Vécu - La Charriotte du diable aux 24 Heures de Daytona
Voyager offre souvent des surprises, parfois bonnes, parfois moins bonnes. Dans l'ensemble, il faut plus en rire qu'autre chose. Les 24 Heures de Daytona font partie des déplacements où il y a toujours quelque chose à raconter.
Souvenez-vous de nos soucis d'hébergement en 2024 qui avaient un côté drôle malgré le coût financier de l'affaire. Dans le passé, il y a eu les crevaisons deux années de suite, le mec avec sa poupée gonflable dans l'ascenseur, le journaliste qui tapait ses articles sur une machine à écrire, la découverte de Hooters, le gars qui voulait s'immoler à la station-service, la serveuse qui n'a jamais voulu me servir d'alcool (on parle d'une Stella Artois) disant que ma pièce d'identité était fausse et j'ai une pensée émue pour l'ami Pascal, qui de là-haut a bien dû se marrer à nous voir chez Cracker Barrel où nous avions l'air de teenagers face aux autres clients. Bref, je pourrais vous écrire un livre d'anecdotes rien que sur nos périples à Daytona.
Croyez-le ou non mais cette édition 2025 a été des plus calmes pour nous. Pourtant, j'ai quand même une expérience à vous raconter. Il fut un temps où cette course ne déplaçait pas les foules. L'accréditation média permettait de stationner sa voiture dans l'Infield et de terminer à pied. Sauf que ça, c'était avant.
Il faut comprendre que l'IMSA sait y faire dans l'activation avec des constructeurs qui exposent et qui montrent leurs produits, ce qu'on ne retrouve malheureusement plus sur le vieux continent. Bientôt, quand tu te boiras dans une bouteille en plastique et pas dans une gourde, on te collera une amende. En IMSA, on expose, on montre et surtout on donne des goodies et des tee-shirts. Nous, on ne donne rien et on supprime même les goodies pour les enfants. Revenons-en à nos moutons (issus de l'agriculture biologique pour faire la touche green).
Les constructeurs étant de plus en plus présents, la place se fait rare dans l'Infield. On ne peut donc plus se stationner à l'intérieur du circuit. Tout le monde (ou presque) est logé à la même enseigne et direction le Lot 6 pour y parquer sa voiture.

Quand tu regardes de près le plan, tu te dis que le Lot 6 est pas mal situé. Un coup de passerelle ou un coup de tunnel et le tour est joué. Que nenni car il y a un lac au milieu. Y aller en bateau ? Non... Pourtant, tu vois quasiment la piste, tu entends très bien les voitures.
L'IMSA a pensé à tout avec la mise en place d'une navette à l'air libre que j'appelle affectueusement (ou vulgairement) la charriotte du diable. Pourquoi ? Aucune idée. Ce surnom vient de ma visite en NASCAR à Talladega où avec l'ami Antho, nous avions visité les lieux dans ce type de navette qu'on peut aussi appeler cariole. Il fallait quasiment descendre dans les cotes tant la charriotte du diable était posée avec une BoP faite par des incompétents.
La particularité de la charriotte du diable est d'avoir plusieurs compartiments pour emmener un maximum de personnes. Il faut donc attendre qu'elle se remplisse. J'en profite d'ailleurs pour féliciter le personnel du circuit, toujours très charmant malgré les conditions météorologiques très glaciales. On ne vous apprendra rien en vous disant que cette année il caillait grave à Daytona. Quand je dis qu'il caillait, c'était bonnet du matin au soir.

Tu sors donc de ta voiture chauffée pour t'asseoir dans la charriotte du diable car il y a toujours une charriotte qui attend. Elle est là à t'attendre mais tu ne sais pas quand elle part. Il n'y a pas de fermeture sur les côtés, alors t'es en plein vent. Dix, vingt, trente personnes. Tu pries pour que la cariole se remplisse sous peine d'arriver congelé au média centre. Tous les acteurs vont sur un circuit pour travailler (enfin en théorie car on a des noms de gens qui n'en foutent pas lourd), donc tu veux y être le plus vite possible. Tout le monde prend son mal en patience dans la bonne humeur et le gag est de savoir à quelle heure va partir la charriotte du diable. D'ailleurs va-t-elle partir ? Tu sens que c'est bon quand on accroche les chaînes sur les côtés. Bah ouais des fois qu'un con se dit 'tiens je vais descendre en marche'.

Le trajet demande bien dix minutes et ta température corporelle descend malgré la faible vitesse de la chose. Une fois arrivé, sous les applaudissements, tout le monde vaque à ses occupations. Sauf que ce n'est pas terminé. Bah oui, il faut rentrer le soir et même de nuit. Même topo, même temps d'attente. Il y a tout de même une chose à savoir. En arrivant, deux files sont disponibles et là tu te dis que la première est la bonne car elle est quasi pleine et elle va partir. Tu cours, tu montres ton pass et tu te dis que ça va aller vite. Pis, tu regardes derrière et tu vois certains de tes collègues qui attendent encore pour monter car l'autre charriotte n'est pas toujours là à attendre au retour. Tu te dis 'mais ils sont cons ou quoi ? Pourquoi ne pas avoir pris celle de devant ?' Bizarre...

En réalité, la file de gauche t'emmène au Lot 1 à l'autre bout du circuit. Double ration de charriotte du diable et un paquet de temps perdu. Il y a quelques années, ça m'est arrivé car je n'avais pas regardé le drapeau au-dessus de la charriotte. Le con, c'est moi !
Cette charriotte du diable peut prendre tellement de temps que tu peux même écrire un article en live depuis le siège de la cariole. Tu finis avec les doigts gelés, Thibaut l'a expérimenté. En quatre jours, tu te tapes huit trajets dans la bétaillère et avec le temps c'est devenu un moment assez marrant. Quel chrono va-t-on faire ?
Cela méritait de tourner une vidéo du trajet ⬇️
Commentaires (5)
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MUSTANG66
2 fév. 2025 • 17:32
aubinjp@wanadoo.fr
2 fév. 2025 • 17:37
Donc, tour de circuit, arrêt dans le banking, arrêt sur la ligne d'arrivée, ballade dans l'intérieur etc...
Un super souvenir avec 20°C de plus, c'était une petite escapade qu'on s'étaient autorisé lors des 12 heures de Sebring !!...que du bonheur
Iragos
2 fév. 2025 • 19:47
TG-TO
3 fév. 2025 • 12:17
Tom@Latam
4 fév. 2025 • 18:17