Jérôme Policand (Akkodis ASP) : « Les limites de piste vont être un vrai sujet »
Dix ans après son unique apparition aux 24 Heures du Mans avec son équipe, Jérôme Policand effectue son retour en Sarthe avec une paire de Lexus RC F GT3. La Journée Test a permis de (re)prendre ses marques avec le tracé sarthois et de bons chronos à la clé.
A la pause déjeuner, c'est bien une Lexus / Akkodis ASP qui pointait en haut de la feuille des temps. En 2014, la Ferrari 458 Italia GTE de SOFREV ASP tournait en 3'59''246, contre un 4'00'106 une décennie plus tard avec la Lexus RC F GT3. Quelques minutes après la séance, Jérôme Policand a dressé le bilan sur ces essais dominicaux.
Quel bilan tirez-vous de la Journée Test ?
Nous avons un connu un souci de pompe à essence sur la n°87 et d’embrayage sur la n°78. Malheureusement, nous avons perdu une heure de roulage sur la deuxième séance. Je pense que la voiture est mieux ici que sur les autres circuits. Il faut aussi tenir compte des chronos réalisés par les uns et les autres car je ne pense pas que les choses vont en rester là. Ce qui est encourageant, c’est que le rythme de nos pilotes Bronze et Silver est bon. Dimanche matin, c’était sympa d’être en haut de la feuille des temps. Peut-être même que nous avons servi de première référence chronométrique (rires).

Le programme a été passé ?
Nous avions besoin de rouler tôt car la voiture découvre ce nouvel environnement. Il a aussi fallu gérer le changement de pilote avec Jack Hawksworth qui prend la place de José Maria Lopez. Finalement, seuls nos deux pilotes Bronze ne sont pas des rookies aux 24 Heures du Mans, ce qui est tout de même atypique. Que ce soit en performance, en dégradation ou en vitesse de pointe, j’estime que nous sommes dans la bonne fenêtre. Certes, il y a toujours le poids de la voiture qui est contraignant car nous ne savons pas descendre en-dessous. Sur un plan général, cette Journée Test est plutôt une bonne surprise.
Le Mans a changé en dix ans ?
Ce qui a changé, c’est que l’on sent bien que nous sommes dans un championnat du monde qui comprend des règles strictes. On l’a vu en piste avec les règles concernant les neutralisations. L’accent est mis sur la sécurité, ce qui est une bonne chose. Forcément, cela engendre de la frustration pour les pilotes car six heures de roulage, ce n’est pas grand-chose. L’atmosphère du Mans est toujours aussi spéciale. Avoir la Journée Test proche de l’événement comme c’est le cas actuellement est une bonne chose.

Le terrain de jeu du Mans est plus propice à la Lexus ?
Nous sommes sur la quatrième manche du championnat et c’est la première fois où on pose la voiture au sol et où l’impression des pilotes est positive. Le feeling du pilote est moins mitigé que sur les meetings précédents. Comme tout le monde, nous voulons faire une course propre.
Il va falloir surveiller un sujet plus qu'un autre en piste ?
Je pense que les limites de piste vont être un vrai sujet, encore plus que d’habitude. Elles peuvent faire basculer une course. Si une équipe prend une pénalité avant, pendant ou juste après une période de neutralisation, tu peux te retrouver bêtement derrière le leader et perdre ton tour. Le Mans n’est pas Spa pour perdre un tour. Je trouve déjà que nos pilotes en ont fait beaucoup durant la journée. Un de nos pilotes a écopé de 5 minutes transformées en 15.
Quinze ?
Quand on a pris connaissance de la pénalité, le pilote était sorti car le changement avait déjà été effectué. La pénalité a été appliquée mais il a donc fallu remettre le pilote dans la voiture pour bouler un tour et refaire 5 minutes. En course, tu es quasi sûr que ça va t’arriver à un moment. Prendre une pénalité peut coûter 4 minutes et donc perdre gros.
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