bar et un pic de 4200 kW.
• Sur chaque tour, les pilotes utilisent le frein sur au moins 5 secondes. Pour ce qui est de la pression sur la pédale de frein, le virage le plus contraignant est celui de la deuxième chicane avec 91 kg, 76 bar et 6900 kW. L’arrivée à Mulsanne arrive ensuite avec respectivement 2,6g de décélération, 90 kg sur la pédale et une puissance de freinage de 6800 kW.

Les prototypes de la catégorie Hypercar sont équipés d’étriers en aluminium-lithium, de disques en carbone de 380 mm de diamètre et 38 mm d’épaisseur avec 432 trous pour la ventilation. Lors d’essais en laboratoire, les disques Brembo ont dépassé les 6000 km, soit bien plus que la distance parcourue aux 24 Heures du Mans.

En LMP2, Brembo fournit des disques en carbone de 34 mm d’épaisseur et d’un diamètre de 380 mm avec 48 trous pour la ventilation.

Les LMGT3 utilisent des disques en fonte puisque le carbone est interdit par le règlement. Chaque disque a une épaisseur de 35 mm et un diamètre de 390 mm. Les disques sont conçus pour fonctionner environ 4000 km.