24H du Mans 2025 - Qualifications, Hyperpole : comment ça marche, ce qu'ils en pensent

Introduite en 2020, l'Hyperpole a rajouté de la dramaturgie à la quête de la pole position des 24 Heures du Mans, moment toujours aussi attendu par les équipes, les pilotes mais plus encore les fans, friands de l'exercice du tour lancé.

Cinq ans plus tard, l'Automobile Club de l'Ouest a décidé d'apporter encore un peu plus de piment à la procédure qualificative, en ajoutant une strate supplémentaire au coeur même de l'Hyperpole, désormais scindée en deux parties H1 et H2, et ce pour chaque catégorie.

Pour rappel, les 8 meilleures voitures dans chaque catégorie Hypercar, LMP2 et LMGT3 accédaient à la séance décisive en 2024.

Quel est le déroulé en 2025 ?

Voici un tableau récapitulatif de l'organisation des différentes séances déterminant la grille de départ de cette 93e édition. La première - tout simplement appelée qualifications, est programmée ce soir, à 18h45.

• Mercredi 18h45-19h15 - Essais qualificatifs LMP2 & LMGT3
• Mercredi 19h30-20h00 - Essais qualificatifs Hypercar

• Jeudi 20h00-20h20 : Hyperpole 1 LMP2 & LMGT3
• Jeudi 20h30-20h50 : Hyperpole 2 LMP2 & LMGT3
• Jeudi 21h05-21h15 : Hyperpole 1 Hypercar
• Jeudi 21h40-21h55 : Hyperpole 2 Hypercar

les points réglementaires à connaître

Parmi les points réglementaires à retenir pour les sessions Hyperpole 1 et Hyperpole 2, soulignons :

• Les autos engagées en Hypercar et LMP2 ont 24 pneumatiques à disposition pour les essais libres et la qualification. Celles inscrites en LMGT3 en ont quatre de plus.

• Les pneumatiques alloués (au nombre de 12, donc trois trains) pour H1 et H2 devront être utilisés pour ces séances exclusivement.

• Si en WEC c'est Michelin qui décide du composé à utiliser lors de l'Hyperpole Hypercar, ce n'est pas le cas au Mans. Les équipes pourront donc utiliser, au choix, des pneus Dur, Medium ou Soft.

• Selon la décision n°31 du Comité WEC, le poids de référence des pilotes est désormais fixé à 78 kg en Hypercar et 82 kg en LMGT3. Tout pilote dont le poids est inférieur devra embarquer un lest.

• Comme en WEC, pour la catégorie LMGT3, seul le pilote Bronze peut qualifier la voiture à la première séance d’essais qualificatifs (celle d'aujourd'hui). En revanche, pour les concurrents participant à la H2 : le pilote désigné pour qualifier la voiture lors de la H2 doit obligatoirement être différent de celui ayant qualifié la voiture lors de la H1.

Qu'en disent les pilotes ? 

• Kévin Estre (Porsche 963 #6) : « Le fait que les classes soient séparées est une excellente nouvelle. Si le souhait est vraiment que la chasse à la pole soit un show à part entière et un moment fort dans la semaine, alors c'est quand même mieux que les tentatives soient avortées par le fait que l'on rattrape une voiture d'une catégorie inférieure. Le fait que l'Hyperpole soit séparée en deux parties pimente encore un peu plus les débats. D'autant que nous avons un train de pneumatiques en plus, donc ça ne nous change pas grand chose. En revanche, devoir changer de pilote entre H1 et H2 complique pas mal les choses, or, tu n'as pas envie de sacrifier tes essais libres et ta préparation de la course pour faire du set up avec peu de carburant et des pneus neufs. Autre contrariété, le lest embarqué, qui est calculé en fonction du pilote le plus léger. Pour moi ce n'est pas une bonne chose, car si Matt (Campbell. Ndlr) est chargé de l'une des deux sessions, je vais devoir embarquer 10 kg de plus. »

• Loïc Duval (Peugeot 9X8 #94) : « Ce que j'aime dans ce format, c'est qu'il y a ce côté sport d'équipe spécifique à l'Endurance, à savoir que plusieurs pilotes sont réquisitionnés. En revanche, je préférais celui que j'ai connu un temps, quand toutes les séances étaient utilisées pour former la grille de départ. Ce qui était chouette, c'est que la pole pouvait tomber à tout moment, même à la dernière minute, ce qui tenait les fans en haleine jusqu'au bout. Et le suspense durait deux jours. À suivre, c'était top. Et ce n'était au final pas forcément le pilote prévu qui claquait le temps. Ce fut d'ailleurs le cas de Ben (Tréluyer. Ndlr) quand il a signé la pole position en 2011. Alors qu'il était parti sur un long relais, à la fin, avec moins d'essence, il a pu claquer un chrono lors d'un tour bouclé sans trafic. Et puis si certains se réjouissent d'avoir une piste sans trafic, me concernant, je trouve aussi que ça fait partie des charmes de l'Endurance. Donc au final, je suis plus fan du format qu'il y avait il y a quelques années, tout en préférant le nouveau à celui en place depuis 2020 et l'adoption de l'Hyperpole. »

• Sébastien Buemi (Toyota GR010 Hybrid #8) : « Ce nouveau format me plaît dans le sens où il n'y aura que des voitures de la catégorie Hypercar en piste au moment où nous partirons à l'assaut du chrono. Par le passé, il arrivait souvent que nous soyons gênés par une catégorie inférieure, notamment dans la portion des virages Porsche, où il est compliqué de doubler. Alors que tu arrives à la fin de ton tour, ça peut être très frustrant. Là, seuls le potentiel des autos et le talent des pilotes devraient faire la différence. En revanche, le fait qu'il faille changer de pilotes entre H1 et H2 nous complique un peu la tâche, car cela nécessite de préparer deux pilotes à l'exercice du tour lancé, et donc d'y consacrer davantage de temps lors des essais libres. Or, quand tu sais à quel point la position sur la grille a peu d'influence sur le résultat final, je ne suis pas sûr que cela soit nécessaire. »