24 H. du Mans – Toyota, favori... mais pas trop

L'escapade mancelle de Toyota n'a pas démarré sous les meilleurs auspices, avec le forfait de Mike Conway suite à une chute à vélo. Mais l'écurie japonaise n'a pas tergiversé pour autant, d'autant que José Maria Lopez a montré qu'il n'avait en rien perdu ses automatismes. « Ses chronos donnent clairement la sensation qu'il a piloté la voiture hier, se réjouissait le directeur technique David Floury au terme de la Journée Test. Il a été dans le rythme tout de suite et est extrêmement motivé. Je suis confiant quant au fait qu'il n'y aura pas de problème en course. »

Une Journée Test que la Toyota n°7 a terminé au troisième rang, empêchant les trois 963 du Porsche Penske Motorsport de signer le triplé. « Ce ne fut pas une journée facile, avec plusieurs drapeaux rouges ou interventions des voitures de sécurité donc ce fut difficile de travailler, avait concédé David Floury. Mais nous avons tiré profit au maximum des conditions et, en dehors de cette petite sortie en fin de session (de Kamui Kobayashi. Ndlr), nous avons réussi à cocher bon nombre de cases de notre to-do list donc, au final, je dirais qu'il s'agit d'une journée positive. »

Encourageant ? Probablement. Rassurant ? Pas forcément à en croire le nouveau directeur technique du Toyota Gazoo Racing. « La hiérarchie semble assez claire et nous pensons que si Porsche perd, c'est parce qu'ils n'auront pas bien bossé, affirmait ainsi dimanche soir dernier le successeur de Pascal Vasselon. Porsche semble au dessus du lot, mais ce n'est pas une surprise. »

La pole position signée jeudi soir par Kévin Estre a, s'il en était encore besoin, confirmé les bonnes dispositions du constructeur allemand. Mais ne vous y méprenez pas, Toyota sera là et bien là, et David Floury est le premier à y croire. « Je suis plutôt satisfait de là où nous sommes par rapport à là où nous nous attendions à être, a-t-il poursuivi. On va se battre, ça c'est sûr... »

Ce serait mal connaître les quintuples vainqueurs des 24 Heures du Mans que de croire le contraire. L'an passé déjà, dans l'adversité, ils ont tout donné et sont passés à un souffle d'une sixième victoire en terre sarthoise. Les statistiques ne plaident cependant pas en leur faveur, plus encore après des qualifications ratées pour des raisons largement expliquées. La n°8 partira ainsi onzième et la n°7 vingt-troisième, du jamais vu depuis le retour du géant nippon dans la catégorie-reine de l'Endurance en 2012.

Mais si les positions sur la grille ont de quoi inquiéter, la performance est là, comme le prouvent les chronos signés en essais libres et les meilleurs tours idéaux des qualifications, qui positionnent la n°7 au deuxième rang et la n°8 au dixième.

« Notre objectif est toujours de nous battre aux avant-postes, mais pour cela, il faut que tout soit parfait, bénéficier d'un peu de réussite et travailler énormément, a lâché Kamui Kobayashi. Le Mans est toujours un défi et tout peut arriver. Nous devons bien nous préparer et advienne qui pourra. »

Son équipier Nyck de Vries se félicite lui que la « préparation pour la course s'est déroulée sans problème. Nous avons bouclé un grand nombre de tours et nous disposons de toutes les informations nécessaires. C'est une course longue et nous nous attendons à ce qu'elle soit passionnante. »

Sans nul doute, Toyota sera dans la lutte avant-postes. Triple vainqueur de l'épreuve, Brendon Hartley n'a aucun doute là dessus. « Nous n'avons pas la voiture la plus rapide, mais ça s'annonce très serré entre cinq ou six constructeurs. Je pense que nous serons là. À nous de mettre à profit toute notre expérience et de tout mettre bout à bout. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes. »

Pour faire entrer Toyota encore un peu plus dans l'histoire. Il y a de la revanche dans l'air...