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24H.de Daytona - T'as la lose coco

23 jan. 2024 • 16:00
par
Laurent Mercier, Fresh from Florida
Photo : Porsche

Il y a quelques mois, nous avons contacté la Fédération Française de la Lose sur un concept. En sport, on ne compte pas que des succès et la FFL est bien placée pour le savoir. L'idée était de revenir sur une lose du moment en Endurance sans que ce soit dégradant pour qui que ce soit. On aurait pu partir sur les pompes à essence qui sont tombées en panne aux 6H d'Abu Dhabi le week-end dernier ou le cache radiateur qui a été oublié sur la McLaren/Pfaff alors qu'elle était en piste au Roar. La FFL, qui aime le sport auto, a été réceptive à notre demande mais par manque de temps, il n'est pas possible d'aller plus loin pour le moment. 

 

La lose du moment, elle est plutôt pour Endurance-Info à Daytona, alors on va commencer cette nouvelle rubrique par nous-mêmes. Nous sommes toujours à la recherche d'un nom pour cette rubrique 'lose', alors n'hésitez pas à nous faire des propositions en bas de l'article. 

 

Qui n’a pas rêvé un jour d’aller aux Etats-Unis ? Que ce soit pour des vacances ou pour y travailler, il ne suffit pas de prendre un simple billet d’avion et d’atterrir au pays de l’Oncle Sam. Tout commence par un ESTA en cours de validité, le document qui vous autorise à pénétrer sur le sol américain. Une fois que vous êtes en possession du papier, vous n’êtes pas à l’abri de quelques déconvenues. Florida 2024, here we go.

 

Tout commence par un long vol d’une dizaine d’heures vers Miami que l’on pense reposant. Les choses vrillent dès le début avec une partie de notre cabine qui souffle de l’air froid. Tu passes donc 10 heures assis dans un siège avec une doudoune sur le dos, une écharpe, une casquette et une capuche. Quand l’hôtesse passe pour dire avec un petit sourire « il ne fait pas chaud chez vous », t’as juste envie de lui passer la tête par le hublot à 10 000 mètres d’altitude et de lui dire : « non il fait frisquet ». Bref, une partie de la cabine a passé son vol emmitouflé comme un départ sur les pistes de ski. Vous aurez compris que notre Boeing avait un souci d’aération qu’il n’a pas été possible de régler en vol. Tu prends ton mal en patience en te disant que tu vas en Floride, « the state of sunshine. »

Débarquer à l’aéroport de Miami n’est jamais un exercice facile, même un vendredi à 17h30. Une fois sorti de l’avion, le but est de faire un tour qualif’ jusqu’à l’immigration, de dépasser le plus de gens possible pour gagner du temps tant les files peuvent être longues. Pour cela, il faut une bonne BoP, à savoir un simple sac à dos. Il faut impérativement éviter la valise à roulettes pour éviter toute perte de temps. J’avoue qu’on a plutôt bien joué le coup. Pas de pole en vue mais bien une place en milieu de grille. Une fois dans l’allée qui serpente jusqu’à l’immigration, tu prends ton mal en patience. Malgré les panneaux qui stipulent que toute utilisation du téléphone est interdite, des petits malins bravent l’interdiction. Aux Etats-Unis, on ne badine pas avec les règles et le personnel ne connaît pas le sourire. Le Français, qui ne connaît pas (ou plus) la discipline, ne la ramène pas quand il se fait réprimander. C’est ‘tu fermes ta gueule, sinon on te remet dans l’avion pour Roissy CDG’. Les minutes s’égrènent, on avance de quelques mètres.

