Vincent Vosse : « Tout le monde se plaint de la BoP mais tout le monde est là »
Mercredi matin, Vincent Vosse, patron de Team WRT, nous confiait que BMW M Team WRT pouvait placer une voiture en Hyperpole en dépit d’une Journée Test agitée suite à un changement de moteur sur la #15 de Dries Vanthoor, Raffaele Marciello et Marco Wittmann (on ne parlera pas de la #15 qui n’a pas démarré pour le roulage en ville puisque c’était le châssis de test, ndlr).
Quelques heures plus tard, le camp belge qui comprend 140 personnes, était rassuré avec le meilleur temps de la qualification pour le pilote maison Dries Vanthoor. Moins de chance en LMGT3 avec aucune des deux BMW M4 GT3 en Hyperpole. Toujours disponible pour échanger avec les médias, Vincent Vosse dresse le bilan des premiers jours au Mans.
Quels ont été les enseignements de la Journée Test ?
Nous avons connu une Journée Test acceptable. Quand on voit la vitesse des Porsche 963 et qu’on sait qu’il y en a six, qu’on doit compter sur les Ferrari, que nous n’avons pas tout vu des Cadillac et qu’il ne faut pas occulter les Toyota, cela fait beaucoup de monde. J’estime que l’on doit être juste derrière les Cadillac. C’est un avis personnel qui n’est pas basé sur une quelconque information confidentielle. C’est uniquement un feeling personnel. La météo, qui pourrait bien être changeante durant la course, pourrait modifier le cours de la course. On peut vite faire une erreur, prendre la mauvaise décision. D'autres l'ont expérimenté à leurs frais.
La #15 qui a décroché le meilleur temps de la qualification a connu un dimanche compliqué…
Le changement de moteur sur la #15, effectué par mesure de sécurité, a modifié le déroulement de la Journée Test. Le moteur a été envoyé à Munich pour voir d’où venait le problème mais nous avons rapidement mis le doigt sur le problème. Le feeling des pilotes était bon même si la #15, qui avait seulement deux pilotes au Mans, n’avait plus de voiture suite au changement de moteur et la #20 pouvait compter uniquement sur Robin Frijns et le renfort de Nick Yelloly qui est notre pilote de réserve (van der Linde et Rast étaient retenus à Zandvoort pour le DTM, ndlr).
La qualification a levé les doutes ?
Nous sommes heureux de ce tour de qualification de Dries. C'était un tour très fort avec un troisième secteur incroyable. Nous savons que ce n'est pas très important pour la course. Il y a encore l'Hyperpole à disputer. Peut-être que tout le monde a encore quelque chose à gagner, donc on remet les compteurs à zéro pour les huit premiers. Il faut aussi reconnaître que les deux dernières minutes avec le drapeau rouge nous ont aidés. D'un autre côté, c'est un grand sentiment pour les gars qui ont fait un travail très dur l'année dernière avec la voiture et voir la voiture ici en pole provisoire est un grand sentiment pour l'équipe et bien sûr pour BMW M et BMW M Motorsport.
Le résultat est bien plus mitigé en LMGT3…
Je suis très déçu de la situation en LMGT3. Bien sûr, nous pouvons voir exactement où nous perdons du temps, et c'est une situation un peu difficile. En tant qu'équipe, nous connaissons bien notre voiture. Ce n'est pas une nouvelle voiture, et ce n'est pas un nouveau circuit pour nous, nous étions ici l'année dernière avec le Road to Le Mans. Malheureusement, nous n'avons pas pu réaliser les performances que nous espérions. C'est frustrant pour l'équipe, car les attentes sont élevées pour cette course et nous savons que nous avons deux équipages solides.
Aux 24H de Spa, vous avez les derniers stands de la pitlane F1. Ici au Mans, vous êtes aussi dans les derniers stands, ce qui est plutôt rare pour une équipe concourant dans la catégorie reine. Vous voyez cela comme un avantage ?
C’est une volonté de notre part d’être placé à cet endroit. L’année passée, le dernier stand était occupé par le Garage 56. Ici, nous sommes dans les mêmes stands qu’en 2021 et 2022. Peut-être aussi que personne ne demande cet emplacement. Avec Jonas (Vanpachtenbeke, ingénieur chez WRT, ndlr), nous sommes venus voir quelques mois avant la course en 2021 afin de peser le pour et le contre.
Le législateur met en place ici au Mans une BoP à deux étages. Vous voyez cela d’un bon œil ?
Si la BoP à deux étages a du sens, elle a plus de sens d’être en place ici au Mans. Je l’ai déjà dit à de multiples reprises, en tant que passionné, je ne suis pas un grand fan de Balance de Performance mais force est de constater que sans la BoP, je ne vois pas une réglementation qui aurait pu créer un meilleur environnement au cours des quinze dernières années en sport automobile. Toutefois, je comprends qu’il peut y avoir de la frustration pour un constructeur, des équipes, des ingénieurs et des pilotes. La catégorie GT3 est la seule catégorie qui dispose d’une réglementation depuis quasiment 20 ans. On voit toujours des constructeurs mettre des voitures sur le marché. En rallye ou en MotoGP, c’est différent mais des concessions sont faites. C’est aussi un genre de BoP. Selon moi, on en parle beaucoup trop car le sujet revient toujours sur la table. Si on a un tel plateau ici au Mans, c’est en grande partie grâce à l’équilibre des performances. Tout le monde se plaint de la BoP mais tout le monde est là. C’était dans le cahier des charges initial.
Les 24 Heures de Spa arrivent vite. Vous travaillez la préparation en parallèle de l’engagement au Mans ?
Nous avons du personnel resté en Belgique afin de préparer les 24 Heures de Spa. Le responsable du programme GT3 en GTWC Europe n’est pas le même que celui du WEC. Il est à l’atelier pour préparer les trois voitures en vue des 24H de Spa.
Si rien ne change, on pourrait avoir trois courses de 24 heures en autant de week-ends en 2025…
Aujourd’hui, nous ne faisons pas les 24 Heures du Nürburgring mais qui sait pour y retourner à l’avenir... En l’état actuel des choses, c’est impossible pour 2025 avec Le Mans, Nürburgring et Spa en trois week-ends.
Commentaires
Connectez-vous pour commenter l'article