 

Près d’une heure plus tard, nous arrivons dans la dernière file, on touche au but. Il faut encore se mettre en file indienne avant le contrôle du passeport. On regarde quelle file pourrait nous faire sortir rapidement. Thibaut (oui c’est toi l’initiateur de la file) en propose une où il est vrai qu’il y a seulement cinq à six personnes devant nous. En règle générale, le service de l’immigration contrôle le passeport, prend une photo de vous, vos empreintes, vous pose quelques questions sur le pourquoi du comment de votre venue aux Etats-Unis avant de tamponner votre passeport. Une formalité ? Quinze minutes plus tard, nous en sommes au même point. Trente minutes plus tard, idem. Pas moyen de changer de file sous peine de se faire envoyer casser des cailloux dans une prison au beau milieu du pays. Il y avait cinq personnes à contrôler et là le sketch commence. Le préposé contrôle les identités de chacun, les prend en photos, échange trois mots, part dans un bureau, revient, repart, fait des gestes. Il va même jusqu’à éplucher la poupée de la gamine. On a même cru qu’il allait prendre les empreintes de la poupée. L’affaire dure, dure et dure encore.

Photo : Miami Airport

Pendant ce temps, les autres files avancent petit à petit, d’autres vols viennent se greffer. Et nous ? Tankés comme quatre cons car deux Françaises étaient derrière nous. Pour finir, la petite famille a terminé dans un bureau. L’aéroport s’est vidé, il ne reste plus que nous. Là, tu prends un peu peur car même si tu n’as rien à te reprocher, tu ne sais pas ce qu’on peut te trouver. Thibaut passe et là trois secondes plus tard, tout est ok. J’arrive, le gars me dit : « French ? you too, vroom vroom Daytona ? » Tout ça en mimant quelqu’un qui a un volant entre les mains. Pas de photo, pas d’empreintes et pas même un tampon sur le passeport. Thibaut Villemant vous remercie pour le magnifique choix de la file la plus pourrie du XXIe siècle.

 

Après une nuit bien salvatrice à Boca Raton où bien entendu, tu es réveillé à 4h du mat’, direction Daytona, un endroit bien connu pour nous. On s’attend à une semaine de travail à arpenter le paddock. Pour ceux qui ne connaissent pas, la ville de Daytona Beach (comme son nom l'indique) est située en bord de mer. Le souci est qu’actuellement, il y fait un froid de canard à vous passer toute envie d’aller courir dans le sable. Vous y trouvez des hôtels à la pelle. Facile de se loger ? Oui mais pas (ou plus) à moindre coût. Avant le Covid-19, vous pouviez trouver un hôtel correct pour environ 500 euros/semaine. Comme partout, ça c’était avant. L’ouragan Nicole de 2022 a laissé des traces, il a fallu reconstruire et donc des hébergements revus à la hausse, sans compter la bonne santé des 24H de Daytona qui a fait flamber les prix. Elle est loin l'époque du Grand-Am. 

 

Notre choix s’est porté, il y a plusieurs mois, sur un Airbnb à 750 euros. Les images proposées laissaient supposer un endroit sympa pour se reposer et bosser le soir, tout cela en bord de mer. L’hôte avait tout prévu : le code pour entrer, la place de parking, le code wifi. Une affaire qui roule.

L'ouragan Nicole de 2022 est encore présent à Daytona

L’affaire n’a pas roulé longtemps. Pour commencer, pas de place de parking. Une fois dans la chambre, désillusion : odeur nauséabonde, une literie des années 70, des draps qui laissent à désirer, de l’urine séchée sur la cuvette des toilettes, une porte qui ferme mal. Heureusement que l’hôte nous avait dit que le service de propreté était passé juste avant. Que faire ? Rester ici neuf nuits ? J’oubliais, les murs étaient épais comme une feuille de papier avec un chien qui n’arrêtait pas d’aboyer.

 

La décision est prise d’aller diner et de voir la stratégie à adopter car là nous sommes partis en pneus froids. On scrute les différents sites de réservation en ligne. A la dernière minute, les prix sont très élevés, on frôle les 1000 euros jusqu’au vendredi de la course car tout est pris pour le week-end à moins de payer 400 euros la nuit. On sait qu’il ne faut pas s’attendre au luxe. On cherche, on compare devant un plat de pâtes. Le choix se porte sur un hôtel pas trop mal noté mais tout de même assez cher. C’est urine sur la cuvette ou hôtel pas bon marché. Thibaut a la bonne idée d’aller voir l’hôtel avant de réserver et de demander à voir la chambre. Chat échaudé craint l’eau froide.

 

L’hôtel est dans la moyenne et on dit banco. Il y a un hic, le prix en ligne et le prix sur place ne sont pas identiques. Le problème est qu’on ne peut pas réserver en ligne car il est marqué ‘call us’. T’as beau expliquer la chose à la réceptionniste que tu es devant elle, donc que tu n’as pas besoin de l’appeler. Elle ne veut rien savoir, elle a juste encaissé 200 euros de plus que le prix prévu. Finalement, elle nous rembourse mais cela ne règle pas notre problème.

 

On repart dépité vers notre piaule crasseuse où tu n’es pas rentré que tu entends déjà le chien aboyer. Impossible de rester là une semaine. On finit par se retrouver par hasard au même hôtel que l’année passée. On demande au réceptionniste qui nous confirme qu’il a bien une grande chambre mais jusqu’au vendredi matin uniquement. Il tape sur son ordi, on rafraîchit la page pour réserver et là, on se rend compte que le prix n’est plus le même. Bizarrement, il a pris une centaine d’euros, certainement en un clic de sa part. Il est tard et nous n’avons pas vraiment le choix, surtout qu’il faut encore annuler le Airbnb et tenter de se faire rembourser.

 

C’est parti pour une session de messages avec l’hôte et Airbnb. L’hôte s’excuse, Airbnb demande des photos. Il y a tout de même plus de 700 euros dans la balance à récupérer. Une enquête est en cours pour le remboursement. Depuis janvier dernier, notre hôtel a été refait à neuf, un moindre mal. Croyez-le ou non, mais la chambre est équipée d’une douche à l’italienne et non d’une antique baignoire du siècle dernier. Les douches aux Etats-Unis ne sont pas légion dans le pays.

Système D pour éviter le froid

Le seul souci, outre le fait que Internet doit être en 56K, une aération procure un froid continu qu’on ne peut pas stopper. On se croirait de retour au début de l’histoire dans l’avion. Il faut donc boucher le tout avec la planche à repasser afin de ne pas être congelé dans le lit le matin. L’un des slogans de l’Etat est ‘Fresh from Florida’. On a bien compris le message...

 

 

Commentaires (22)

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PitchCH

23 jan. 2024 • 16:20

Dur! Si jamais, j'étais à l'extended stay à côté du circuit pour un prix très correct, un confort OK, et une partie de l'équipe Chip Ganassi. Ils n'ont plus de place cette année mais pour les autres années... Ce n'est pas au bord de la mer comme Laurent a l'habitude mais très pratique.
https://www.extendedstayamerica.com/hotels/fl/daytona-beach/international-speedway?channel=gmb-listing&utm_source=google&utm_medium=organic&utm_campaign=gmb_listing

JeanPhi

23 jan. 2024 • 16:40

Pour les noms de rubrique!
Car'lose (même si je suis pas sur que ce soit bien pris par certaines persones)
Lose'Air (pour les plus ruraux d'entres nous)

vvf36

23 jan. 2024 • 16:41

La loi de Murphy dans toute sa splendeur 😅 (théorie de l'emmerdement maximale).

Bon courage à vous, tout de même, pour cette semaine à Daytona.

J'espère pour vous que la clim' de la salle de presse sera bien réglée (cf. 2023 😉)

domauto@orange.fr

23 jan. 2024 • 16:46

ça donne envie !!;)))

Ben RIC

23 jan. 2024 • 17:13

Courage les gars ! Nous serons bien au chaud et au propre pour suivre vos aventures ! ^^